Cahier de textes de l'année scolaire 2020-2021 / VANDERPLANCKE P-L / Section OIB du Lycée Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Première - HISTOIRE
T2



Histoire
  
Première OIB
IIème et IIIème Républiques ; Second Empire




CAHIER DE TEXTES DU DEUXIÈME TRIMESTRE





Thème 2 : La France dans l'Europe des nationalités - chapitre III




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PREMIER TRIMESTRE
 


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Thème 2
CHAPITRE III
La France du Printemps des Peuples à la première guerre franco-allemande

(des illusions de 1848 au désastre de Sedan
: une République et un Empire)

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Jeudi 7 Janvier [8 h 15 - 10 h 05] Leçon

 Une parodie de la Grèce antique par Offenbach dans "La Belle hélène" (1864)

Né à Cologne en 1819 dans une famille de musiciens, ce sujet du roi de Prusse d'origine juive est un violoncelliste virtuose et un jeune surdoué, élève entre 1833 et 1834 du conservatoire de Paris. Il se convertit au catholicisme pour épouser en 1844 Herminie d'Alcain, fille d'un général carliste, devient par la suite directeur de théâtre et auteur à succès en France, acquérant la nationalité en 1860 sur décision de Napoléon III qui le décore de la légion d'Honneur. Pendant la guerre de 1870 (la futilité de son art, typique de l'insouciance de l'Empire, et ses origines allemandes lui sont alors reprochées) il se réfugie quelques temps à Saint-Sébastien puis travaille en Angleterre et aux États-Unis avant de revenir vivre durablement en France, devenue définitivement sa patrie


1. L'évolution politique : le difficile apprentissage de la Démocratie 

 
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L'époque est paradoxalement à l'optimisme et à la confiance dans le progrès, malgré les nombreux soubresauts politiques, les épidémies et la misère encore très présentes. Une certaine légéreté domine paradoxalement la vie culturelle (apogée de l'opéra comique : Offenbach et "la vie parisienne") alors qu'une certaine étroitesse d'esprit anime la bourgeoisie, souvent scandalisée par le relâchement des moeurs dans la haute société et parfois bigote.

La France expérimente pour la première fois, dans la durée, des pratiques libérales d'inspiration démocratique : le suffrage universel masculin et la démocratie locale, la liberté de la presse et le droit de grève, mais ces avancées ne se font pas sans retours en arrière ni difficultés. Elle imite pour un temps les formes de la République Américaine puis le Bonapartisme.

A - La seconde République (1848-1851) : une expérience éphémère, durant lequel les notables ont déçu le Peuple sans parvenir à ramener l'ordre, facilitant involontairement l'ascension de Louis-Napoléon Bonaparte
leçon page 80, documents 2 et 3 page 81


Fondée dans une unanimité joyeuse (chapitre précédent) la République est rapidement revenue sur les promesses sociales des révolutionnaires de 1848 ("journées de juin" consécutives à la fermeture des ateliers nationaux). Elle prend la forme d'un régime présidentiel dans lesquel les pouvoirs exécutif et législatif sont bien séparés mais ne se saisit pas de la "question sociale". La droite remporte les élections parlementaires et impose le retour au suffrage censitaire tandis que le président Louis-Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon 1er, fils de Louis, roi de Hollande, et d'Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine) réclame en vain une révision de la constitution afin de briguer un second mandat. Un coup d'état sanglant (le "crime du 2 décembre") lui permet de renverser le régime et de rétablir le suffrage universel pour obtenir d'être plébiscité puis de rétablir au bout d'un an l'empire héréditaire.  Beaucoup de personnalités républicaines s'exilent, dont certaines demeureront pendant des décennies d'inflexibles voix d'opposition (notamment Victor Hugo qui dénige constamment "Napoléon le petit").
 

réflexion sur les usages démocratiques et parallèle entre la constitution des États-Unis et celle de la Seconde République,
retour sur les événements du Capitole








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Jeudi 14 Janvier [8 h 15 - 10 h 05] Leçon



