Prise de notes
Leçon
du Lundi 3 mai 2021
et TD 27
spécialité
H.G.G.S.P.
CHAPITRE XI
Analyser les
rapports
entres États et Religion
reprise
des cours en demi-jauge à partir du 3 mai
suite
de la trace écrite h002 (retour au cahier de textes en
cliquant sur l'image)
I - Deux conceptions différentes de la séparation
de
l'État et de la religion ?
A "Rendre
à césar"... une relation ambivalente
entre pouvoirs
spirituel et temporel dans la tradition latine (occidentale)
Travail
d'analyse critique de documents en présentiel [10 h 20 - 11
h 15]
compte-rendu en ligne et
en direct des
Travaux-Dirigés
TD
n°27 [11 h 15 - 12 h 20]
Flux vidéo diffusé en direct puis
encapsulé ici
Une
élève présente a tenté de
filmer la
conférence diffusée à la place du flux
Youtube
prévu ; le film sera mis en ligne si sa qualité
est
suffisante.
Compte rendu sous forme d'exposés par les
élèves
présents, à l'attention des
élèves "en
distanciel" ; reprise par le professeur.
Le
déroulement
du cours.
Jalons 33 et 34
A "Rendre à césar"... une relation
ambivalente
entre pouvoirs spirituel et temporel dans la tradition latine
(occidentale)
Considérations
sur le rituel du
"sacre" spécifique de la monarchie franque puis
française
en Europe (encore qu'importée vraisemblablement depuis
l'Espagne
wisigothique) qui permet l'onction du roi (par une huile sainte) et son
accession à un rôle religieux (sacerdotal), voire
magique
(thaumaturgie) et le met à distance des autres hommmes en le
protègeant (des tentatives d'assassinat notamment).
Ce rite est antérieur au sacre de Charlemagne comme empereur
et
s'ajoute au couronnement, même s'il a lieu le plus souvent en
même temps. La plupart des rois français se font
sacrer
à Reims en souvenir du baptême de Clovis, premier
roi
d'origine germanique converti au catholicisme et donc (lui comme ses
successeurs) reconnu universellement comme le "fils
aîné
de l'Église".
Commentaire de
l'interprétation
à donner aux propos de Jésus rapportés
dans les
Évangiles. Rendre
à César ce qui appartient à
César ; rendre
à Dieu ce qui appartient à Dieu.
En Occident (sous l'influence d'Augustin, notamment) on
considère que le
fidèle chrétien doit "rendre à
César"
seulement si ce dernier est juste, donc tant que le souverain se
comporte chrétiennement (dans le cas contraire, le pape peut
le
punir et délivrer les sujets du roi de l'obligation de lui
obéir) ; en Orient, on estime plus
généralement qu'il faut servir même un
mauvais
souverain, puisque "les derniers seront les premiers" et que les
fidèles doivent surtout "rendre à Dieu ce qui lui
appartient" pour en attendre leur récompense au
delà de
la mort.
A1 – La
chrétienté
médiévale, une histoire originale de
l'Église en
Occident
équipe 1
A
l'Ouest du vieux monde, les messes sont dites en Latin (jusqu'au
XXème
siècle) et l'Église catholique est dite
"romaine", car
l'évêque de Rome
(décrit comme le successeur de saint Pierre) assume la
responsabilité
de la commander.
On a souvent l'impression (et peu importe que ce soit fondé
ou
non en
raison, car on peut naturellement douter fortement du
bien-fondé
d'une présentation
aussi simpliste, dans la mesure où le thème est
très souvent repris dans l'Histoire et mérite
d'être étudié) d'une
plus grande liberté du pouvoir politique et des individus
à l'égard du
fait religieux en Occident, quand le chistianisme oriental ou l'Islam
seraient synonymes de soumission.
En Occident, le
pape est le chef de l'Élise chrétienne, face
à un
empereur franc (puis germanique) qui prétend, lui,
être le
chef du peuple chrétien. Le pape est par ailleurs (comme
beaucoup d'autres évêques occidentaux au Moyen
Age) un
prince territorial participant au fonctionnement du
système féodal (mais placé
à la tête
d'un état devenu indépendant
grâce au soutien
des Francs). Le pape incarne surtout l'autorité spirituelle,
tranchant les disputes religieuses, et l'empereur l'autorité
temporelle, exerçant la justice et le commandement au nom de
l'État.
