Cahier de textes de l'année scolaire 2021-2022 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Spécialité HGGSP 1
T2 - PUISSANCES et FRONTIERES


spécialité H.G.G.S.P.
 
 
Premières





CAHIER DE TEXTES DU SECOND TRIMESTRE -Thèmes 2 et 3



RETOUR  AU  CAHIER DE TEXTES  DU PREMIER TRIMESTRE

AGENDA  - projet 2022
Thème 2 semaines 49 à 3 : 16 h
Thème 3 semaine 3 à 6  : 14h puis objet conclusif en semaine 9 : 2 h
[vacances d'hiver en semaines 7 et 8]
Thème 4 semaines 10 à 15 : 20 h
[vacances de printemps en semaines 16 et 17]
 Thème 5 semaines 18 à 23 : 24 h
(volumes horaires maxim   a compte tenu des absence sprobables des élèves et de smobilités Erasmus+)


Mardi 7 décembre [10 h 20 - 12 h 10] - TD

Travaux-Dirigés n°9
Évaluer une prestation orale et présenter un exposé pertinent
Auto-évaluation des JALONS 4 et 5
Distribution d'une grille de correction (barème) et de la liste des exposés pour 2022


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TP 9 : Pour le 14/12 - Révisez en vue de DS n°2 (page précédente) et recherchez les définitions de HArd power, Soft power et Sharp power, trouvez un exemple illustrant chacune desnotions



Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances



INTRODUCTION ET AXE 1 :
Les caractéristiques de la puissance internationale, essor et déclin des puissances
 


Mardi 7 décembre [11 h 15 - 12 h 10] - Leçon
Semaine 49


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CHAPITRE V
Les puissances internationales :
des états, acteurs principaux (et traditionnels) des relations internationales sujets à l'essor, au déclin voire à la reconstruction de leurs moyens d'action
et d'influence
 [les exemples ottoman et russe]



(revoir aussi notre chapitre I, fait en guise d'introduction en tout début d'année)
vocabulaire : puissance, dure et douce (hard power et soft power)

lancement : un extrait du film "Apocalypse now"


1.  Les caractèristiques de la puissance globale
leçon n°1 du livre pages 114 et 115

A - Imposer sa volonté par l'action politique, et peser dans le monde par l'ampleur des moyens à
disposition, notamment militaires (Hard power des États-Unis)





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 Mardi 14 décembre [10 h 20 - 11 h 15] - Leçon
Semaine 50

B - Exercer son influence et/ou incarner un leadership plus ou moins contraignant en nouant des relations bilatérales privilégiées voire en organisant des alliances internationales (Soft power)



C - S'imposer dans la hiérarchie des puissances à différentes échelles et dans tous les domaines (parfois en utilisant des moyens déloyaux : Sharp power)

voir la trace
écrite

 


 Mardi 14 décembre [10 h 20 - 11 h 15] - TD

Travaux Dirigés n°10
COMPRENDRE ET RÉSOUDRE UNE PROBLÉMATIQUE
un exemple : La France, puissance mondiale ?

Manuel, analyse de documents page 110 (cliquez sur la Tour Eiffel)

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Préparez une réponse en six phrases (au plus) à la consigne, tout en vous inspirant des questions du manuel censées vous guider pour bâtir un plan de composition



ET
Devoir de rattrapage pour tou(te) les élèves absent(e)s au devoir DS2

FORMULAIRE DE RÉPONSE EN LIGNE - TD10




LISTE DES EXPOSÉS AFFECTÉS


Vendredi 17 décembre [8 h 15 - 10 h 05]
 - Leçon
Semaine 51


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2.  Le "déclin et la fin de l'Empire" (Edward Gibbon) : les trajectoires historiques de très grandes puissances dont l'apogée est parfois suivie d'une décadence voire d'une disparition totale (le cas troublant de l'empire Ottoman) 
Leçon 2 du Livre pages 130-131

A - Un phénomène fascinant (qui a notamment frappé les esprits européens, le destin de l'empire romain les ayant traumatisés durablement)




On sait depuis la destruction de Carthage que "les civilisations sont mortelles"
mais la chute de Rome est pourtant un traumatisme pour les Européens, dont les élites ne cessent a posteriori de s'interroger sur les causes de sa décadence et de décrire son long déclin (parfois situé dès le IIIème siècle ou même dès après le règne d'Auguste !). Le Britannique Gibbon attribue la destruction de l'état romain, qui s'effondre définitivement en 476 en Occident, non pas aux invasions barbares, mais au christianisme, lequel aurait puissamment contribué à la dissolution de la religion et du patriotisme des Romains. Ni la barbarisation de l'armée ni la conversion des élites au monothéisme ne sont pourtant des ruptures brutales ; elles ne s'accompagnent pas systématiquement d'un recul du "sentiment national" romain : l'empire ne disparaît pas en Orient, où il dure encore mille ans.



La prise de Constantinople par les Ottomans met fin, en 1453, à l'histoire de l'empire
 dit byzantin (appelé ainsi à partir du XVIème siècle alors qu'il s'agit en fait de l'empire Romain continué, car Rome a survécu en tant qu'état en Orient durant tout le Moyen Age, malgré sa disparition à l'Ouest). L'enjeu est surtout symbolique pour Mehmet II, fondateur véritable de l'empire ottoman : toutes les puissances régionales cherchent en effet, depuis lontemps, à s'emparer de "la seconde Rome" depuis l'affaiblissement de Byzance, mise sous pression par les Arabes puis les Turcs et détruite provisoirement par "les Francs" (dès le XIème siècle, l'irruption des Turcs, quoique progressive, est irrésistible et n'est pas sans lien avec les croisades - entreprises par les catholiques après l'interdiction des pélerinages en Terre Sainte - ni avec la séparation entre Catholiques et Orthodoxes : c'est le schisme de 1054, qui éloigne les chrétiens de l'Ouest de ceux de l'Est et a du reste permis la construction d'un éphémère "empire latin de Constantinople" au Moyen Age).

B - Les fondements militaires et religieux de la construction ottomane, son apogée du
XVIème siècle : une histoire brillante qui n'est pas sans rappeler celle de Byzance, dont elle
assume en partie l'héritage

L'histoire ottomane comprend une phase d'essor : c'est la conquête, au nom du Djihad, d'un très vaste empire en Asie mineure, au Moyen orient, dans les Balkans et en Afrique. Puis un apogée, notamment sous Soliman, allié de François Ier contre les Habsbourgs, conquérant de la Hongrie, désigné comme "le magnifique" par ses contemporains européens mais resté connu comme "le législateur" dans l'histoire turque ; enfin longue décadence, amorcée au XVIIIème siècle puis aggravée au XIXème siècle après l'échec des réformes tentées par l'empire et dites Tanzimat, siècle où se pose ouvertement "la question d'Orient" (stagnation économique et inadaptation de la gouvernance ottomane face au développement de nouvelles idéologies). Cette évolution en trois temps illustre les conceptions de ceux qui croient en une histoire "cyclique" (une tendance plus littéraire que proprement historique, assez typique des périodes "de crise" où les récits déclinologistes abondent).



Mehmet et les califes Turcs sont de grands conquérants. La puissance démographique de leur vastes domaines, les réquisitions forcées  de soldats  recrutés systématiquement parmi les enfants de minorités chrétiennes (janissaires)  et l'utilisation habile des dhimmi "protégés" par l'État (notamment pour administrer les territoires périphériques vassalisés mais demeurés chrétiens) leur donnent les moyens d'agir en tant que souverains universels, déléguant la réalité des gouvernements à un "Divan" dirigé par un grand vizir. Prétendant commander à tous les croyants musulmans sunnites (Turcs mais aussi Arabes, etc.) ils utilisent à leur profit la rhétorique de la guerre sainte mais la mettent au service d'un impérialisme très classique. C'est en tout cas la force menaçante de l'empire turc qui a conduit les Européens à se tourner vers l'Atlantique, de même que c'est la chute de Constantinople devant la puissance turque qui a stimulé le réveil culturel de l'Europe après le Moyen Age.



La perte de ses territoires les plus lointains et l'influence des idées occidentales amènent les réformistes, dits Jeunes-Turcs, présents au pouvoir entre 1908 et 1918, à vouloir sauver l'état en lui donnant une constitution et en s'appuyant sur l'armée. Mais, après avoir proclamé partout et en trois langues (turque, grecque et arménienne) la devise de la République française, leur "modèle", les chefs révolutionnaires Turcs républicains, qui ont marginalisé le sultan à partir de 1909, en viennent à vouloir "turquiser" les populations : ils organisent, à partir de 1915, et sous couvert de déportation, le massacre systématique des Arméniens ottomans (près de 1,2 millions de victimes soit les deux tiers de la population concernée).




VACANCES DE FIN D'ANNÉE
DU 17 DÉCEMBRE AU 3 JANVIER



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 Mardi 4 janvier [10 h 20 -11 h 15] - Leçon
Semaine 1

C - Le démembrement de l'Empire Ottoman, un état longtemps hégémonique mais vaincu et découpé par les puissances européennes entre le XIXème siècle et 1920, auquel  la République Turquie prétend succéder depuis 1923

Jusque vers 2000, le successeur de l'empire ottoman n'est pas à proprement parler son héritier, mais il s'agit d'un état-nation qui entend incarner un tout autre modèle, occidentalisé et nationaliste. Au XXIème siècle cependant, la république turque s'éloigne du "kémalisme" des origines et son leader, Erdogan, se pose à nouveau en fédérateur de tout l'Islam sunnite.



Chef d'une guerre d'indépendance gagnée au détriment des Grecs et de leurs alliés occidentaux et instigateur de l'abolition du sultanat en novembre 1922, Mustafa Kemal crée en 1923 une République nationale, grâce au prestige que lui valent ses talents militaires et à son succès face aux occupants étrangers. Moderniste, il est le "père de tous les Turcs" (traduction littérale pour "Ataturk", le patronyme qu'il s'est choisi et dont il s'est réservé à tout jamais l'usage exclusif). Ayant réparé l'humiliation subie pendant et après la première guerre mondiale, il veut transformer l'économie et la société, tenant en laisse l'Islam national et promettant "le bonheur d'être Turc" à l'intérieur et la paix au dehors.
 Kemal profite de son prestige personnel (il est le "ghazi") pour imposer la supériorité des lois de l'État sur celles de la religion et introduit de force les usages occidentaux (calendrier, langue, vêtements, et "libération" des femmes, qui obtiennent rapidement le droit de vote). Opportuniste, il fait abolir le califat en 1924 puis profite d'une révolte vouée à l'échec de ses opposants pour s'emparer en 1926 de la totalité des pouvoirs.