B - Le coup d'état de Napoléon et l'Empire autoritaire (1851-1868) : la victoire du bonapartisme (un césarisme justifiant le pouvoir personnel du souverain) et une modernisation spectaculaire (mais une politique et des pratiques de plus en plus ouvertement critiquées par la bourgeoisie traditionnelle)
leçon page 88, documents 1 et 3 pages 86 et 87, carte page 105



Vocabulaire : empire autoritaire, césarisme, candidature officielle, révolutions industrielles.
Deux phases mais pas de point de rupture précis : libéralisation relative à partir de 1860 (octroi progressif de nouveaux droits au parlement), liberté de la presse en 1868. Retours sur la modernisation de la France, l'anglophilie de Napoléon III et son "romantisme" en politique étrangère voire son aventurisme. Le libre-échangisme de l'empereur (Traité avec le Royaume-Uni) son soutien à l'unité italienne (aux dépens du pape, ce qui heurte les catholiques) sa "politique des pourboires" en Allemagne et les moeurs dissolues prétées au souverain et à la cour l'éloignent progressivement d'une certaine bourgeoisie conformiste, qui l'avait soutenu pour assurer le maintien de l'ordre.
Napoléon III croit surmonter cette difficulté en soignant sa popularité auprès des petites gens et des provinciaux (nombreux voyages, actions philanthopiques) et en faisant des concessions aux démocrates : le droit de grève est ainsi reconnu en 1864.


La "fête impériale" et la confiance dans le Progrès caractérisant l"époque






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 Jeudi 21 Janvier [8 h 15 - 9 h 10] Leçon


C - L'effondrement inattendu d'un règne devenu ostensiblement libéral et refondé par un ultime plébiscite, mais reposant en réalité sur le prestige militaire du régime (1868-1870)
document 3 page 88



Le bilan du règne est incertain : la postérité a longtemps été très critique, eu égard à la fin tragique de l'expérience (défaite face à l'Allemagne, perte de l'Alsace-Lorraine) et à l'opposition constante de certaines élites intellectuelles (Victor Hugo) mais le regard des historiens tend à devenir plus nuancé aujourd'hui : sur la prétendue nullité de Napoléon III (assez habile politique, qui a su se rapprocher de la famille royale anglaise, s'est montré relativement sincère dans ses engagements et a utilisé le plébiscite pour renforcer sa légitimité - mais qui a saisi le pouvoir par la force et conduit de nombreuses guerres sans avoir aucun talent de stratège, et qui n'a pas compris la fragilité de sa dictature) comme sur celle de son épouse (leur mariage, présenté comme un mariage d'amour, a servi la propagande bonapartiste, tandis que les illusions d'Eugénie -persuadée que son fils régnera- ou l'ascendant qu'elle aurait malheureusement exercé sur son époux au moment de l'entrée en guerre contre la Prusse sont relativisés).

Le tournant libéral du règne est progressif (octroi de droits au parlement à partir de 1860) et s'explique par une baisse de la popularité de Napoléon III auprès de la bourgeoisie conservatrice. La légéreté des moeurs de la cour, les tenues excentriques des dames (et de l'impératrice) ou l'énormité des dépenses de la cour choquent des chrétiens qui se veulent épargnants, vertueux et conformistes, et sont d'autant plus critiques que l'union italienne menace davantage l'indépendance des états du pape, donc la puissance de l'église catholique (à tel point que Napoléon, après avoir soutenu les Italiens contre l'Autriche, doit envoyer une garnison française à Rome pour empêcher ses alliés d'y établir leur capitale). L'orientation libérale de la politique économique du gouvernement s'accomode mal, par ailleurs, des velléïtés protectionnistes de nombreux entrepreneurs que le traité de libre-échange avec la Grande Bretagne et les expéditions militaires lancées outre mer mécontentent parfois.



