LYCEE RAVEL
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^^ Analyse et étude corrigées |
rubrique Baccalauréat du site ETXE ALAIA
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PREPARER LE BACCALAUREAT LES EPREUVES MINEURES (selon l'ancienne terminologie)
C'est-à-dire le CROQUIS (soit une carte
réalisée sur un fond muet, joint au sujet, soit un
schéma à faire sur papier libre) et l'explication d'un
ou deux documents, baptisée ETUDE CRITIQUE en Terminales L et ES.
LE CROQUIS
L'épreuve de cartographie consiste - malheureusement - à réciter la carte du professeur (ou une carte quelconque apprise par le candidat) dont le sujet se rapproche le plus de celui proposé. Une quinzaine de sujets étaient jusqu'en 2012 possibles en TL, et sans doute une grosse dizaine en TS. Par exemple : le croquis sur les différentes aires de civilisation dans le monde (partie du cours consacrée aux limites de la Mondialisation). Dans tous les cas, puisque deux sujets sont proposés, l'un au moins est réputé "facile". L'Inspection a désormais communiqué une liste de sept sujets poccibles dont un seul schéma.
Il faut évidemment produire un croquis lisible, donc propre et si possible agréable à l'oeil !
Deux principaux écueils sont relevés, sans même parler des localisations parfois aberrantes et des cartes "loufoques" produites par des élèves imaginatifs mais qui n'ont pas travaillé :
1°) Certains élèves mémorisent bien "le dessin" du croquis, mais pas du tout la légende (l'inverse est plus rare). Il faut à se propos ne pas hésiter à simplifier la légende telle qu'elle a été donnée en cours, qui est très rédigée parce qu'elle doit - en plus de renseigner la carte - transmettre des informations utiles que vous pouvez avoir à restituer en Composition. Veiller surtout à bien présenter la légende, qui doit impérativement être ordonnée et classée. Les informations seront hérarchisées et correctement rédigées.
2°) Il faudrait, dans l'idéal, tenir compte du libellé exact du sujet, donc ôter quelques unes des informations portées à l'origine sur la carte si vous les jugez accessoires compte tenu de ce qui est demandé, et en ajouter d'autres si besoin ; porter aussi un titre sur la carte, mettant en relief l'information que vous aurez privilégiée (par la couleur) : recopier le sujet du devoir de cartographie n'a pas grand intérêt..
Il est important de produire une légende très soignée si l'on veut obtenir une bonne note : la légende est donc ordonnée : des paragraphes distingués par des titres classent les informations (en deux ou trois rubriques). Les figurés (signes représentant les informations) et données sont hiérarchisées. La légende est rédigée (les sigles sont développés, notamment, mais aussi les termes de jargon sont reformulés).
Le dessin doit être expressif, ce qui implique du soin et des qualités techniques : le choix des figurés et des couleurs doit être fondé sur des règles (proportionnalité, spécificité) et les écritures être visibles (on recommande généralement le noir et des lettres d'imprimerie, certains professeurs en font un principe absolu).
Ne pas écrire la légende au dos du dessin. Orientez la légende dans le même sens que le dessin, car il semble que certains correcteurs sanctionnent durement cette maladresse, même quand le sujet donné comporte une page pour la légende et un fond de carte dont l'orientation diffère a priori (sic !). Evitez de laisser des blancs sur la carte, ou bien faites le exprès : le blanc signifie le vide (c'est-à-dire : pas d'information, hors-sujet).
L'ANALYSE CRITIQUE
Dans le nouveau Baccalauréat,
l'analyse critique comporte un sujet (le
titre du ou des documents - s'il y en a deux,
c'est la qualité de leur confrontation qui est le point
fondamentalement évalué) et une question
censée "orienter" le travail de
l'élève, autrement dit lui suggérant un plan.
ANALYSE
DOCUMENTAIRE et ETUDE CRITIQUE : spécificité des attentes
précisées dans la Médiathèque
(exemples corrigés aux niveaux 1ère et Terminale)
SUJET de Commentaire corrigé : Affiche en faveur du "oui" - référendum de 1958
CONSIGNE
Vous présenterez le contexte
dans lequel ce document a été produit et analyserez et
critiquerez les promesses qu'il proclame en expliquant tout
particuliérement le sens du dessin dont vous direz s'il est
prémonitoire ou non ...
INTRO
La nature du support : une affiche de propagande électorale gaulliste.
Son auteur : le "comité ouvrier et professionnel" qui
édite cette affiche est un faux nez pour le parti gaulliste (ex
RPF dissout en 1953) qui soutient les thèses de Charles de
Gaulle, leader de la France Libre de 1940 à 1944 puis chef
du gouvernement à la Libération, qui défend devant
sans relâche auprès de l'opinion française, depuis
son fameux
"discours de Bayeux" de 1946, le projet de nouvelles institutions
qui
rompraient avec la tradition parlementaire (le "régime des
partis") pour renforcer
l'Exécutif.
