Chronologie sommaire des médias "populaire" d'information
 

1914-1945
Rôle initial de la presse :
le journal est au départ le seul véritable média de masse
(
"Le Petit Parisien" par exemple) mais  une diversification
se produit (émergence de magazines très largement diffusés, tels que "L'illustration", "Vu", etc.
et naissance des actualités cinématographiques) développement de la TSF, notamment durant la Seconde Guerre Mondiale).


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1945 - 1970
La radio devient portable grâce au  « transistor »
puis la télévision explose, qui passe du noir et blanc
 à la
couleur et dont la privatisation s'amorce
à la fin de la
période

1970 - 2000
Libéralisation et révolution numérique : davantage de chaînes de télévision et de radios, : constitution d'un P.A.F. foisonnant, puis émergence du Net , mais déclin de plus en plus sensible de la presse papier (avec, d'abord, la baisse du tirage des quotidiens, puis la disparition de nombreux titres)



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CAHIER DE TEXTES


Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques contemporaines en France

 La Loi de 1881 : fin (définitive ?) de la censure.

* C'est l'une des grandes lois libérales ayant assuré le succès de la IIIème République, fondatrice de ce régime (au même titre que la loi sur la liberté d'association, par exemple)
Etablissement  depuis cette date d’un régime de liberté pour les médias (aboli toutefois durant chacune des deux guerres mondiales). 
* Un consensus politique défend la liberté des médias. Pourtant des tensions existent entre le devoir qu'à l'Etat de protéger la liberté de la presse et son envie de la contrôler. Les médias subissent donc de fortes pressions politiques et/ou économiques... Il subissent la censure en temps de guerre.
* L' affirmation progressive et paradoxale du rôle de l’Etat dans le développement des médias est remarquable. L'Etat est détenteur après 1945 d'un monopole télévisuel (jusqu’au septennat de Giscard) et radiophonique - sous réserves de l'existence de postes "périphériques" émettant en dehors des frontières mais partiellement détenus par l'Etat actionnaire (jusqu’à l’avènement des « radios libres » sous Mitterrand). Le gouvernement contrôle encore de nos jours des  médias audiovisuels publics et peut exercer des pressions plus ou moins directes sur les médias privatisés 
(auxquels il  distribue des subventions et dont il fixe le cadre réglementaire de leur fonctionnement  : législation sur l'actionnariat, la publicités  etc.).
* Les grands médias sont aujourd'hui, la plupart du temps, la propriété d'invertisseurs privés (Lagardère, Bouygues, Dassault, Tapie, etc.)  dont les intérêts, dans les industries de la Défense et du Bâtiment notamment,  influencent forcément le contenu éditorial des titres concernés (même si, en, principe, les journalistes et la rédaction  conservent toute latitud
e d'investiguer librement et commenter à leur guise).  
* Des restrictions à la liberté de la presse ont par ailleurs été de longue date définies par le Droit français (en opposition avec la tradition nord-américaine plus laxiste) pour protéger l’honneur ou l’image des personnes en interdisant qu'elles soient diffamées ou que leur vie privée soit publiée sans leur accord, ou pour ne pas heurter le jeune public, mais encore pour interdire la propagation délibérée de "fausses nouvelles" etc.


Une presse engagée : l'exemple de l'affaire Dreyfus

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Portée du  document
L'exemple d'une crise où l'opinion ne semble pas suivre les médias : parti-pris anti-dreyfusard de la majorité des journaux, mais évolution favorable à Dreyfus au fil du temps. L'une des crises (avec le Boulangisme et la guerre 14) qui est surmontée par la République et garantit sa longévité, et qui montre par ailleurs comment la presse peut faire vivre "une affaire". Une des causes invoquées par ailleurs par Theodor Herzl, pour défendre le  projet sioniste de création d'un état  Juif en Palestine.



ETUDE CRITIQUE DE DOCUMENT
Une affaire de famille

1°)  Comprendre la consigne (la reformuler pour soi-même ou éventuellement pour préparer la  formalisation ultérieure de la problématique)

2°) Rédiger l'introduction et préciser  notamment le Contexte : émergence des premiers médias de masse, enracinement de la République en France, influence de la presse d'opinion...
Le "J'accuse" de Zola lance l'affaire. Si "L'Aurore", journal de Clémenceau, la déclenche... toute la presse la "couvre" et le débat public s'enflamme.