"Turquie, nation impossible"
un documentaire diffusé et produit par la chaîne ARTE
Un film qui fait le parallèle entre "le père" (Mustafa Kemal dit Ataturk) et "le frère" des Turcs (Erdogan, leader charismatique et très populaire dans son pays comme aussi dans tout le monde musulman). Mais qui n'est pas impartial et porte au contraire un jugement très négatif sur les ambitions de l'actuel dirigeant de la Turquie, comparé à un "sultan" qui régnerait, suivant l'un des intervenants, sur une société fondée sur la peur (et la victimisation).

Général parvenu au gouvernement par la victoire des armées, Ataturk a fondé une Turquie républicaine (un était laïc et modernisé, copiant en partie ses institutions sur le modèle français) dominée pendant tout le siècle par l'institution militaire mais qui manque d'homogénéité. Malgré une véritable politique de purification ethnique, la Turquie n'a en effet pas réussi à intégrer l'ensemble des Kurdes ni les Alevi (30% du total de la population) et n'est pas non plus parvenue à se démocratiser, malgré la fin du monopartisme (abandon qui débouche en 1950 sur de premières élections libres ; les nouvelles autorités élues, issues du Parti Démocrate, rompent alors avec une partie de l'héritage kémaliste mais rencontrent des difficultés à surmonter la crise  économique tandis qu'elles sont perçues par les militaires comme assumant des vélléités contre-révolutionnaires. L'armée élimine les Démocrates par un coup d'état en 1960, emprisonnant ou exécutant les leaders du parti, et ne rend le pouvoir aux civils qu'en 1962).



Jusqu'en 2016 (putsch avorté contre Erdogan) l'armée turque a toujours le dernier mot en Turquie, où elle intervient souvent très directement dans les affaires de l'état, face à une situation qui tend à devenir de plus en plus instable (peur de la contestation communiste amenant à la proclamation de la loi martiale en 1971 pour quelques années, invasion de Chypre en 1974, coup d'état destiné à mettre fin à l'anarchie en 1980 - mais ayant pour conséquence une exacerbation du conflit avec le PKK). Elle cherche durant la guerre froide à se concilier les musulmans conservateurs pour mieux défendre la République contre les gauches, ceci en accord avec la politique régionale des États-Unis, qui appuie les islamistes par crainte du communisme. Soucieuse de ne pas compromettre l'occidentalisation du pays, elle provoque le renversement du gouvernement islamiste modéré qui avait été mis en place en 1950 après les premières élections libres.



Élu en 1994 maire d'Istanbul, 
Erdogan se pose en islamo-démocrate en prônant un islamisme compatible avec le libéralisme, feignant, dans un premier temps, être un partisan fervent de l'adhésion à l'Union Européenne. Chef de file du parti AKP, victorieux dans les urnes, il devient premier ministre (en 2000) puis président (depuis 2014) assurant la stabilité du pays et une relative prospérité mais insistant sur l'identité musulmane des Turcs. Sa politique étrangère est opportuniste et paradoxale (alliance avec la Russie en Syrie, bonnes relations avec l'Iran, maintien de l'alliance avec l'Amérique) mais donne dans le spectaculaire (provocations récentes en mer Égée où la Turquie rivalise avec la Grèce, ennemi traditionnel, et conteste le partage des hydrocarbures entre les riverains). Il lui faut, depuis peu, s'appuyer sur les ultra-nationalistes laïcs, faute d'avoir pu conserver une majorité absolue au parlement, et affronter une crise économique très sévère (dépréciation de la livre). Ses mandats à la tête du pays marquent-ils une refondation de la République turque, désormais moins soumise aux desiderata de l'armée, ou préfigurent-ils un recul de la puissance turque plutôt que le déclin de la pratique autoritaire du pouvoir dans ce pays ?


Mardi 4 Janvier [11 h 15 - 12 h 10] - Leçon
 

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3.  La Russie depuis 1991 : entre re-développement et aggiornamento stratégique - JALON 9

A - Russes et Russiens  : des orphelins de l'Union Soviétique, rapidement désintégrée en 1991 (la Russie faisant figure de  puissance déchue à la fin  du XXème siècle).




Fragment de l'ex-URSS, la Russie demeure un pays exceptionnel par ses dimensions continentales (c'est le plus vaste état au monde avec une superficie de dix sept millions de km2). Sa population, inférieure à 150 millions d'habitants, est essentiellement répartie en Europe (80% des habitants sur 25% du territoire). Beaucoup de citoyens (parfois dits "Russiens") ne sont pas des Russes (de culture slave et orthodoxe, russophones) mais appartiennent à un des groupes minoritaires en Russie (autrefois désignés comme des peuples allogènes) tels que les Tchétchènes ou les Tatars, qui, pour la plupart, occupent des territoires enclavés dans l'espace russe. A l'inverse, les Russophones sont nombreux dans les républiques autrefois soviétiques des Pays Baltes ou d'Asie centrale, qu'il s'agisse ou non, au plan "ethnique", de populations Russes (slaves).



B - La Fédération de Russie depuis 2000 : un état soucieux de maintenir son emprise sur "l'étranger proche"  (les anciennes républiques soviétiques) et un Éxécutif (incarné par Vladimir Poutine)  jouant la carte militaire et gazière pour revenir sur le devant de la scène mondiale

Poutine, président à vie ? un documentaire diffusé sur Arte en juillet 2020



pas de cours le 7/1 (rendez-vous médical pour le Professeur)
TP9 : Pour le 14/01 - Visionnez le film Poutine, président à vie ?



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  Vendredi 14 janvier [8 h 15 - 10 h 05] - Leçon
Semaine 2

C - Pivot vers l'Asie, pression sur l'Europe orientale ou préoccupations méridionales (caucasiennes et méditerranéennes ?). Un opportunisme payant et des résultats indéniables, au prix toutefois d'une modernisation encore très incomplète et de relations détériorées avec "l'Ouest".


Que veut la Russie de Poutine ? (un film de la collection "Mappemonde")


00 : 00 / 05 : 20 La crise ukrainienne, un tournant - 05:20 / 12 : 05 La désillusion russe face à l'Occident - 12:05 / 17.35 La Russie se tourne vers l'Est



PLAN D'UNE COMPOSITION POSSIBLE SUR LE SUJET : LA RUSSIE ET LE MONDE DEPUIS 2013
début de" la crise" : la proposition de s'associer à l'UE en 2013, rejetée par le Président Iakounovytch en 2014, qui préfère un accord avec les Russes
une" révolution orange" se produit, et le président (pro-russe) est destitué sous la pression de la rue
la Crimée est alors annexée à la Russie suite à un referendum contesté
 des populations russophones de l'Est de l'Ukraine proclament la sécession de leurs régions (notamment le Donbass)
une "guerre hybride" serait dès lors en cours

Importance de l'Ukraine dans l'Histoire russe, impression de tromperie de la part des États-unis et des occidentaux (promesse de ne pas étendre l'OTAN) et rupture avec l'Europe et l'Amérique à partir de 2004, quand l'OTAN et l'UE intègrent des états frontaliers de la Russie, parfois orthodoxes (la Russie esquisse une alliance de substitution avec la Chine : mais l'industrie gazière russe a besoin de ses débouchés européens et la Chine est en position de force dans la relation bilatérale)



La décision des États-Unis d'accepter dans l'alliance militaire occidentale des états issus de l'URSS, en contravention des engagements pris initialement auprès de la Russie, et l'installation de boucliers anti-missiles en Roumanie puis en Pologne, menaçant de neutraliser la force de frappe nucléaire de la Russie, ont suscité la méfiance de cette dernière, puis une série de ripostes vigoureuses. L'annexion unilatérale de la Crimée en 2014 et les pressions exercées sur l'est ukrainien (ou les pays baltes) inquiètent les puissances européennes et sont dénoncées par les États-Unis : elles ont fait naître un climat de "nouvelle guerre froide" relançant la course aux armements (armes hypersoniques russes). La Russie, boudée par les investisseurs occidentaux et sous embargo commercial, mais premier fournisseur de gaz en Europe, se tourne de plus en plus vers l'APEC (depuis 2016, ses échanges avec l'Asie-Pacifique seraient égaux voire supérieurs à ceux réalisés avec l'Europe) et s'est beaucoup rapprochée de la Chine, qui oeuvre à rassembler autour d'elle ses voisins continentaux, dans le cadre de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Moscou garde un pied en Méditerranée (sa base navale en Syrie) conserve la mainmise sur le Caucase (récent règlement du conflit entre l'Azerbaidjan et l'Arménie) et tente de promouvoir l'Union Eurasiatique (une union douanière dont la réalisation des "routes de la soie" voulues par la RPC augmente théoriquement la pertinence)


JALON 9

LA RUSSIE ENTRE 1991 ET 2014
un exposé fait en 2020-2021 et son analyse



Transition conclue en 1991
C'est l'aboutissement de réformes mal acceptées 
(la perestroika) et d'une démocratisation tardive (la glasnost) mises en oeuvre par Mikhaïl Gorbatchev pour "sauver" l'URSS. Dernier président de l'Union Soviétique et désireux de maintenir le système soviétique, il est pourtant contraint de prononcer l'interdiction du PCUS après un putsch avorté commandé par les élites communistes et doit accepter la dissolution de l'Union au profit de la République de Russie de Boris Eltsine, Président élu par le suffrage populaire et qui s'est opposé avec succès au coup de force à Moscou. L'URSS devient alors la CEI (communauté des états indépendants) mais cette dernière organisation n'est pas un grand succès. La Russie succède à l'URSS à l'ONU et entend conserver un droit de regard sur les affaires intérieures des autres états successeurs de l'URSS ("l'étranger proche") entreprenant de se convertir rapidement à l'économie de marché et tentant dans le même temps de se libéraliser. Mais le PNB et le niveau de vie des citoyens s'effondrent !