Ayant accordé aux ouvriers le droit de coalition (1864) puis rallié à lui une partie des Républicains (Èmile Ollivier accepte de diriger le gouvernement) Napoléon III renonce aux candidatures officielles et inaugure la liberté de la presse en 1868, sans voir qu'une fraction de l'opinion ne lui pardonne pas "le crime du 2 décembre" et que les journalistes ne vont cesser d'entretenir un esprit contestataire qui grossit dans la population au fur et à mesure que la conjoncture se retourne (climat de crise en fin de règne). Un ultime plébiscite voit le peuple approuver ses réformes, mais l'oeuvre est fragile : Napoléon a peu de lieutenants sûrs (sauf Rouher) et ne s'appuie pas sur un parti ; il doit s'entourer de membres de sa famille (son demi-frère Morny) mais son fils (dit "Loulou") est trop jeune pour lui succéder éventuellement et il manque de clairvoyance. L'affaire de la dépêche d'Ems, montée pour humilier la France par le chancelier Bismarck, débouche sur une déclaration de guerre de la France, à laquelle répond l'alliance de tous les états allemands, échaudés par les révélations distillées par Berlin sur la politique de "pourboires" de l'empereur (qui avait réclamé des gages tels que la Belgique ou le Luxembourg en échange de l'unité allemande). La défaite de Sedan provoque la fin de l'empire français, la proclamation de l'empire allemand (dans la galerie des glaces du château de Versailles) l'annexion de l'Alsace et de la Moselle (Alsace-Lorraine) et une guerre civile à Paris (la Commune).








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Jeudi 21 Janvier
[9 h 10 - 10 h 05] Leçon

2. Économie et société entre 1848 et 1871 : La France parmi les puissances en pointe durant le siècle de l'Industrialisation

A - Une conjoncture favorable : un libéralisme et une ouverture au monde inspirées par le modèle britannique

carte page 104, leçon page 106




^^Napoléon III, perspective économique et sociale^^

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Napoléon III a la chance de voir son règne se situer dans une phase initialement très favorable de la conjoncture (contexte économique estimé d'après l'évolution des prix et des échanges) : la croissance (mesure de la production, en valeur) est soutenue, grâce aux innovations (seconde révolution industrielle basée sur des découvertes scientifiques) et à la modernisation du capitalisme (ébauche de fusion des banques et de l'industrie et premières sociétés anonymes par actions, toutefois plus banales en Allemagne, dont les entreprises sont plus grosses, et qui accorde une importance plus grande à la recherche appliquée, que l'empereur encourage - récompensant par exemple le directeur des usines chimiques de Javel). Un ministre compétent et économe (Achille Fould) et des entrepreneurs ralliés à sa politique (les frères Pereire, banquiers favorables au chemin de fer et au crédit aux particuliers) sans parler de la bienveillance des Britanniques permettent à Napoléon de tenter la mise en pratique d'un libéralisme teinté de progressisme, qu'il impose à la bourgeoisie conservatrice, prudente et protectionniste, ennemie de la "vile multitude" (les saint-simoniens, dont l'empereur fait partie, visent au bonheur de l'humanité et prétendent l'atteindre par le progrès des sciences et techniques et la liberté du commerce, dont tout un chacun est de leur point de vue censé profiter - les patrons étant invités à se montrer "paternels" envers leurs ouvriers). 








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Jeudi 28 Janvier [8 h 05 - 9 h 10] Leçon

inauguration du canal de Suez par l'impératrice Eugénie :


document 2 page 124
retour sur la méthode de l'analyse critique
introduction (nature, auteur et contexte : le traité Cobden-Chevalier, un coup d'état douanier ?).
La fin des prohibitions (interdiction de certaines importations anglaises) moyennant des taxes élevées que l'Angleterre accepte malgré sa préférence pour la suppression totale des droits. Des enjeux symboliques pour les deux états. Une oeuvre paradoxalement durable (remise en cause en 1881 seulement)et plutôt profitable aux entreprises françaises, mais très impopulaire en France.