3°) Chercher les références et citations à puiser dans le document
4°) Rédiger le développement et la conclusion 


Une presse militante :
l'exemple du 6 février 34


propositions pour une rédaction du dévelopement :

Comparaison des "unes": deux versions contradictoires sont présentées
Complot contre la République ou gouvernement délinquants ? (antiparlementarisme et menace "fasciste")
Recommandation aux lecteurs des deuc journaux d'opinion (union des Gauches prônée par "le Populaire", quotidien des Socialistes en réponse à la "main tendue" des communistes ; légalisme de l'Action Française qui en appelle à la justice)

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pistes pour la Conclusion

Intérêt de l'opposition de deux thèses qui ne sont ni l'une ni l'autre conformes à la vérité des faits
Importance de l'événement dans la gestation du "Front Populaire" 

pistes pour l'Introduction
Le Contexte : émergence de la radio (TSF) mais puissance de la presse écrite, crise des années Trente et difficultés de la République face à l'antiparlementarisme

Le Krach de 1929 génère une crise financière puis économique mondiale. A cette époque un nouveau média s'affirme sur "les ondes", mais la radio n'est encore que le "télégraphe sans fil" ou TSF : encore cher et statique ; les journaux résistent à son essor en se spécialisant.

Si la France est épargnée par la Dépression jusqu'en 1932, elle la subit ensuite de plein fouet sans parvenir à y faire face : les dirigeants et l'opinion continuent à vouloir croire, comme dans les années Vingt, que " l'Allemagne paiera".  Les médias révèlent des affaires de corruption qui discréditent la classe politique et nourrissent un antiparlementarisme ravageur, et nombre d'intellectuels ne croient plus en l'avenir de la Démocratie, régime qui leur paraît pouvoir répondre aux besoins d'une élite de citoyens mais pas aux aspirations des masses.

La diplomatie française est à la remorque de la Grande-Bretagne, alors que Mussolini voire Hitler incarnent "le Mouvement" et sont, pour certaines fractions de l'opinion, des exemples... Mais l'une des conséquences visibles du 6
février sera le triomphe d'une stratégie de "Front Populaire" réunissant les gauches contre la "menace fasciste"




^^
Cliquez sur la photographie pour accéder  à un site illustrant la guerre
des ondes en Afrique
(opposant Vichy à la France Libre)



Un nouveau dilemne propre au XXème Siècle  : éduquer les citoyens ou endoctriner les masses)
Les années 1914-1918 sont marquées par une forte censure et l'après-guerre voit le triomphe définitif de la presse d'information sur la presse d'opinion, encore très présente mais beaucoup moins lue.
Dans les années Trente se déroulent  les premières expériences d'émissions télévisées, qui restent cependant confidentielles.
Surtout, la radio se banalise relativement, vu le grand nombre de postes de TSF vendus, et l'information devient plus immédiate (annonce des accord de Munich dans l'heure qui suit, alors qu'il avait fallu par exemple 7 jours pour que toute la Russie, grâce au fil télégraphique,  apprenne l'entrée en guerre en 1914). 
L'influence et la responsabilité des médias deviennent des sujets polémiques (Bloch) et les pouvoirs politiques, qui se réservent généralement le monopole radiophonique ("TSFIO" dénoncée par la Droite française après le 6 février)  se lancent dans une "guerre des ondes" d'abord initiée par les mouvements totalitaires, mais qui devient générale entre 1939 et 1945 (tandis que la plupart des journaux français se sabordent ou, ayant collaboré pendant l'Occupation, sont fermés à la Libération, la Résistance lance pendant la guerre ses propres journaux - d'abord clandestins - qui paraissent ensuite librement). La radio de Londres diffuse certaines émissions de la France Libre, laquelle dispose rapidement de ses propres émetteurs, en Afrique, alors que l'accès du général de Gaulle à la BBC dépend de ses bonnes relations avec le gouvernement britannique, qui le censure parfois  Les dirigeants politiques se doivent dorénavant d'être des hommes de radio pour parler directement au peuple, le galvaniser ou le rassurer....