[Cloé et Maiara]
A2
– Des rapports complexe avec l'institution monarchique et les
dynasties franques (puis françaises) : un
équilibre
relativement stable
équipe 2 - JALON 33
Avant le couronnement de
Charlemagne,
l'Europe est parfois décrite, dès
l'Antiquité,
comme une terre de Liberté, par opposition à
l'abitraire
supposé des pratiques de gouvernment asiatiques. Les Grecs
se
voient en effet comme des citoyens obéissant à
des lois
auxquelles ils ont consenti, tandis que leurs voisins d'Anatolie ou au
delà sont de simples sujets (encore certains auteurs
hellènes n'hésitent pas à soutenir
paradoxalement
que l'idée de démocratie pourrait
être
née chez les "Barbares").
L'Occident,
où un empereur est
proclamé à Rome mais régne
à
Aix-la-Chapelle puis en Allemagne,
s'oppose nettement, à partir de la Noël 800,
à
l'Orient, sur
lequel règne d'autres empereurs, fixés
à
Constantinople (Byzance). Il se
perçoit dorénavant comme incarnant "l'Europe
proprement
dite", fidèle à l'Église romaine (deux
siècles plus tard, en 1054 : Catholiques et Orthodoxes
finissent
par se séparer officiellement).
L'empereur d'Occident doit son élévation aux
progrès militaires de la monarchie franque, qui domine
presque
toute la région et est intervenue en Italie contre les
Lombards
à la demande du pape ; il profite par ailleurs, en 800, de
l'élimination de l'empereur régnant en Orient
(mutilé et emprisonné par sa mère,
l'impératrice Irène, dont on dit que le pape
Léon
III aurait aimé la marier à Charlemagne !).
Le
roi de France, après que le titre impérial ait
passé aux successeurs
allemands des Carolingiens (suite au partage de l'empire entre les fils
de Louis le Pieux, dont Charlemagne est le père) est un
prince
Capétien (depuis 987) qui parvient, en tant que successeur
de
Clovis, à s'assurer l'aide puis la direction de
l'Église
de France, et peut même exercer une certaine influence sur le
siège pontifical, contraint de le ménager. Des
disputes
graves et longues opposent en revanche l'empereur (et beaucoup d'autres
monarchies) aux papes, lesquels prétendent nommer partout
les
évêques ou même recevoir l'hommage des
rois.
[Julen, Sofia et Samuel]
A3
– Une alliance fragile dans l'empire : des querelles
nombreuses
équipe 3
L'alliance
fondée par
Charlemagne et le pape est très paradoxale. Les deux
pouvoirs
(temporels et spirituels) sont en effet interdépendants mais
rivaux, leur relation est souvent conflictuelle chacun cherchant
à
défendre sa prééminence. L'empereur
prétend
protéger "paternellement" le pape, qui a effectivement
besoin du
secours de ses armes pour régner tranquillement sur ses
états d'Italie centrale, Mais l'empereur, roi en Germanie, a
besoin du pape pour se faire couronner empereur à Rome,
encore
qu'il feigne de considèrer que la proclamation par le peuple
est
plus importante que l'onction, donnée par le pontife
(d'où l'irritation de Charlemagne, d'après
Eginhard, qui
aurait voulu que le peuple l'acclame empereur avant que le
pape ne le proclame, au contraire de ce qui s'est
passé en
800 - et qui continue de s'intituler "roi des Francs" plutôt
qu'empereur). Charlemagne aurait couronné lui-même
son
successeur, pour signifier l'indépendance du pouvoir
temporel ;
Napoléon, qui cherche explicitement à l'imiter,
agit de
même en 1804.
introduction
au JALON 34
L'empereur
de Byzance est
à la fois le successeur des empereurs de la Rome antique et
un
prince chrétien. Il importe qu'il soit victorieux sur les
champs
de bataille, car une défaite est
interprétée comme
signe de sa défaveur auprès de Dieu, et tout
général vainqueur peut être
proclamé par ses
troupes pour exercer la fonction suprême. Comme ce fut le cas
dans la Rome d'Auguste à Constantin, le principe
dynastique et celui de l'élection du meilleur sont en
concurrence, ce qui provoque une instabilité certaine. Il
est
par ailleurs élu de Dieu lui-même (choisi "par les
anges"
et non désigné par l'Église) ce qui le
met au
dessus du pariarche de Constantinople (le principal
évêque
de l'empire).
[Milan et
Diégo]
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