B - Impérialisme et urbanisme : l'essor économique au service de la propagande du régime
document 2 page 107, texte B page 110, dossier pages 112-113

L'Haussmannisation de Paris est le symbole le plus spectaculaire de la volonté de l'empire d'inscrire dans le paysage la réussite de sa politique économique (mais il y a aussi, outre la constitution d'un réseau de chemin de fer en toile d'araignée national, à partir de la capitale, le drainage de régions humides comme les Landes de Gascogne et la Sologne ou l'édification de digues contre les inondations, en Camargue notamment, sans oublier des aménagements touristiques prestigieux tels que ceux des ville balnéaires créées à Arcachon et Biarritz). L'urbanisme impérial encourage la spéculation immobilière et impose un style clinquant, "bâtard opulent de tous les styles" pour citer Émile Zola, très critique des hauteurs de façade, mais encore des règles d'hygiène. Les grandes avenues tracées au cordeau réduisent les chances de rééditer avec succès les journées des barricades et autres révolutions nées sur le pavé parisien, d'autant que la bourgeoisie, avide de faire construire de beaux hôtels particuliers, déloge ce faisant nombre d'ouvriers du centre de Paris.



Quelques aventures militaires ultra-marines sont censées établir le prestige retrouvé de la France (victorieuse de la Russie en 1856 dans la guerre de Crimée, menée avec les Britanniques contre les empiétements du tsar en Méditerranée, et de l'Autriche en Italie, dont Nice et la Savoie sont détachés en 1860). Napoléon III entend laver définitivement l'affront subi en 1815 (Congrès de Vienne). Ces conquêtes sont susceptibles, en outre, de procurer des ressources et des clientèles à l'économie nationale. Désireux de s'implanter en Asie et dans le Pacifique, Napoléon III fait occuper la Nouvelle-Calédonie dès 1853 puis des archipels en Polynésie et la Cochinchine (Sud du Vietnam) ; il encourage par ailleurs  l'action de Faidherbe, nommé gouverneur du Sénégal, qui fonde le port de Dakar et le corps des tirailleurs sénégalais (recrutés en réalité dans toute l'Afrique française). La France s'implante encore sur les côtes de Guinée (1859) et du Gabon (1862) et à Djibouti. Napoléon III esquisse un protectorat sur Madagascar, renforce les liens avec la Tunisie.

En Algérie, qu'il a d'abord perçue comme "un boulet" mais que la Seconde République avait découpé en départements sans réussir à surmonter l'hostilité des indigènes, il entend défendre les intérêts des autochtones et n'encourage guère l'émigration. Rêvant en 1866 de faire de la Méditerranée un lac "presque français" il imagine la création d'un "royaume arabe" dont le centre serait Bagdad et se montre, comme en Italie,  en Allemagne et dans les Balkans, sensible au principe des nationalités. Au même moment, il suscite la création d'un empire du Mexique pour faire pièce à l'omnipotence des États-Unis, ravagés par la guerre de sécession (1861-1865).



C - Une France encore largement rurale mais devenue globalement très prospère, des ouvriers de plus en plus nombreux mais encore paupérisés, souvent exclus et brimés (malgré l'octroi du droit de coalition en 1864 et quelques initiatives d'inspiration paternaliste)
documents 1 et 2 page 111




Un salariat encore embryonnaire ^^ (et des payes "à la semaine" voire à la tâche payées en numéraires)

La question sociale reste posée en dépit des ambitions de Napoléon III (auteur, dans sa jeunesse, d'un pamphlet sur "l'extinction du paupérisme") et le retournement de la conjoncture suscite, à la fin du règne, une hausse des faillites (notamment celle des frères Pereire, banquiers et entrepreneurs proches du trône) et du chômage et des protestations ouvrières nombreuses, au moment même où le droit de coalition leur a été reconnu. La France n'en est pas moins entrée dans la modernité (son réseau ferroviaire atteint un apogée) et participe aux côtés de l'empire britannique au développement d'une économie capitaliste mondialisée (les colonies fournissant matières premières, et parfois débouchés, dans le cas de l'Inde anglaise importatrice de textiles britanniques, à l'Europe) et à la révolution des transports (inauguration du canal de Suez en 1869).