Carte d'un démembrement
C'est la Russie, sa principale composante, qui quitte l'URSS et la fait imploser. Mais le recul de son influence dans les autres républiques soviétiques (dites "l'étranger proche") et l'immigration subie des "pieds rouges" (des Russes indésirables dans les pays autrefois intégrés à l'URSS, appelés ainsi par analogie avec les rapatriés d'Algérie) mécontentent fortement l'opinion en Russie. D'autant que les PECO sont intégrés dans l'Union Européenne mais également dans l'OTAN et que la Russie, en plein désarmement,  n'est plus une puissance respectée sur la scène mondiale.

Reprise en main
Vladimir Poutine, choisi comme sucesseur par Eltsine, incarne un pouvoir fort et se succède à lui-même depuis 1999 au poste de chef de l'État et (transitoirement) à celui de premier ministre. Sa fermeté face au séparatisme (guerre de Tchétchénie) et ses postures viriles voire homophobes plaisent aux franges conservatrices de l'opinion et en font un dirigeant populaire, dont les opposants sont privés de tribune par une presse écrite et un système audiovisuel dominés par le gouvernement. Poutine procède à une recentralisation de la gouvernance, restaure un dirigisme économique d'autant mieux accepté qu'il se montre ostensiblement plus dur à l'égard des oligarques (du moins ceux qui sont suspectés de vouloir lui résister) et entend restaurer l'influence et la réputation internationale de la Russie en renforçant les moyens militaires dont dispose le pays.

Rebond et fragilité
L'essor de l'économie pétrolière et gazière et les interventions militaires du régime, sans parler du leadership, controversé mais indéniable, de son dirigeant, lui confèrent rapidement légitimité et prestige. Cependant, la Russie reste très dépendante de ses exportations de matières premières et sa politique extérieure brutale la marginalise en Europe (annexion de la Crimée en 2014, après l'apogée des jeux de Sotchi) ce qui l'expose à des sanctions internationales (éviction du G8, embargo commercial occidental, retrait de médailles olympiques pour fait de dopage, etc.). Vladimir Poutine réforme en 2020 la constitution pour ouvrir la voie d'une possible présidence "à vie" mais le fait qu'il n'ait pas préparé pas sa succession ni réussi à réintégrer la cour des grands (les Occidentaux continuant à le "snober" ouvertement) ternit son bilan alors que la mauvaise conjoncure économique et la COVID 19 affectent durement une population vieillissante, dont les effectifs décroissent.

un autre exposé par Emma et Milia le 18 janvier 2022

voir le diaporama dans la médiathèque


Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales



AXE 2 : Les formes indirectes de la puissance


Mardi 18 janvier [10 h 20 - 12 h 10]
 - Leçon
Semaine 3


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CHAPITRE VI
De la puissance au rayonnement international : géopolitique actuelle des langues, des technologies et des infrastructures


 Leçon 3 du Livre  pages 146-147

1.  L'exemple chinois : une puissance restée longtemps modeste dans ses ambitions, mais dont la culture, les innovations et les moyens financiers assurent le rayonnement global

Film : le monde selon Xi Jin Ping (vingt premières minutes)
un documentaire de Arte, bien documenté mais globalement hostile au Président Chinois

L'itinéraire personnel d'un "prince rouge" fils d'un proche de Mao mais victime de la répression durant la Révolution Culturelle, qui entend succéder à Mao dans le coeur des Chinois comme le leader Turc Erdogan veut peser dans l'Histoire de sa nation comme Mustafa Kemal avant lui.  Réhabilitation de son père en 1977 (grâce à l'action de Deng Xiao Ping, qui annule la disgrâce de tous les dirigeants évincés par Mao pour asseoir son pouvoir  personnel et décide l'ouverture économique de la Chine). Intégration des plus hautes sphères du pouvoir en 2007, à l'issue d'une carrière d'adminsitrateur exemplaire. Élection comme n°1 du régime en 2012 (secrétaire général du PCC) et accession à la Présidence en 2013 (divulgation par un dissident du document numéro 9, attribué à Xi, et selon lequel la démocratire libérale et les valeurs universelles sont des menaces pour le PCC). Opportunisme et intelligence face à l'Occident (présence à Davos en janvier 2017) mais "coup d'état" de 2018 (prolongation indéfinie de ses pouvoirs) et promotion d'un rêve chinois aux relents nationalistes qui voise à faire de la RPC la première puissance militaire d'ici à 2049, supplantant les États-Unis. Posture agressive et hégémonique (notamment dans la mer de Chine méridionale ou vis à vis de Taïwan) en rupture avec la prudence traditionnelle de la diplomatie chinoise



Vendredi 21 janvier [8 h 15 - 10 h 05] - Leçon


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A - Une langue encore confinée mais que les instituts Confucius s'efforcent avec succès de diffuser partout dans le monde
- JALON 10

- le Mandarin, langue du Nord et de l'administration centrale dans un pays dual (Chine du blé, Chine du riz) : première langue globale par le nombre de locuteurs, mais peu répandue dans les usages internationaux
- une diaspora d'origine méridionale ; de nombreux idiomes très différents en usage dans le Sud du pays (Cantonais, Wu)
- une langue relégitimée auprès des émigrants par les succès économiques de la RPC
- un moyen pour le régime de Xi d'affirmer la continuité historique enttre l'empire du Milieu et la RPC et de mettre entre parenthèse les humiliations subies à l'ère industrielle face aux puissances européennes, à la Russie et au Japon (concessions, traités inégaux, guerre de l'opium, etc.)
- un enseignement très largement promu par les autorités, bien implanté en Europe et aux Amériques, en plein "boom" en Afrique, mais moins populaire en Asie et dont le résultat pratique est encore incertain vu la difficulté présumée de l'apprentissage.



CONCLUSION : L'apprentissage du Chinois par des étrangers en nombre croissant est davantage, pour l'instant,  le résultat des succès économiques et politiques de la Chine (et la conséquence de son influence) qu'un moyen indirect de renforcer ladite influence. Malgré sa richesse et son ancienneté, la culture chinoise suscite moins d'engouement que celle de certains de ses voisins : Japon (mangas, cosplay, robots) Inde (Bollywood) ou Corée du Sud (K pop). A l'échelle du monde et sur ce plan, la rivalité avec les États-Unis anglophones est encore très inégale.

B - Une "économie socialiste de marché" permettant aux entrepreneurs de réussir et d'exporter

- le rôle décisif de Deng Xiao Ping après l'élimination de la "bande des Quatre"
- le rêve chinois" de XI, prolongeant les promesses de l'ère précédente (rêve d'enfants, rêve d'avenir) et imposant au peuple une transaction léonine : soumission contre prospérité
- les nouvelles routes de la soie en appui des appétits
expansionnistes des entrepreneurs chinois
- les BATX contre les GAFAM, Huawei et la 5G : remontée de filière et percée dans les High Techs, dévelopement d'une capacité de manipulation et de nuisance (Sharp Power) dirigée contre la cohésion des "occidentaux" et leur idéologie (refus des valeurs "universelles")






Mardi 25 janvier [10 h 20 - 11 h 15] - Leçon
Semaine 4

  C - Un leadership devenu plus agressif, incarné par Xi Jinping, promoteur de "nouvelles routes de la soie"  censées garantir la co-prospérité de la Chine et de ses partenaires mais premier dirigeant chinois à se lancer dans une expansion militaire et territoriale en direction du grand large



Film : le monde selon Xi Jin Ping (la fin)


Mardi 25 janvier [11 h 15 - 11 h 10] - Leçon

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2. Langues, High Techs, maîtrise du savoir et contrôle des voies de communication : une compétition entre états ?

A - Quelques langues impériales
B - Une compétition acharnée entre GAFAM et BATX (et l'Europe escamotée et spectatrice, dans ce combat de titans)
C - Des puissances innovantes et intellectuelles nouvelles (Les États-Unis, nation du Brain Drain, face à l'excellence scolaire et universitaire chinoise et à la créativité de leurs concurrents)


Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales



OBJET CONCLUSIF : La puissance des États-Unis aujourd'hui


Vendredi 28 janvier [8 h 15 - 10 h 05] - Leçon
 
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CHAPITRE VII
Les États-Unis : hyperpuissance ou leadership menacé ?


Introduction : reformulation et débat à partir du diaporama ci-dessous :







1.  Les lieux d'une puissance polymorphe
Une superpuissance (hyperpuissance) politique, mais aussi économique et culturelle, qui peut "faire", "faire faire" ou "empêcher de faire" et se trouve sans véritable alter ego en dehors de la Chine
(un rival qui reste cependant surclassé en l'état... pour peu de temps ?)

JALON 13 Lieux de puissance aux Etats-Unis
Voir aussi le Manuel : pages 154-158

A - Washington, capitale politique de l'Union et emblème de la démocratie libérale

Discussion avec les élèves sur les événements survenus au Capitole le 21 janvier 2021.
Les qualificatifs utilisés par les détracteurs de Donald Trump : rebellion, insurrection, acte terroriste ou coup d'état, extémisme. Ceux des observateurs : désordre, chaos, anarchie, violences, clivages, fragilité de la première démocratie au monde. Les polémiques sur la complaisance éventuelle de la police et le laxisme à l'égard des manifestants, surtout en comparaison de la répression du mouvement "Black Live Matters" (le fait est relevé par Joe Biden lui-même). L'appel au calme tardif (et très peu clair) de Trump. Les raisons du traumatisme et du retentissement international de l'événement : la "profanation" (François Hollande) de l'un des sites les plus "sacrés" du point de vue des démocrates du monde entier. La volte-face de certains parlementaires Républicains, qui cessent leur obstruction à la certification de l'élection présidentielle après les violences, et la démisssion de membres du gouvernement Trump. Les manoeuvres de Nancy Pelosi (Démocrate présidant la chambre des représentants) pour prévenir une initiative mallheureuse du président sortant voire pour obtenir son "impeachment". L'affaiblissement du prestige des États-Unis, une opinion publique très divisée (antagonismes raciaux, opposition bipartisane, tensions à gauche entre radicaux et Démocrates modérés, à droite entre Trumpistes et Républicains légalistes qui dénoncent "la folie" de Trump).