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Le rôle des nouveaux médias dans la Crise de la IVème République, la naissance et les  transformations de la Vème République
Le triomphe de la télévision, c'est d'abord un taux d'équipement en flèche emblématique des progrès de la consommation durant les "Trente Glorieuses" : 5% des foyers ont un poste de télévision en 1958, contre 62% en 1968. Comme de Gaulle est, dans le "Canard enchaîné",  comparé à  Louis XIV et que le journal évoque chaque semaine " la cour", le surnom "d'étranges lucarnes" par lequel il désigne les téléviseurs, anchroniques au Grand Siècle, passe à la postérité.
Le rôle de la télévision est essentiel dans la communication présidentielle à partir du  13 mai 1958. Mais de Gaulle s'appuie plus encore sur la radio pour enrayer le putsch de 1961 (certains hauts gradés de l'armée refusant la perspective d'une autodétermination des Algériens prennent le pouvoir à Alger et menacent de renverser le gouvernement ; les appelés du contingent écoutant de Gaulle grâce aux transistors et à l'existence de stations périphériques font échec au coup de force) . En mai 1968 les événements peuvent sembler avoir été "surmédiatisés" (par les périphériques, notamment) mais la télévision permet à de Gaulle de "rebondir" et n'offre pas de temps d'antenne aux opposants, malgré une grève des personnels inédite.


Cliquez sur l'image pour obtenir des informations supplémentaires sur Charles de Gaulle

 
Une composition :  "Médias audiovisuels et opinion publique en France
sous la Vème République"

Introduction
Développement :
1 De 1958 à 1968 : une opinion largement encadrée par le pouvoir gaullien, une mainmise à peu près complète sur les radios et télévisions
2 De la crise de 1968 à la fin des années 80 : contestations des monopoles et ouverture
3 Depuis 1990 : développement des NTIC, frénésie des sondages : un Quatrième pouvoir devenu une menace pour la Démocratie ?
Conclusion

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  << Commentaire du JT
sur JALONS



1967. Pour la première fois,
une femme en pantalon fait la
couverture

d'un catalogue
français

(information citée par L Morival,
" Notre enfance chez les Ch'tis" 2014)


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VOIR AUSSI L'ARTICLE D'EDGAR MORIN APRES LE GRAND CONCERT IMPROVISE PAR
L'EMISSION "SALUT LES COPAINS !"
A PARIS EN 1963...
un texte déjà proposé
comme sujet de Bacccalauréat !
 Les nouveaux médias et l'émergence de nouveaux acteurs dans les crises
(les Jeunes et les Femmes, des classes sociales et des acteurs politiques ?)
Etude de document - "La minijupe au journal télévisé de 1966"
Corrigé rédigé.
Lancée par la styliste anglaise Mary Quant dès 1962, la minijupe est moins un phénomène élitiste (Courrèges en assure le succès en France à partir de 1965, comme il promeut par ailleurs le pantalon féminin) qu'une mode venue de la rue, qui devient rapidement un emblème de la "libération de la femme" et de l'évolution des moeurs imposée par les "baby boomers". La séduction, voire l'élégance, ne sont plus ni l'apanage des classes riches ni des très jeunes femmes.  A partir de la fin des années 60,  la femme commence, en Droit,  à disposer librement de son corps (loi Neuwirth votée en 1967) mais elle ne jouit pas encore pleinement  de  l'autorité parentale (car la loi ne prend en compte -
jusqu'en 1970 - que la seule "puissance paternelle" ) et, longtemps, elle  ne peut accepter  un emploi sans l'aval de son mari (cette autorisation ne disparaît qu'en 1965).

Sur ce terrain "sociétal", les médias ne semblent pas particuliérement "en avance".
La rue, voire la publicité [ci-contre], accompagnent plus rapidement
l'évolution des moeurs : cheveux courts, pantalons et jupes au dessus du genoux
sont rares à la télévision et dans les journaux,
alors que la chanson populaire évoque explicitement
cette mode (Sylvie Vartan en 1967) :
la présentatrice (on dit "speakerine") Noëlle Noblecourt
est même licenciée en 1964
au prétexte qu'elle aurait porté une jupe
laissant voir ses genoux !