Jeudi 28 janvier [9 h 10 - 10 h 05] Évaluation

Interrogation écrite n°3 IE3H

SUJET 1 :  
Analyse critique / étude de documents (1 et 2 page 124)
Le libre échange et le traité de commerce signé en 1860 avec l'Angleterre :
perdants et gagnants d'après une enquête
il est conseillé d'appliquer les trois étapes décrites dans la fiche méthode insérée page 175

SUJET 2 :  
Réponse argumentée à une question problématisée
Le second empire 1852-1870
(modernisation et apprentissage progressif de la Liberté ou dictature belliqueuse ?)
il est conseillé de produire le plan en trois parties suggéré dans la leçon
(aspects politiques, économiques et sociaux du règne)

Cliquer pour voir les consignes

Chapitre III +8
(27 heures)




Thème III : La France de la Troisième République - chapitre IV






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Thème 3
CHAPITRE IV
La République de 1870 à 1913
(modèle parlementaire, conquêtes coloniales et Tour Eiffel : un apogée ?)



Introduction : reformulation (une démocratie exemplaire très proche du parlementarisme britannique, des colonies faites par la République et non pas un "empire", des réussites dont la Tour Eiffel est le symbole (audace technique et esthétique, édifiée pour l'exposition de 1889, qui montre bien que la IIIème République veut être l'héritière de la révolution de 1789 tout en incarnant la modernité (mais une part de la fonte est importée de Roumanie).


Jeudi 4 Février [8 h 15 - 9 h 10] Leçon

1 - Une naissance difficile mais un enracinement plutôt rapide quoique paradoxal

A - Le traumatisme de la défaite et de l'occupation

"Boule de Suif", un film de 1945 inspiré de la nouvelle de Maupassant écrite en 1879 et publiée l'année suivante, qui raconte l'occupation de Rouen par les Prussiens  devant laquelle fuient une dizaine de voyageurs; (un chef d'oeuvre littéraire qui donne lieu à plusieurs adaptations audiovisuelles, dont celle de Christian Jacque (qu'une version américaine du récit avait précédé : "la chevauchée fantastique" de John Ford, sortie en 1939) - extrait : 25.15 à 32.27


La défaite de Sedan (1er septembre 1870 : échec de l'offensive de Mac Mahon pour délivrer Metz assiégée, et capture honteuse de Napoléon III par l'ennemi) a pour conséquence directe l'invasion et l'occupation de la moitié Nord de la France. Seuls les départements du Pas-de Calais et du Nord échappent à la présence des Allemands (grâce à la petite armée commandée par Faidherbe, postée sur la Somme). Chanzy et Bourbaki défendent le front de la Loire et y tentent de vaines contre-offensives. Mais les occupants sont confrontés à la colère du peuple, qui s'estime trahi par le  Second Empire et s'en prend aux soldats allemands isolés (francs-tireurs) tandis que les envahisseurs, furieux de la longue résistance française, se laissent aller à des représailles très dures (prise d'otages).



A Paris, encerclée par les Prussiens, Gambetta organise d'abord la lutte au nom du gouvernement républicain provisoire dit "gouvernement de défense nationale" mais ce dernier finit par déléguer Adolphe Thiers auprès de Bismarck, pour négocier puis signer un armistice (le 28 janvier). La population parisienne, humiliée, décide de continuer le combat et proclame une commune révolutionnaire décidée à refuser la défaite, en l'absence de nombreux bourgeois, repliés en masse à la campagne. Le mythe d'une population humble (ouvrière et socialiste, à Paris) mais patriote, qui aurait été trahie par les possédants hypocrites et les élites, lâches et égoïstes, est développé sous la plume de Maupassant... et rencontre un écho certain en 1945.


B - La répression de la Commune et l'échec des velléïtés de restauration monarchique

Les élections législatives de 1871 (organisée avec la complaisance de l'occupant) donnent au pays une très large majorité royaliste (400 députés sur 645) soucieuse de faire la paix au plus vite. Installé à Versailles, le gouvernement présidé par Thiers (élu dans 26 départements et incarnation de la ligne modérée et pacifiste majoritaire en Province) obtient que l'armée française puisse succéder à l'ennemi pour faire le siège de Paris, aux mains des "communards". La "semaine sanglante" (21-28 mai) donne lieu à une véritable guerre civile qui débouche sur des milliers d'exécutions sommaires (jusqu'au 30 mai, dans la capitale) puis à des arrestations et des déportations nombreuses (celle de Louise Michel, notamment).