A1 La capitale historique de la Démocratie américaine

La "federal city" est construite à partir de 1791 sur les bords du Potomac en application de la constitution de 1787 et est baptisée après coup en l'honneur de George Washington ; c'est une ville dont les plans ont été dessinés par un urbaniste et architecte français, Pierre Charles l'Enfant, lequel avait servi dans l'armée de l'Union pendant la guerre d'indépendance et mourut en 1825 dans une relative indifférence. Réhabilité quelques décennies après son décès, L'Enfant est, dans toute l'histoire américaine, la première personnalité à avoir fait l'objet d'un hommage national et à avoir été enterré au cimetière d'Arlington (en 1909) sans qu'elle eût été membre du gouvernement... un privilège jusqu'à l'inhumation dans ce même cimetière de Rosa Parks (en 2005).



Washington est une ville originale aux États-Unis (elle n'a officiellement pas d'élus au Congrès, son territoire étant une enclave fédérale : le "District of Columbia", et l'on  n'y voit aucun gratte-ciel, mais beaucoup de constructions néo-classiques et des avenues obliques contrariant le plan en damier typique de l'Amérique du Nord ; sa population est essentiellement composée de fonctionnaires et est très largement afro-américaine, à plus de 70%). Elle n'est que la sixième agglomération du pays mais sert de modèle aux capitales des 50 états : car toutes ont leur palais du gouverneur, leur capitole et abritent le siège d'une cour suprême, et ce sont souvent des villes relativement modestes (Albany pour l'état de New York, Sacramento en Californie, Tallahassee en Floride, etc.).




A2 Le siège des trois pouvoirs de la République américaine

La Maison-Blanche est l'emblème de l'Éxécutif (le gouvernement, incarné par le Président, qui se réserve l'aile ouest, où se trouve le fameux "bureau ovale" tandis que l'aile est est occupée notamment par les bureaux de la "First Lady" - devenue une véritable institution depuis Eleanor Roosevelt -  et ceux du vice-président).



Le Capitole abrite le Congrès (chambre des représentants et sénat) qui exerce le pouvoir législatif et dispose par ailleurs de sa fameuse "Bibilothèque". La Cour Suprême (sommet du pouvoir judiciaire) siégeait jusqu'en 1935 dans le même bâtiment mais dispose de ses propres locaux depuis cette date.

Le parc central (National Mall) et l'obélisque dédié à George Washington font partie des décors familiers des scènes de film tournées dans la capitale. Washington héberge également la Réserve Fédérale, mais aussi la Banque Mondiale et le FMI.
A3 La maison et l'avenue du POTUS (Président of the United States)

La Maison-Blanche est la résidence du Chef de l'État depuis l'élection du second Président (Donald Trump a été le 45ème). Construite avec le concours d'Afro-américains mais longtemps symbolique du "white power" (jusqu'aux mandats de Barak Obama entre 2009 et 2017) elle est devenue comme tous les bâtiments de la capitale un enjeu dans le combat pour les Droits Civiques et l'extension des pratiques démocratiques en Amérique (Martin Luther King prononce son discours historique : "I have a dream" dans l'escalier du Lincoln Memorial).

A3 La maison et l'avenue du POTUS (Président of the United States)

Un reportage canadien sur "Washington, la blanche" :



"Pennsylvania avenue" est l'artère reliant la Maison-Blanche au Capitole, où défilés et parades officielles se succèdent toute l'année, d'où son surnom d'America's Main Street. La cérémonie d'investiture du POTUS y est mise en scène, de même que la prestation de serment (sur la bible) en présence de la FLOTUS. C'est une voie triomphale, encore que le Président nouvellement élu ait pu y être parfois conspué (ce fut le cas pour George W. Bush dont la première élection était contestée).



Les préparatifs de la deuxième investiture d'Obama en 2013 vus et mis en perspective par "France 24"
TP10 : Pour le 01/02 - Faites la liste des monuments emblématiques de NYC, en quoi sont-ils ou non comparables à ceux de Washington ?



Mardi 1er février [10 h 20 - 11 h 15] - TD

 
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Travaux Dirigés n°11
RÉDIGER L'INTRODUCTION D'UNE COMPOSITION
un exemple : Washington D.C. des lieux emblématiques de la puissance états-unienne
préparation du devoir du 11 févier qui proposera un exercice sur cette thématique 
ou  sur New York City ou sur le territoire américain tout entier et des questions de cours sur les puissances



TP11 : Pour le 08/02 - Étudiez la carte schématique de New York insérée dans le cahier de textes des Terminales et accessible en cliquant sur ce lien et visionnez le clip ci-dessous (New York par Jay Z) ; les paroles sont disponibles et traduites en Français ici.



Mardi 1er février [11 h 15 - 12 h 10] - Leçon

 
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C - Studios, technopoles, bourses et bases spatiales : une myriade de points d'appui sur le territoire états-unien et au dehors ( mais aussi :une population inventive et au travail, un vaste et riche territoire et des investissements extérieurs colossaux)



Un clip de 2009 magnifiant la grande cité états-unienne, et des paroles (diaporama ci-dessus) vantant "le rêve américain" : un succès commercial planétaire pour le rappeur Jaz-Z (et la chanteuse Alicia Keys) mais une mystification pour certains critiques....


Un inventaire rapide des lieux les plus emblématiques de la ville (entre autres : le pont de Brooklynn, Times square, Broadway, l'Empire State Building ou le Rockfeller center...) qui permet d'entrevoir (même si ce n'est pas intentionnel) les fonctions urbaines supérieures permettant à NYC de rayonner sur le monde entier (influence économique, culturelle, etc.. ). Mais encore le rêve américain (le stade des yankees, le quartier de Tribeca et l'allusion à Sinatra - du reste le chanteur préféré de Donald Trump et, pendant très longtemps, le détenteur du record des ventes de disques).



Une video de présentation du tour en hélicoptère proposé aux touristes à partir de Manhattan
La statue la Liberté et Ellis Island, des symboles du pouvoir d'attraction et du rayonnement politique de l'Amérique comme de l'importance de New York  en tant qu'incarnation du Nouveau Monde et principale ville touristique du continent voire de la planète.


A New York d'une part : le NYSE (Stock Exchange, la bourse de Wall Street) et le NASDAQ (cotant surtout des actions de sociétés du monde digital et situé en fait en banlieue : dans le Connecticut, près de l'Université Yale) et, à Chicago d'autre part : la bourse des matières premières et primaires, reflètent l'importance des États-Unis dans les flux financiers globaux. Les FTN d'origine américaine ne sont pas toutes concentrées dans la capitale (au contraire du modèle parisien) et sont dotées de QG (headquarters) plutôt que des sièges sociaux . Les GAFA sont essentiellement en Californie, mais 3M (Scotch) est à Minneapolis, Digital à Chicago, Coca-Cola et CNN à Atlanta, etc. Les agglomérations n'ont pas un "centre-ville" mais un CBD (Central Business District) voire des "edge cities" périphériques (un peu comme le quartier de "La Défense") où se prennent les décisions stratégiques.



Production graphique : croquis de "l'oméga américain"
déployé sur le Mainland (ou CONUS pour contiguous -or continental- United States)

cliquez pour voir le diaporama



Pour ce qui concerne la localisation de la création intellectuelle, on pense souvent à Hollywood (lieu des tournages) mais les scénaristes (télévision, cinéma) et les éditeurs sont plutôt dans le Nord-Est et surtout à New York, premier pôle de l'industrie du Net pour ce qui concerne les contenus diffusés comme pour l'importance des flux en transit.



Vendredi 4 février [8 h 15 - 9 h 10] - Leçon

 
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2.  Le déploiement d'une puissance diplomatique, économique et militaire encore prégnante partout dans le monde - Cours

La primauté des États-Unis est-elle menacée ? le "sentiment" de leur déclin est avéré, au moins depuis les années 80 :

- les alliances américaines sont très nombreuses et solides mais les élites doutent de la pérennité de leur leadership national (après la guerre du Vietnam puis la révolution iranienne, le pays se sent défié ; il redoute à tort l'expansion du bloc soviétique et la presse sérieuse préfère "Gorby" à Reagan, se méfie d'une Europe-puissance telle que Jacques Delors l'a incarnée (très passagèrement) puis se cabre face au risque d'une hégémonie chinoise que le discours agressif de Xi rend palpable (mais la RPC n' apour l'instant que deux porte-avions et une seule base à l'étranger, alors que l'OCS est un succès attestant de l'influence de la Chine en Eurasie).
- l'économie états-unienne n'est plus la première au monde, alors que c'était le cas durant tout le XXème siècle. L'Amérique se croit menacée dans sa puissance industrielle et sa capacité d'innovation (successivement, les syndicats et les partisans de "l'America First" ont dénoncé l'étreinte du samourai japonais puis la concurrence européenne (et les importations de véhicules allemands, notamment) comme ils s'opposent aujourd'hui à la Chine et aux puisances émergentes.
- l'armée reste le point fort de l'Amérique, qui réalise 70% des dépenses mondiales (et encore davantage avec ses alliés occidentaux) même si le refus de tout engagement au sol de grand ampleur, lié à une réticence de plus en plus forte de l'opinion publique, limite les capacités d'intervention réelles. La Chine entend surpasser les États-Unis d'ici 2049.




rappel de vocabulaire : puissance potentielle et puissance déployée

 
A - Un sentiment de déclin voire de déclassement

Usage du "smart power" ou recours plus traditionnel à la guerre pour maintenir le leadership (une autorité de fait dont la légitimité a toujours été sujette à caution) ? La question se pose avec acuité, dans la mesure où, pour beaucoup d'Américains, leur pays ne serait plus aujourd'hui "le meilleur pays du monde" (comme l'affirme, au risque de choquer l'auditoire, le héros de la série The Newsroom, produite en 2012). La stratégie assumée par Obama (acceptation de la perte du primat global mais recherche de nouveaux moyens de puissance indirecte pour pérenniser l'influence internationale du pays) est récusée et les États-Unis adoptent une posture plus classique (similaire à celles des empires précédents) en vue de retarder ou d'empêcher la perte de leur leadership, ceci au risque de devoir recourir à la violence dans ce but.