Le Contexte : En 1958, le régime de la
IVème République est discrédité du fait de
son instabilité chronique (le "régime d'assemblée"
pratiqué par la classe politique considère le conseil des
ministres comme un exécutant des volontés du parlement et des partis)
mais surtout de son impuissance à régler la crise
algérienne. La France de mai 58 n'a plus de gouvernement quand
l'armée, par crainte de voir constituée à Paris
une équipe ministérielle présidée parM
Pierre Pfimlim, suspecté de complaisance à l'égard
de la
rébellion, fait un coup d'état à Alger et y
proclame la création d'un "comité de salut public". C'est
alors que Charles de Gaulle apparaît à la majorité
de la classe politique et de la population comme l'homme
providentiel qui peut se faire obéir par les militaires et
dénouer la crise. Investi par le Parlement et muni des pleins
pouvoirs constituants pour trois mois, de Gaulle fait rapidement
rédiger le projet de Constitution de la Cinquième
République par un comité d'experts présidé
par Michel
Debré et le présente au suffrage des Français.
C'est à l'occasion de ce référendum qu'est
publiée l'affiche en question.
La problématique : De quel "système cette propagande prétend-elle se soustraire ?
DEVELOPPEMENT
Oui à la "Communauté".
La liquidation de l'empire colonial est largement entamée en 1958. Les colonies et protectorats de la France devaient en effet, à l'origine, suivant la Constitution de 1946, intégrer une Union Française présidée par le Président de la République Française mais doté de son propre parlement en tant qu'états membres ou associés, l'Algérie faisant de son côté partie intégrante de la République. La perte de l'Indochine dès 1954, le retrait du Maroc et de Tunisie en 1956, les péripéties de l'insurrection algérienne ont montré les limites de cette conception. La loi-cadre Defferre votée en 1956 a d'ailleurs, pour la première fois, institué des assemblées locales dans les colonies de manière à préparer la marche vers l'autonomie de ces terrritoires. De Gaulle imagine un cadre très lâche, baptisé "Communauté", susceptible de maintenir des liens contractuels entre la métropole et ses anciennes dépendances tout en permattatn l'accès aux indépendances sans nouvelle guerre ruineuse. Seule le Guinée récusera cette proposition, acceptée ailleurs, et très largement, par le suffrage populaire. Critique : aucune promesse sur la maintien de l'Algérie dans le cadre Français, alors que c'est à la faveur des événements survenus dans ce territoire que de Gaulle a retrouvé le pouvoir !
Oui à l'essor économique et social
C'est la principale promesse électorale de l'affiche ; placée à droite, dans le sens naturel de lecture. Si le bilan de la IVème dans ces domaines est aujourd'hui largement réhabilité, il faut se souvenir de l'inflation galopante qui sévit à l'époque, enclenchant les protestations récurrentes des salariés contre "la vie chère" et rendant impossible tout accord global sur les revenus (échec des projets d'échelle mobile des salaires) tandis que la confiance des milieux économiques dans le gouvernement reste faible, sauf sous M. Pinay. De Gaulle a choisi de faire entrer ce modéré dans son gouvernement pour lui confier le ministère de l'Economie et des Finances ; il fait de l'assainissement des comptes publics un objectif majeur et promet de juguler l'inflation. Son gouvernement lancera le "nouveau Franc" tout en continuant de pratiquer un dirigisme actif (contrôle des prix, planification, maintien de services publics nationalisés) qui se révèle globalement constructif (modernisation de l'appareil productif, industrialisation massive du pays). Critique : aucune précision sur le respect des engagements européens, pourtant gages de prospérité, mais vus avec méfiance par de Gaulle.
La rupture avec le "système" de la IVème ?
L'affiche présente la République comme une prisonnière libérée de ses chaînes par le général de Gaulle, dont l'ombre, en arrière-plan, rappelle le rôle historique de chef de la Résistance française à l'oppression nazie pendant la seconde guerre mondiale. Critique : le rapprochement esquissé implicitement entre la dictature imposée par Vichy à la France de 1940 et le régime d'assemblée défendu par les partis politiques est très excessif, mais il s'agit, dans un contexte de campagne électorale, de dénoncer l'impuissance des pouvoirs publics avant 1958. De Gaulle est très hostile au "régime des partis" et considère qu'il empêche le peuple d'exercer sa souveraineté et le pays d'être une puissance respectée.
CONCLUSION
Intérêt :
Cete affiche montre comment est organisée la campagne gaulliste en faveur de la Vème République ; celle-ci est habilement présentée comme la continuité de la République en général, est assimilée à la nation (Marianne drapée dans un linge tricolore) et à la Liberté (alors que les partis dénoncent le risque de "pouvoir personnel").
Portée :
Adopté à une écrasante majorité (80% des voix) la Constitution a bel et bien donné à Charles de Gaulle les moyens de gouverner le pays : Si le régime conserve la forme parlementaire à laquelle les partis sont attachés (l'assemblée peut censurer le gouvernement) il renforce les attributions de celui-ci afin de gagner en efficacité (en plus du pouvoir de dissolution, le premier ministre dispose du droit de légiférer par ordonnances, et peut forcer la main du parlement par le biais de l'article 49-3). Le gouvernement partage l'initiative des lois avec le parlement (dans la pratique, plus de 95% des lois seront des projets déposés par le gouvernement, les propositions de loi émanant des parlementaires ayant peu de chance d'aboutir). Le chef de l'Etat est en outre élu par un collège très large (80 000 électeurs) de façon à équilibrer les pouvoirs du parlement ; il peut se saisir des pleins pouvoirs en cas de crise grave (article 16) et poser des questions directement au peuple souverain (procédure du référendum).