La "troisième restauration" n'est pas souhaitée par Thiers, évincé pour cette raison, mais elle aurait pu avoir lieu sans l'entêtement du comte de Chambord, dit Henri V, qui refuse le drapeau blanc. Légitimistes (partisans des descendants directs de Charles X, dernier roi de la branche aînée des Bourbons) et orléanistes (préférant le dynastie des Orléans, issue du roi bourgeois Louis-Philippe) s'accordent alors pour attendre le moment propice d'offir la couronne au comte de Paris. Ce dernier ayant reconnu Chambord (lequel n'a pas d'enfant et pourrait le désigner comme héritier) comme prétendant légitime, il lui faut attendre le décès de son cousin. Mais les succès électoraux inattendus des Républicains, majoritaires à la chambre des députés dès 1877, font avorter le projet et contraignent le Président, Patrice de Mac Mahon - pourtant un monarchiste convaincu - à nommer enfin un chef de gouvernement effectivement républicain.


C - Un régime né "par défaut" mais devenu populaire et suscitant des ralliements aussi inattendus que rapides

La République, née en 1870, a du accepter la défaite de la France (mais c'est Napoléon qui en est rendu responsable) puis s'imposer au prix de troubles civils graves. Elle doit encore subir la perte de 20% du potentiel industriel et minier national, du fait de l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort)  et d'une partie de la Lorraine (région de Metz et minerai de fer de Briey : actuel département de la Moselle) cédées au Traité de Francfort contre l'avis des habitants (signé le 10 mai 1871, le traité prévoit notamment la capitulation de Paris, ce que "la Commune" refuse) et le paiement de très lourdes réparations à l'Empire Allemand (proclamé à Versailles le 18 janvier 1871, au profit du roi de Prusse).  Des versements réalisés par anticipation permettent aux Français de se libérer de l'occupation, odieuse à l'opinion : elle prend fin en septembre 1873. Thiers quitte alors la direction du pays, s'étant, au grand dam des députés royalistes, prononcé en faveur d'une République conservatrice.



Le régime rassure les propriétaires, grands et petits, et notamment ceux des campagnes, en ramenant l'ordre et en réprimant les "partageux" (l'autre nom donné aux "Rouges" suspects de collectivisme). Il démontre dès 1874 qu'un pouvoir exécutif fort n'est pas indispensable au bon fonctionnement du pays puis que les Républicains, immanquablement majoritaires à partir de 1877, peuvent se montrer plus réalistes que l'héritier du trône, en s'appropriant les emblèmes prestigieux de la Révolution ("La Marseillaise" redevient hymne national en 1879) et du Premier Empire. Une opposition de Droite subsiste cependant, pour laquelle la République est "une catin" bien que l'Église et le pape lui-même acceptent de reconnaître publiquement la légitimité du régime dès les années 1890, espérant, grâce au vote des fidèles ralliés, voir le gouvernement tomber aux mains d'un parti catholique conservateur...  perspective qui ne se réalisera pas en raison des clivages nés de l'Affaire Dreyfus et de la loi dite "de séparation" de 1905.