Extrait de la série "The Newsroom" (scène introductive)

le doublage français dit "gauche" pour "liberals" au lieu de traduire par "libéraux" (ceci pour désigner les sympathisants du Parti Démocrate, voyant la diversité et l'égalité des chances, diversity and opportunity comme les principaux atouts du rêve américain) et emploie "Démocratie" pour rendre compte de l'américain "Freedom" un terme évoquant la liberté individuelle des citoyens-  défendue par celui des journalistes qui penche pour les Républicains : ces traductions littéralement  infidèles sont révélatrices de l'opposition bipartisane du temps présent et de l'assimilation par les États-Unis des régimes démocratiques à la seule forme incarnée par la démocratie libérale (cf. Benjamin Constant et Alexis de Tocqueville)


Le thème du déclin est certes récurrent et relève souvent d'une forme de phobie mal étayée , qui se manifestait déjà  à la fin des années 80, quand la presse américaine voyait en Gorbatchev un leader plus crédible que Ronald Regan. Le fait nouveau réside sans doute dans l'impression (assez générale, si l'on considère le slogan de Donald Trump : Make America Great Again) d'un déclassement du pays
(non seulement il ne conserve guère qu'une suprématie militaire sur les autres nations mais le spiliers de son modème : égalité des chances (défendue par la gauche américaine) liberté (chère aux Républicains les plus durs) et  diversité (salad bowl plus que melting pot) sont devenues des faiblesses.


 L'Amérique serait au premier rang  pour le nombre de personnes incarcérées ainsi que  "la proportion d'adultes qui croient que les anges existent", nous dit le film.  49ème état au monde pour l'espérance de vie (ce dernier indicateur diminue chaque année depuis 2017) les États-Unis souffrent d'un taux d'homicides record (bien supérieur à celui du Canada, qui possède pourtant un stock d'armes individuelles très comparable) et subit de nombreuses inégalités sociales voire raciales (paupérisme massif, accès au soin difficile, répression au nom de la "tolérance zéro" des petits délits de droit commun, tels que les trafics de drogue, complaisance relative envers la délinquance "en col blanc"). Le faible niveau de l'enseignement secondaire n'est que partiellement compensé par le prestige des universités et technopoles ; les capacités d'innovation tiennent beaucoup au Brain Drain.

La fin de l'extrait semble avoir un caractère prédictif, qui met en avant trois possibles raisons au déclin de l'Amérique : l'intensité des clivages partisans, la diffusion de la peur, la manipulation du fait de la médiocrité de l'information. Des problématiques qui sont toujours d'actualité après l'élection de Joe Biden : un événement qui clive le pays (on n'y a jamais autant voté : Donald Trump faisant, en nombre de voix,  le meilleur score de l'histoire pour un président sortant candidat à un second mandat.. et aussi pour un candidat battu ! Mais 5 des 7 millions de voix d'avance du candidat démocrate ont été acquises dans le seul état de Californie, le scrutin ayant souvent été très serré ailleurs, au point de faire reposer le résultat d'ensemble sur le décompte des votes par correspondance, très nombreux en raison de la peur de la COVID19).




B - Des alliés et des partenaires, qui sont également des concurrents, mais aussi des ennemis (au moins potentiels) et des rivaux : "rogue states" et puissances ascendantes

Les états-voyous sanctionnés par les États-Unis le sont de facto par le monde entier, dans la mesure où l'extra-teritorialité des lois (par exemple, s'agisant du commerce, les lois d'Amato et Kennedy) exopose les pays tiers (ou les entreprises des pays tiers) à de lourdes sanctions en cas de contournement de la loi des États-Unis. Cela donne leur efficacité aux embargos décréts contre Cubal, l'Iran ou d'autres adversaires, mais autorise aussi l'afaiblissement de la concurrence étrangère au moyen d'une lutte anti-corruption très ciblée (contre Huawei, tout récemment, mais aussi contre des firmes de pays alliées : banques européennes, "affaire Alsthom' etc.)

Les alliés des États-Unis sont nombreux depuis qu'ils ont rompu avec leur isolationnisme traditionnel (décembre 1941) pour prendre la tête des Nations Unies puis, à partir de 1947, se lancer dans une confontation idéologique et poitique avec l'URSS. Ils forment avec eux un ensemble parfois qualifiés de "pays occidentaux" voire de "monde libre" alors que ces expressions renvoient au vocabulaire de la Guerre Froide (1947-1990). Il s'agit avant tout de la Grande Bretagne ("relation spéciale") et de l'Europe (plus généralement, des nations de l'OTAN) et du Japon mais aussi des états américains (OEA) et de ceux du Pacifique (ANZUS) et du Sud-Est asiatique (ASEAN). Censés partager des valeurs communes, leurs intérêts économiques et/ou stratégiques peuvent cependant diverger. Leurs territoires abritent de nombreuses bases militaires, utilisées essentiellement dans l'intérêt des États-Unis (ainsi des bases italiennes ayant servi de point de départ à des raids aériens lors de l'attaque de l'OTAN contre le régime de Khadafi, très mollement approuvée par Rome).

Les grands partenaires (notamment économiques) de l'Amérique sont principalement les deux autres pôles de l'ancienne "Triade" (Europe et Asie orientale) où se trouvent ses principaux concurrents mais aussi l'ensemble des pays de l'espace mondialisé dans lesquels on considère que les fililales des FTN états-uniennes produisent l'équivalent du PNB : formant une "seconde Amérique". Les États-Unis désignent des "états voyous" comme leurs adversaires et considèrent certains des BRICS comme des rivaux : surtout la Chine, dont la stratégie de "la langue de boeuf" (en Mer de Chine méridionale) puis du "collier de perles" (dans l'Océan Indien) sont perçues comme des menaces et dont les ambitions globales proclamées par le Président Xi inquiètent, compte tenu des ressources à disposition de cette politique...



Les États-Unis ont redéployé dès les années 90 leur effort en matière d'espionnage vers le renseignement économique : c'est ainsi que la NSA et ses homologues britannique, canadienne, néo-zélandaise et australienne ont fondé le réseau Five eyes dont les atteintes à la liberté personnelle et les infractions au Droit ont été révélées au grand public en 2013 par le "lanceur d'alerte" Edward Snowden. Ces moyens, mais aussi le recours à l'extra-territorialité des lois états-unienne et les efforts systématiques du département de la Justice des États-Unis pour gêner le développement des FTN européennes ou chinoises (au nom de la lutte contre la corruption, ou contre le terrorisme, entre autres motifs) permettent à l'Amérique, selon la DGSI (service de contre-espionnage français) de "capter le savoir-faire d'entreprises étrangères et d'entraver le développement des concurrents des entreprises états-uniennes" mais aussi de générer des revenus très importants (par le biais d'amendes ou plus indirectement). Ceci se faisant, essentiellement, au détriment de leurs alliés (France, Allemagne, etc.) dont les mesures de rétorsion éventuelles sont dépendantes de la cohésion de tous les Européens. Les diatribes de Washington contre la collecte de données numériques par des sociétés chinoises (Huawei, Tik-Tok) tranchent par ailleurs avec le laxisme des États-Unis face aux pratiques intrusives des GAFA.



C - Du moyeu au pivot : un rôle central dans les relations internationales mais un déclin inéluctable encore que relatif

Bruce Cumings a formulé une explication relative au nouveau rôle des États-Unis : sa théorie du moyeu (ou Hub) propose une analyse des relations internationales à l'orée du XXIème siècle confortant la primauté américaine. Ce spécialiste de la Corée,compare les échanges diplomatiques à une roue de vélo dont les différents états constitueraient les rayons et les États-Unis le centre.

Malgré son déclin relatif, la puissance états-unienne serait toujours au coeur du système, aucune relation bilatérale entre certains des rayons ne revêtant plus d'importance pour les états considérés que leur lien avec l'Amérique. C'est vrai pour les Européens, davantage atlantistes que solidaires dans l'UE, comme pour les challengers des États-Unis (la Chine dépendant des débouchés qu'ils lui offrent) ou leurs adversaires (Iran et Corée du Nord tentent de renouer avec les États-Unis et d'imposer leur réintégration dans le système-monde en devenant des puissances atomiques).

Cette interprétation semble toujours valide (par exemple : éviter l'oubli pur et simple du problème palestinien et des intérêts de cette population dépend de la bonne volonté américaine, de sorte que la Palestine doit conserver les États-Unis comme interlocuteur principal en dépit de leur soutien à Israël et de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État Juif par l'administration Trump, par ailleurs artisan du rapprochement entre Israël et certains pays arabes).

Mais, par ailleurs, les États-Unis prétendent, depuis Obama, se désengager d'Europe voire du Moyen-Orient pour développer leurs alliances dans la zone Indo-Pacifique et faire "un pivot fvers l'Asie".



TP12 POUR LE 8 FÉVRIER :
Vérifiez la prise de notes du cours du 3/2  en comparant à la trace écrite sur etxealaia aux explications et échanges tenus en classe (en bleu) et en prenant en compte les informations complémentaires (en noir).
Préparation du devoir donné le 11 février.