 

 La démocratie d'opinion
ou
"Doxocratie"
 

[une démocratie médiatique, directe et permanente]

C'est une expression plutôt péjorative, dans la mesure où la démocratie d'opinion, qui paraît s'opposer à la démocratie représentative, est souvent critiquée.
Jacques Derrida croit notamment au rôle d'éclaireur des hommes politiques et se méfie de l'opinion :
On peut aussi redouter la Tyrannie de mouvements d'opinion. La vitesse, "au jour le jour", même dans la "longue durée", affecte parfois la rigueur de la discussion, le temps de la "prise de conscience", avec des retards paradoxaux de l'opinion sur les instances représentatives." (Jacques Derrida, 1930-2004)

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La démocratie d'opinion est pourtant une réponse possible à la demande de participation "des gens"  et à l'exigence de "transparence" formulée par les sociétés.
Monique Dagnaud, ex-membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), affirme que "les sondages interviennent comme garde-fou, comme instrument de bord dans le pilotage gouvernemental"

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Mais la démocratie d'opinion est accusée de favoriser la dépolitisation. Le public obtient en effet un large accès à l'information, ce qui répond à son désir de transparence, mais, en contre partie, est soumis (en tant que masse passive) à une intense "publicité" et donc à une "manipulation" (selon les mots de l'historien allemand Habermas, 1931-2014) tandis que la communication horizontale (permettant la discussion entre citoyens) s'estomperait au profit d'une communication verticale et asymétrique (entre le pouvoir et un public vassalisé).
Suivant cette analyse, le citoyen deviendrait consommateur.

L'expression "démocratie d'opinion" désigne un mode de fonctionnement du pouvoir politique dans lequel les décisions sont prises pour répondre aux désirs de "l'opinion publique" censés correspondre à ceux de la majorité des citoyens

C'est aussi, du même coup, la tendance à recourir aux enquêtes et aux sondages (apparus dès la Libération, mais de plus en plus généralissé et fréquents) pour orienter les choix politiques. Un système qui permet de gouverner avec une plus grande réactivité, en répondant aux humeurs et aspirations du peuple.

Ainsi, les moindres variations constatées sur un sujet donné entraînent des réactions quasi immédiates de la part des acteurs concernés, notamment du gouvernement et/ou des leaders politiques (tweets, projets de loi, déclarations, manifestations ou visites symboliques...). L'opinion publique devient alors un "déclencheur" de l'action politique, tout à l'inverse de la situation constatée en 1981, quand François Mitterrand annonçait son intention d'abroger la peine de mort malgré une majorité a priori très défavorable ; on a notammentmoqué les revirements de Jacques Chirac, reproché au Président Nicolas Sarkozy des dépenses considérables auprès d'instituts de sondage, vu le Président François Hollande contraint  à renoncer à se représenter compte tenu de son impopularité.

Pourtant : les évolutions liées au nouveau contexte médiatique et politique sont perçues comme dangereuses.
- les sondages sont une représentation faussée de l'opinion publique, qui ne s'exprime à bon droit que dans le cadre de l'élection (les sondeurs s'opposent d'ailleurs sur la méthode : taille et composition représentative ou non des échantillons, questionnaires ou analyse des méta-données, etc.). pour certains philosophes, l'opinion publique mesurée par les sondages est justement une opinion non-publique, juxtaposant une somme d'opinions privées quin 'ont pas été confrontées ni discutées.
- la démocratie d'opinion apparaît beaucoup fondée sur les sentiments plus que sur la raison, à mile lieux de l'idéal des Lumières etnotamment des encyclopédistes (cf le débat actuel sur les migrants en Europe, qui implique davantage les notions de solidarité et d'humanisme voir d'identité et de peur que des arguments économiques ou démographiques).
- la communication l'emporte sur le rhétorique et l'art de convaincre (des spin doctors ou "communicants" assistent les hommes et femmes politiques dont ils font la promotion selon des techniques issus du marketing et leur inspirent des virages idéologiques ou programmatiques plus ou moins sincères). .
- l'opinion peut être séduite, voire trompée par les médias, le story telling des candidats aux élections se substituant au débat et les partis politiques perdant de leur importance mais aussi de leur cohésion idéologique (émergence de "mouvements" tels que LREM ou LFI alors que le clivage droite-gauche serait dépassé et qu'il faudrait détruire "l'ancien monde").
- un nouveau populisme sévirait qui tendrait à imposer une "pensée dominante" alors que les grands médias auraient perdu toute indépendance.