Jeudi 4 Février [9 h 10 - 10 h 05] Leçon et TD

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2 - Des lois et un projet politique entendus comme des exemples universels

A - L'ambition d'être une puissance mondiale (participant à la mission civilisatrice que l'Europe s'assigne à elle-même et au partage des ressources globales)

extrait du documentaire "Berlin 1885 : le partage de l'Afrique"
(extrait de la 21.00 à 24.12 )
et texte 4 page 213


La ruée colonisatrice des XIXème et XXème siècles est un avatar du racisme européen (cf. le propos de Paul Bert), une sorte de bonne conscience assez universellement partagée (toutefois dénoncée par quelques esprits forts comme Clémenceau) qui voit dans l'impérialisme des Blancs une forme d'oeuvre philanthropique mais entend prouver leur supériorité raciale... par leur agressivité et leur prétention à dominer ! Les autorités françaises estiment dans ce contexte que la pays doit participer à l'effort d'éducation destiné à faire "évoluer" les populations inférieures (sauvages et/ou immatures). La colonisation  doit permettre à la France de diffuser son modèle culturel et politique, en même temps que flatter l'orgueil national sans froisser l'Allemagne et restaurer le prestige de l'armée (traumatisée par la défaite de 1870 et qu'il faut, du point de vue de Bismarck, détourner de l'idée de revanche) ; mais il s'agit encore d'offrir des débouchés et des ressources au commerce et à l'industrie nationale, comme de s'inscrire dans la continuité de l'Histoire de France.



Travaux-Dirigés n°4 :
Présenter correctement une carte (le dessin, la légende ordonnée , rédigée et classée)


carte pages 206-207

cliquez sur le planisphère ^^pour accéder^^ au manuel en ligne

Légende
1° La France : son territoire métropolitain et ses départements d'Afrique du Nord
(l'Algérie, seule véritable colonie de peuplement française)

2° Ses nombreuses colonies : dépendantes d'un ministère spécialisé, mais souvent sous-exploitées et sous-administrées, vivant de leurs propres ressources financières.
3° Ses protectorats : des états en principe souverains mais liés à la France, attirant les meilleurs cadres et l'essentiel des investisseurs, et dont l'autonomie politique est très réduite en pratique (Maroc, Tunisie, Indochine).
4° Les pays "peuplés par notre race latine" tels que décrits par les planisphères français de l'époque en des termes traduisant les conceptions racialistes du XIXème siècle (dont notamment : l'Amérique dite latine par les géographes français).
5° Les alliés de la France en 1913 : Grande-Bretagne et Russie (Triple Entente hostile à l'Allemagne).

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EXERCICE 
La république française dans le monde (en 1913)


I - Reproduire la carte et sa légende en tenant compte des indications de celle-ci (attention : il ne s'agit pas de refaire aveuglément le même planisphère que celui du livre).
Nota bene : il est recommandé de proposé un dégradé de couleurs (chaudes ou froides, au choix) pour les points 1 à 4.



II - proposer un figuré pour montrer les relations privilégiées entre les trois capitales suivantes : Paris, Londres et St-Petersbourg (point 5).
III - reporter le titre de la carte (et le compléter éventuellement par un sous-titre pertinent).
 

TD4
Pour le 25 février (à rendre à distance en cas de rentrée différée)


VACANCES D'HIVER

DU 5 AU 22 FÉVRIER

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Jeudi 25 Février [8  h 15 - 9 h 10] Leçon

 B - L'affirmation durable de grands principes libéraux et démocratiques censés incarner la République

 C - Une réinterprétation de l'Histoire de France, assimilant la Révolution de 1789 aux valeurs de la République et entretenant la nostalgie de "la ligne bleue des Vosges"




Jeudi 25 Février
[ 9h 10 - 10 h 05] TD
Travaux-Dirigés n°5 : Rédiger une composition
Modernisation et évolutions sociales de 1789 à 1914 en France


Jeudi 4 mars
[8 h 15 - 10 h 05]  Évaluation
Devoir surveillé n°3 DS3H

SUJET 1 :  La France en 1914 (une puissance, un régime, des valeurs)
ou
SUJET 2 : La guerre franco-allemande de 1870/71 et ses conséquences



Attention : en raison des certifications de Langues, le devoir initialement prévu en Salle Larramendy se tiendra en salle 01


Arrêt des notes du deuxième trimestre
Chapitre IV +6
(33 heures)
Reprise des cours d'Histoire en fin d'année
Protocole sanitaire particulier : demi-jauge

Thème 4
CHAPITRE V
La "Grande Guerre" 1914-1918


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(cours de Géographie)
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