Vendredi 11 février [8 h 15 - 10 h 05] - évaluation




DEVOIR SURVEILLÉ n°3 - DS 3

Travaux Dirigés n°12

Des QCM sur les puissances : retrouver une trace écrite en complément de votre prise de notes et réviser toutes les définitions du début de chapitre ; visionner les films sur Xi Yin Ping, Erdogan voire Poutine
Un exercice de rédaction inspirée de la séance de TD n°11 (production d'une introduction à un devoir de composition hypothétique sur les lieux de pouvoir caractérisant la puissance états-unienne).
Deux questions de cours : sur la puissance américaine aujourd'hui et sur le "limes" romain

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Télécharger éventuellement un dossier sur la puissance :    (mis en ligne le 10/02)

Thème 3
Les Frontières

Chapitre VIII

VACANCES D'HIVER (DITES DE FÉVRIER)
DU  11 AU 28 FÉVRIER




Mardi 8 février [10 h 20 - 11 h 15] - Leçon et TD
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CHAPITRE VIII
Géopolitique des frontières :
des lignes de démarcation anciennes et dynamiques, un pavage fondamental du monde contemporain souvent contesté, des espaces aux contours indécis et aux fonctions mouvantes

(Introduction et Axe 1 du troisième thème : "Les frontières politiques")

INTRODUCTION : Reformulation et problématiques, étymologie



Travaux Dirigés  n°13 : Visualiser les frontières (et donc les états) TD 13
  percevoir la nécessité et les limites de la carte

diffusion d'un planisphère politique vierge / document 2 page 183
Vocabulaire : frontières naturelles et arbitraires, fermées ou ouvertes

Un extrait de l'émission "Ce soir ou jamais"sur le thème : Toutes les cartes sont fausses

           

Certains débatteurs n'ont pas compris le sens de la question posée, délibérément provocatrice. Toutes les cartes sont en effet exactes au plan mathématique, mais la projection et les limites de la carte sont choisies délibérément par le cartographe en fonction de l'utilisation souhaitée de l'outil (qui a beaucoup servi à "faire la guerre"). Les cartes  ne sont pas fausses mais forcément subjectives. La fixation du méridien de référence (à partir de 1783) à Greenwich relève d'un "eurocentrisme" daté mais a l'avantage de mettre aussi l'Afrique (très vaste, encore "relativement vide" et riche de nombreuses ressources) au centre du planisphère et d'éviter par conséquent d'avoir à choisir entre les deux pôles en compétition aujourd'hui pour le leadership mondial : l'Amérique du Nord et l'Asie de l'Est ! Les cartes ne mentent pas à proprement parler mais elles sont choisies arbitrairement, comme aussi leur échelle (par exemple : les frontières de la France en Europe ou dans le monde). La rédaction de leur légende peut être abusivement simpliste (quand les territoires sont confondus avec les sociétés humaines censément contenues par leurs frontières) et des préjugés en rendre la lecture malaisée (par exemple, à la frontière pyrénéenne : l'idée que le territoire français est forcément plus au Nord que n'importe quel point en Espagne, ce qui est faux).

Vocabulaire : projections, projections de Mercator et de Peters, projections polaires, cartogrammes



Mardi 8 février [11 h 15 - 12 h 10] - Leçon

1.   Les frontières avant les frontières : des marches contre "les Barbares"... ou de simples limites administratives à l'intérieur des empires

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A - Rome : le "limes" et les provinces (invention de la frontière ?)

A1 Le limes : un cordon sanitaire plutôt qu'une vraie frontière : l'exemple du limes rhénan


Le limes est, en théorie, une limite séparant le monde civilisé des terres barbare : cette réalité précède en fait la notion de la "frontière" (entre pairs, homologues) telle que définie à l'ère moderne (Paix de Westphalie, 1648).

Rome,  après la phase d'expansion qui l'a conduite, notamment, à conquérir tous les royaumes hellénistiques, ne se reconnaît en effet plus"de voisins" avec lesquels l'empire pourrait traiter d'égal à égal, sauf en Mésopotamie (au contact de l'empire perse). En règle générale, l'étranger est perçu comme "un sauvage" (d'où l'évolution du terme "barbare",  désignant de manière neutre, au départ, celui qui ne parle ni Grec ni Latin, vers une acception plus péjorative) et le limes est une barrière protectrice.

En pratique, comme le montre le film : le limes n'est pas un tracé linéaire ; c'est une zone (parfois très vaste) remplie de fortifications (autant de murailles ou de palissades, voire de fossés, disposées la plupart du temps en lignes parallèles) et de soldats (les "limitanei" sédentarisés et fixés dans de nombreux camps de légionnaires, puis dans des colonies de vétéérans comme Cologne) dans laquelle l'état de guerre est la norme, puisque les Barbares (Germaniques dans le cas du limes rhénan) ne sont pas organisés en états respectueux des lois (décapitation d'un émissaire romain leur ayant offert la paix) et que tout accord avec eux est provisoire (la parole donnée engage le chef de la confédération de tribus concernée, mais n'est plus valide à sa mort ou en cas de dissolution ; de la même manière, tout engagement pris avec un prince romain meurt avec sa personne).



Au fil du temps, les empereurs romains (Césars) consacrent de plus en plus de leur temps et de leur énergie à défendre le limes, comme Marc Aurèle, empereur-philosophe contraint à combattre toute sa vie dans les sombres forêts de l'Allemagne occidentale. Au Bas-Empire (on devrait parler d'empire tardif) la défense de l'empire devient plus difficile, malgré la création d'une armée mobile, ce qui encourage les usurpations d'imperatores (généraux) victorieux aussitôt proclamés par leurs troupes.

Les empereurs, dont aucun ne parvient à établir des règles de succession durables,  délaissent alors Rome et portent leurs lieux de résidence à proximité du limes pour mieux en assurer la défense et prévenir les révoltes militaires comme les sécessions éventuelles de provinces menacées (Arles, Trêves, Nicomédie, comme Ravenne ou Constantinople sonpréférées à Rome).




Voir dans le Manuel : les frontières romaines pp 198-199 et le limes rhénan pp 200-201

TP13 POUR LE 11/02 : révisez en vue du devoir du 11/02
Voir plus haut


Mardi 1er mars [8 h 15 - 9 h 10] - TD exceptionnel




Travaux Dirigés n°13

ANALYSER LA GUERRE EN UKRAINE

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1. En quoi cette crise dément les conceptions des premiers géopoliticiens ? La Russie n'est pas un animal juvénile et en pleine santé fondé à mener une politique d'expansion territoriale aux dépens de voisins faibles, dans une logique "biologisante" ; mais c'est une puissance en déclin relatif (perte de population constante, économie tournée presque exclusivement vers les hydrocarbures, grand isolement diplomatique qui pousse Valdimir Poutine à se rapprocher de la Chine alors que les intérêts de la Russie et de la RPC ne coïncident pas toujours). Le recours à la violence est plutôt typique d'une puissance mondiale dominante qui vacille et ne peut plus recourir qu'à des moyens militaires pour maintenir son rang  et exercer son influence (l'Espagne à la fin du Siècle d'or, la France de Napoléon, etc.). C'est aussi un moyen de faire durer le mandat du dirigeant actuel du pays.
2. En quoi l'Ukraine est au coeur de la Géopolitique mondiale depuis l'origine de la discipline ? Le pays est le pivot (heartland) dont la possession est supposée garantir l'hégémonie globale, sauf si les puissances maritimes parviennent à contrôler l'anneau (rimland) périphérique. La position stratégique du territoire (le plus vaste en Europe après la Russie) mais surtout son rôle de grenier à blé du monde explique son importance.
3. Pourquoi l'agression russe aujourd'hui ? Le conflit couve depuis au moins 2014 (annexion non reconnue de la Crimée, sécession de deux républiques populaires séparatistes dans le Donbass) mais c'est dès 1991, avec la fin de l'URSS, que se pose la question des anciennes républiques soviétiques (''étranger proche", pour les Russes)  dont la Russie conteste qu'elles puissent intégrer l'Union Européenne et l'OTAN en instrumentalisant la présence de minorités russophones dans le but de s'opposer au processus.Vladimir Poutine veut "démilitariser et dénazifier"(sic) c'est-à-dire empêcher la présence de troupes présumées hostiles à ses portes et imposer un changement de dirigeants (le Président et son  entourage sont pour lui "des drogués et des nazis") et il semble vouloir rechercher des gains territoriaux mais également mener une sorte de croisade contre un Occident censé pervertir l'Ukraine. Joe Biden et les dirigeants européens l'ont averti qu'ils ne s'opposeraient pas militairement à une invasion. Mais les pays de l'OTAN et de l'UE, s'ils n'envoient pas de soldats en Ukraine, y expédient des armes et font campagne pour des sanctions internationales lourdes (économiques ou autres).
4. L'Histoire des frontières ukrainiennes est récente car le pays n'existe de manière indépendante que depuis 1991. Auparavant il a presque toujours (après avoir été associé à la Pologne) été intégré à l'empire du tsar "de toutes les Russies" (Grande Russie, Russie Blanche ou Belarus, Petite Russie ou Ukraine). Russes et Ukrainiens sont des slaves, proches par la religion et les moeurs, que ne sépare aucune animosité particulière, bien au contraire (fraternité maintes fois proclamée). La guerre de la Russie contre l'Ukraine n'est donc pas très populaire : Valdimir Poutine a sous-estimé les réticences intérieures à son entreprise comme il a sous estimé le désir d'indépendance des Ukrainiens, les capacités de résistance de leur armée et de leur gouvernement.
5. Les griefs de Moscou à l'égard des Occidentaux ne sont pas tous imaginaires s'ils ne justifient nullement son agression. Les États-Unis cherchent à détourner leurs alliés européens de se fournir en gaz en Russie (et se sont fâchés du projet de gazoduc en mer Baltique) des missiles et d'autres armes déployées par l'OTAN sont présents aux confins russes, notamment en Pologne et en Roumanie, et les jeunes générations des pays autrefois soviétiques se détournent volontiers de la langue russe... N'avoir d'autre solution pour répondre que déclencher un conflit armé est paradoxalement un aveu de faiblesse.





Mardi 1er mars [11 h 15 - 12 h 10]
 - Leçon



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Voir dans le Manuel : les frontières romaines pp 198-199 et le limes rhénan pp 200-201



A2 Les limites provinciales : des découpages souvent remaniés et des enjeux historiques débordant les logiques administratives (l'exemple de la pierre d'Hasparren)

Beaucoup veulent voir dans la pierre la preuve que les Romains auraient, dès l'origine, distingué les "vrais Aquitains" (proto-basques ?) des Gaulois et établit pour cela, très tôt, une  "frontière" à l'intérieur de l'empire - mais la datation de la pierre (les Historiens sérieux penchent pour le début du IVème siècle voire la fin du IIIème siècle) permet de rapprocher l'événement décrit des réformes de Dioclétien, dont le but est pratique et qui sont universelles. Car l'Aquitaine est  alors (vers 284 voire  un peu plus tard) divisée en plusieurs circonscriptions fiscales et administratives, comme toutes les provinces ; le territoire du Sud Ouest recevant le nom de Novempopulanie (ou Aquitaine troisième). Le texte de l'inscription est ambigu : il pourrait bien s'agir en fait de la réunion aux Trois Gaules d'une portion de province jusque là associée à l'Hispanie (hypothèse de Mommsen). En tout cas, les "Neuf Peuples" mentionnés font bien partie du diocèse des Gaules au Bas Empire, même s'ils se distinguent probablement par certains traits des populations d'Aquitaine Première (Bourges) et d'Aquitaine seconde (Bordeaux) ; ils seront appelés "Vascons" à l'époque mérovingienne, mais aucune frontière ne les a jamais véritablement séparés des Gaulois dans l'empire romain.



Le texte dit  que "Verus, Prêtre, duumvir, questeur et maître du pagus (village)
s'étant acquitté de la mission qui lui fut confiée, obtint pour les neuf peuples,
la séparation d'/ ou bien, au contraire : l'union  avec les Gaulois.
De retour de la ville de Rome, il dédicace cet autel au génie du pagus
(le village d'Hasparren, qui fait partie de la cité des Tarbelli)".


Les frontières des provinces romaines sont des limites administratives mais, en ce qu'elles séparent deux territoires de même nature et se reconnaisant mutuellement comme égaux, elle ressemble davantage aux frontières modernes que les limites extérieures de l'empire, sorte de barrière contre les Barbares non civilisés.



B - La grande muraille de Chine (ou "le mur" de Donald Trump face au Mexique) : une tentative
(dérisoire ?) pour endiguer des migrations perçues comme une invasion

La grande muraille est une oeuvre colossale ; dans son état actuel (vestiges visibles et parties rénovées) elle  aurait une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6km de murs, 359 km de tanchées et 2232 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières. Mais les autorités chinoises estiment que l'ensemble des ouvrages, en comptant les portions complétement invisibles car non conservées mesurerait 21 196,18 km. Il s'agit en réalité de constructions successives, destinées à protéger l'empire d'incursions venues du Nord (mongoles, mandchoues, etc.) et dont l'efficacité s'est à chaque fois révélée illusoire ; c'est donc un sdispositif assez semblabe à celui du limes concçu par Rome, dont les Chinois ont entendu parler et qu'ils appellent, dans l'Antiquité, "l'autre Chine".

La construction de murs comparables est considérée parfois - de nos jours - comme un aveu de faiblesse (incapacité à gérer les flux ou à assimiler les migrants, en Europe par exemple) et comme une stratégie vouée à l'échec. Elle est mal perçue de surcroît par l'opinion publique, surtout lorsque la mise en place de ce "limes" s'accompagne de mesures d'expulsion et de tentatives d'intimidation de l'état voisiin, comme ce fut le cas de la part de l'Administration Trump (qui n'a toutefois pas inventé le mur, édifié progressivement par d'autres gouvernements, mais a prétendu le réhausser et en faire payer le coût au Mexique).



^^Pique-nique transfrontalier à Tecate^^




Ve
ndredi 4 mars [8 h 15 - 8 h 40] - Leçon



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C - Les "marches" : des espaces  disputés, aux confins des cités grecques comme plus tard aux limites des grandes entités féodales à l'époque médiévale

Les frontières ont longtemps été des zones aux contours assez flous et non des tracés linéaires. C'est ainsi que les cités de la Grèce antique marquaient leurs limites en édifiant sur celles-ci des sanctuaires (souvent disputés par leurs voisines). Les futurs citoyens, durant leur éphébie, patrouillaient armés de bâtons d'un sanctuaire-frontière à l'autre, rossant sur leur parcours (ou se faisant battre par) les
jeunes gens des cités limitrophes, occupés à une surveillance analogue, sur les mêmes lieux.



Au Moyen Age, des principautés appelées "marches" sont créées par les rois, après une conquête ou un conflit, dans le but d'organiser la défense du royaume. Le terme dérive du latin "margo" (et du germanique mark : marge ou frontière) et désigne une province frontalière militarisée (puis, par extension, toute province périphérique, les marches devenant des marquisats).


Encore à l'époque contemporaine, si la frontière est conçue comme suivant un tracé linéaire en Droit, elle peut se concrétiser par des points de contrôle parallèles séparant un "no man's land", situé entre les postes de douane (au pied des versants d'un col par exemple) voire entre deux murs, si la frontière est fermée.

Manuel : photographies de la page 369




Vendredi 4 mars [9 h 10 - 10 h 05] - Leçon


2.   Les frontières : des limites arbitraires mais reconnues en principe, quoique sujettes
à d'infinis litiges 
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A - Le système Westphalien (1648) et la définition juridique des frontières par les états modernes : une pacification très relati
ve des relations internationales



B - Le droit des peuples à l'ère contemporaine : une affirmation paradoxale de la part d'états-nations expansionnistes et d'une Europe impérialiste

TP13 POUR LE 8 MARS : Munissez vous de votre manuel et préparez les questions du TD n°14



Mardi  8 mars [10 h 20 - 11 h 15]
 - Leçon
JALON 17 Le partage de l'Afrique

Manuel pages 202 à 205

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L'exemple du Bassin du Congo,
partagé par le Congrès de Berlin en 1885 :


extrait de 14:04 à 29:49



C - Après trois guerres mondiales : des frontières qui prolifèrent, matérialisant des "déchirures" très durables, idéologiques ou ethniques, que moult remaniements tentent vainement de résoudre ; des définitions qui semblent obsolètes (frontières naturelles, juridiques ou géographiques)




Mardi 8 mars [11 h 15 - 12 h 10]
 - TD


 
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Travaux Dirigés n°14
  ÉTUDIER ET REPRÉSENTER LE "PAVAGE FONDAMENTAL" DU MONDE



Distribution d'un planisphère vierge en vue d'un exercice



1°) Dessinez sur le fonds de carte les différents types de frontières fermées en situant les principaux exemples de cette nature et dessinez les principaux "verrous" maritimes (détroits très surveillés). Utilisez le modèle ci-dessus, mais en n'oubliant pas de localiser aussi les détroits suivants : de Malacca et d'Ormuz, du Bab-el-Mandeb.

2°) Coloriez les territoires terrestres (y compris insulaires) sous souveraineté française et le domaine maritime (ZEE) de la France (rouge et orange conseillés).

3°) Coloriez le territoire terrestre des états représentés au G20 (jaune conseillé).


remarques
Les planisphères généralement utilisés en Géographie comme en Géopolitique mentionnent presque toujours le "pavage fondamental" matérialisé par les frontières des quelques 200 états existants (bien que les limites de ceux-ci soient parfois contestées et que l'existence même de certains états ne soit pas toujours reconnue). L'Antarctide (c'est-à-dire le continent situé au Pôle Sud, inhabité, et de plus en plus souvent dénommé par l'usage "Antarctique" au risque de le confondre avec l'Océan glacial Arctique situé au Pôle Nord) ne figure presque jamais sur cette carte de référence. Il s'agit en effet d'un planisphère politique : or, les états revendiquant des portions des terres antarctiques ont accepté, sous le patronage de l'ONU,  de renoncer à leurs prétentions pour un temps indéterminé. Par ailleurs l'Antarctide est le seul continent qui ne fait pas partie de "l'Oekoumène" (nom donné à l'univers habité et dominé par l'Homme) car il n'a aucune population permanente.

4°) Faites un schéma de l'espace mondialisé (en utilisant la liste des pays du G20).

5°) Situez sur le schéma la limite traditionnelle Nord-Sud et les limes (complets ou partiels).





Vendredi 11 mars [8 h 15 - 9 h 10] - Leçon
 

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3.   Un monde fragmenté par des frontières proliférantes mais dont le rôle évolue parfois : certaines sont devenues des interfaces sous l'effet de la "mondialisation" et par la volonté des organisations de coopération régionales (un point sur la situation aujourd'hui)


(Axe 2 du troisième thème : "Les frontières politiques")



A - L'exemple des frontières maritimes : vers un Droit universel apaisant les litiges

JALON 20 Le droit de la mer
Manuel pages 220 à 223


remarques prémiminaires sur le contexte des années 80 et l'enjeu des ressources

La convention de Montego Bay a créé de nouvelles frontières s'ajoutant aux limites terrestres nées de la décolonisation puis de l'implosion du monde communsite, et, du coup, de nouvelles tensions. Elle permet aux états riverains de s'approprier les ressources économiques de vastes portions océaniques (ZEE de 200 milles nautiques) mais son interprétation est sujette à caution et des contestations en sont la conséquence. Certaines nations n'ont pas adhéré à la convention : elles sont peu nombreuses mais puissantes (les États-Unis, potentiellement les détenteurs de la plus vaste des ZEE ou la Turquie, que les règles adoptées priverait de débouché en mer Égée en raison de la présence d'îles grecques à proximité immédiate de son littoral, etc.). D'autres ont fait valoir des droits sur des zones immenses grâce à leurs possessions insulaires parfois vides d'habitants, et ont obtenu gain de cause malgré les réticences des pays riverains (la France en outre-mer). La Chine a été indirectement incitée à occuper militairement les archipels qu'elle convoitait sur son flanc sud. Malgré des règles simples et l'existence d'instances d'arbitrage censées garantir son application impartiale, le nouveau Droit de la Mer est donc contesté et sa mise en oeuvre a plutôt attisé les conflits entre états.

schéma du Droit de la mer défini par la Convention de 1982

cliquez^^ pour une explication^^ complète
sur le site sciencespo.fr




Vendredi 11 mars [9 h 10 - 10 h 05] - Leçon






B - Les frontières terrestres à l'heure de la libre-circulation et de la coopération transnationale en Europe : de l'utopie aux réalités
(Objet conclusif du troisième thème : "Les frontières politiques")

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B1 - Problématique et définitions

La question posée porte sur la réalisation du projet européen (une "utopie") : est-on parvenu à construire une union apaisée reposant sur des frontières ouvertes, voire "effacées" ?
On peut répondre positivement, dans la mesure où le Traité d'Amsterdam établit en effet que les frontières à l'intérieur de l'Union Européenne (et même de l'espace économique européen) ne sont plus des glacis ou des zones d'afrontement mais bien des interfaces, ou frontières-coutures, aisément franchissables (sans formalités pour ce qui concerne l'espace Schengen) conformément aux intentions des "pères  fondateurs" de l'Europe. Les frontières extérieures européennes deviennent en contrepartie des frontières communes à toute l'UE.


Mais cette évolution, très prégnante (au moins 500 000 Allemands résident dans des régions voisines, à l'étranger) est doublement menacée. D'une part, la crainte d'une inefficacité de la frontière commune alimente la revendication d'un rétablissement des frontières nationales, par hostilité aux migrations (systématiquement associées par une fraction de l'opinion publique portée à la xénophobie à des fléaux tels que le paupérisme, le terrorisme, la maladie, etc.).

D'autre part, les souverainistes estiment que l'existence d'une frontière nationale matérielle est indispensable à l'affirmation symbolique de l'indépendance de l'état (l'une des grandes motivations du Brexit, et l'origine des postures populistes des gouvernements des pays du groupe de Visegrad, notamment Hongrie et Pologne). Les deux motivations peuvent se retrouver au plan politique (provocations du groupe "Génération Identitaire" en France, dont la dissolution est envisagée) d'autant que, si la (re)fermeture des frontières est pour l'instant un projet minoritaire, de nombreux gouvernements y ont recours ponctuellement, notamment quand ils se défient des autorités du pays voisins (contrôles aux frontières rétablis en 2016 - en France par Manuel Valls, face à des vagues migratoires présumées non contrôlées par l'Italie ou l'Allemagne, fermetures actuelle de passages par la préfecture des Pyrénées Atlantiques au nom de l'anti-terrorisme, restrictions des déplacements dans le contexte de la pandémie, etc.).


Vocabulaire : libre-circulation (voyages et séjours sans entraves), coopération "transnationale" (par opposition à "internationale")



B2 - L'émergence de nombreux espaces transfrontaliers en Europe
JALON 23
Manuel pp 238-239

La frontière, quand elle est perçue en tant que région, est d'abord un "espace vécu" que s'approprient ensemble les habitants en dépit des limites nationales censées les séparer (caractère transnational affirmé des zones de chalandise, des consultations médicales, des pratiques culturelles et sportives, des loisirs et résidences et emplois échangés). On en rencontre notamment dans les régions rhénanes ou le Nord de la France où nombre de travailleurs vivent en France mais travaillent en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne ou en Suisse, et où de grandes infrastructures sont partagées (aéroport de Genève, à cheval sur la frontière, ou aéroport de Bâle, en fait à Mulhouse, connexion ferrovaire à Lille entre la Grande-Bretagne et Bruxelles ou Cologne).

Les dites régions peuvent devenir des espaces transfrontaliers organisés, sous l'impulsion de collectivités locales et territoriales soucieuses de coopérer (échanges linguistiques, économiques, etc.). On appelle "eurorégion" tout groupe de de territoires (régions) de pays membres et/ou tiers, contigus et bénéficiant de subventions (cofinancements) européens dans la réalisation de projets communs (hôpital transfrontalier en Catalogne, par exemple).

B3 - Une volonté politique de l'UE concrétisée dans les (fragiles) accords de Schengen
JALON 21
Manuel pp 230-231

L'espace Schengen présenté par l'UE 

un petit film qui insite sur la liberté dont jouissent les jeunes Européens (tourisme, études)
mais entend aussi les rassurer et minimisent les intérêts économiques en jeu



Longuement négociée (entre 1985 et 1990) après la signature de la convention de Schengen, du nom d'une petite commune luxembougeoise enclavée entre France et Allemagne, la création d'un espace sans contrôle systématique des papiers aux frontières, concernant d'abord cinq pays (Les Pays-Bas et la Belgique en plus des trois nations pré-citées) est emblématique de la volonté européenne de simplifier la vie des populations frontalières en même temps que de stimuler les échanges. La zone concernée s'étend à 24 pays après 1997 (Traité d'Amsterdam) puis 26 (Suisse et Liechtenstein à partir de 2008) mais ne comprend pas encore tous les états de l'UE alord que des pays non-membres ont adhéré au système.

Critique de Schengen par la chaîne Youtube "Zoomin.fr" en 2015
passoire pour les uns et forteresse pour les autres : l'Europe de Schengen peine à coordonner ses politiques migratoires, ne maintient pas toujours ses frontières intérieures ouvertes tandis que son dispositif extérieur (piloté par l'Agence Frontex) est très critiqué (inefficace ou au contraire, voire en même temps, liberticide)

C - Les enjeux frontaliers de demain : partage des ressources, bassins de vie,  territoires
de projet ou zones de conflictualité en cas de retour en arrière ?

JALON 19 Allemagne et Pologne 1939-1990
Manuel pages 216-217 et pages 236 et 219




arrêt des notes du second trimestre le 11 mars



Mardi 14 mars [10 h 20 - 11 h 15] - TD


 
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Travaux Dirigés n°15
  RÉALISER UN  SCHÉMA CARTOGRAPHIQUE

Travaux Dirigés  n°15 : un exemple de frontières, celles de l'état espagnol
Production graphique
JALON 22 Les frontières d'un état-membre



Des frontières dont le tracé est rarement incontestable
(et l'Espagne n'est pas un cas exceptionnel)


Mardi 14 mars [11 h 15 - 12 h 10] - TD

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Travaux Dirigés  n°16 :
ÉTUDIER UN ESPACE TRANSFRONTALIER,
la frontière franco-espagnole en Pays Basque


Des ressources sur le site de la MOT (mission opérationnelle transfrontalière) :


AU NIVEAU LOCAL
On peut vérifier (en comparant les indications théoriques ci-dessus présentées par la MOT aux réalités) que la frontière franco-espagnole en Pays Basque ne sépare pas strictement deux mondes mais se traduit par l'existence d'un espace transfrontalier (dans le cas présent, c'est davantage un espace vécu qu'un territoire de projet car la collaboration entre entités publiques est encore peu aboutie).

1 et 3. Les habitants traversent effectivement beaucoup la frontière pour consommer, se divertir... mais assez peu pour travailler. Peu d'emplois sont offerts côté français (sauf dans le secteur touristique) et l'avantage comparatif n'est pas évident pour les Français désireux de travailler en Espagne (salaires et prestations sociales plutôt moins favorables). On peut citer le phénomène, spectaculaire, de l'animation commerciale représentée par les "ventas" (Ibardin, Dantxaria, etc.) où le tabac, l'essence est l'alcool sont (entre autres) vendus moins chers - grâce à des taxes plus faibles en Espagne - à des locaux ou aux Français en villégiature ; à l'inverse, le commerce de détail luzien doit beaucoup (surtout le haut de gamme) aux clients ibériques. Beaucoup d'Espagnols vivent enfin en France (entre Nivelle et  Bidassoa) malgré des prix élevés, qui réduisent l'intérêt de la chose au point de vue du prix (mais l'Espagne offre peu de possibilités d'acquérir des maisons individuelles).
2. Un patrimoine commun est partagé : la culture basque est mise en avant, un intérêt réciproque pour la culture de l'autre existe (danse espagnole et tauromachie de ce côté de la frontière, rugby à Irun, etc.) et des goûts et traditions identiques sont notés (cidreries, pintxoak et taloak, chants et musiques traditionnels). La plage d'Hendaye ou le lac de Saint-Pée sont fréquentés par les touristes du Sud, les Français sont toujours très nombreux à fréquenter les centres historiques de Saint-Sébastien ou Fontarrabie et les restaurants (profitant là encore d'une fiscalité avantageuse).
4. La patientèle de nombreux médecins et dentistes, voire des cliniques, est, côté français, assez largement espagnole (parfois en raison d'affiliations anciennes à la sécurité sociale française de travailleurs étrangers aujourd'hui à la retraite). Les établissements scolaires reçoivent en outre une proportion notable d'élèves Espagnols ou Binationaux. Mais, au plan économique, les investissements réciproques sont faibles (peu d'esprit entrepreneurial en Iparralde, où les fortunes sont immobilières, et une opposition systématique de l'opinion aux projets industriels impliquant des entreprises basques espagnoles tels que : usines dans le port de Bayonne, Surf Park luzien, etc. Ceci malgré les efforts de la CCI de Bayonne, favorable aux coopérations tranfrontalières.
5. Pas de grands équipements partagés mais des doublons (deux aéroports, deux parcs des expositions) et une interconnexion médicore des réseaux (peu de trains franchissant la frontière, avortement du projet de LGV, non prolongement du topo, une autoroute mais plus de route nationale au Nord et, de manière générale, côté français, peu d'efforts pour calibrer les voies). Cependant : succès du consorcio réunissant Hendaye, Fontarrabie et Irun, et traitement des eaux usées réalisé en commun, sur un site espagnol. Espoir d'une relance de "l'eurocité Bayonne - San Sebastian" grâce à la création récente de la CAPB (Communauté d'Agglomération Pays basque, côté français).

POUR LE 18 MARS : Préparation du devoir-surveillé
Comparez la perception de l'espace transfrontalier basque aux observations de la MOT sur l'appréhension des espaces transfrontaliers aux niveaux national et européen.
(comme on l'a fait en classe pour le niveau local). S'agit-il d'un espace frontalier particulièrement intégré ? Dans quels domaines la coopération manque-t-elle de profondeur, pourquoi ?

France/Espagne
Moins de Français travaillant dans le pays voisin qu'à toutes les autres frontières

Vendredi 18 mars [8 h 15 - 10 h 05] - évaluation




DEVOIR SURVEILLÉ n°4 - DS 4


SUJET 1 DISSERTATION

La conception de la frontière : une lente évolution, des origines à l'époque contemporaine

SUJET 2 DISSERTATION

Le « pavage fondamental » au début du XXIème siècle : un monde fragmenté

SUJET 3 COMMENTAIRE

La frontière franco-espagnole

téléchargez les consignes à partir d'ici :

cliquez sur la carte pour étudier en ligne et voir de  de près l'ensemble des coopérations transnationales et des eurorégions à la frontière franco-espagnole (elles sont pléthores même si la plupart semblent encore inabouties) :







PUIS COURS DU TROISIÈME TRIMESTRE
 - Les Médias Mars-avril 14 h maxi
et RELIGIONS et ÉTAT mai-juin 14h maxi

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