Prise de
notes LA
CHINE : PUISSANCE ASCENDANTE ET RECOMPOSITIONS SPATIALES
La Chine est
déjà une puissance mondiale dominante, alors
qu'elle est un pays émergent encore relativement pauvre (si
l'on considère son PIB/h, modeste) et
inégalement développé (IDH voisin de
0,7) : elle fait partie des quelques "puissances ascendantes"
susceptibles de défier les puisances établies du
Nord (c'est le principal des BRICS).
Les atouts chinois
d'après l'extrait de film regardé
Pays
influent, la RPC a notamment noué avec les états
africains de nombreux partenariats économiques.
Nation prospère, elle serait déjà la
seconde voire la première économie mondiale, et
la première puissance marchande si l'on excepte l'UE.
La Chine se pose en modèle alternatif au modèle
ocidental : elle est en effet restée communiste
malgré son ouverture au capitalisme, et propose au reste du
monde la "solution chinoise" c'est-à-dire une croissance
économique qui n'implique pas de s'occidentaliser (et permet
de refuser au contraire l'idéologie libérale et
les valeurs des Droits de l'Homme, décrites comme celles de
l'Occident)
Mais la Chine affiche aussi des prétentions
géostratégiques toutes nouvelles : longtemps
critique de l'impérialisme américain, elle a en
effet ouvert une première base à
l'étranger (à Djibouti) et promis de surpasser la
force militaire des États-Unis d'ici à 2049
(centenaire de la RPC).
Sa flotte de guerre est déjà
à peu près équivalente à
celle de l'Amérique ; elle occupe les îles
Paracels et Spratley (stratégie de la "langue de beuf" en
mer de Chine méridionale) et déploie son projet
de "routes de la soie" (développement d'infrastructures de
transport lui ouvrant des débouchés
planétaires, qu'elles financent par des prêts
voire des dons aux états en développement).
Cette posture irrite et inquiète ses voisins
immédiats mais aussi les États-Unis. Donald Trump
a d'ailleurs esquissé durant son mandat une guerre
commerciale contre la Chine et s'est agacé de l'avance
technologique chinoise dans le domaine de la 5G, suspectant ouvertement
la firme Huawei de pratiques déloyales.
Recompositions Quelques
schémas cartographiques improvisés
A
- Flux De
nombreuses migrations intérieures ont renforcé le
poids de la Chine littorale, bien intégrée
à la mondialisation, mais c'est surtout la moitié
Sud du pays qui voit affluer des ruraux vers les métropoles
(carte p 268).
Celles-ci transforment durablement et sur une immense superficie les
campagnes proches : desakota multi-fonctionnels (schéma p
269) assez proches des espaces périurbains
européens mais caractéristiques de l'Asie de
l'Est et du Sud-Est. B
- Métropolisation et exclusion des ruraux Les
villes ont explosé (60% des habitants aujourd'hui, contre
seulement 18 % en 1980) malgré les freins importants mis
à l'exode rural (nécessité d'un
passeport dit "hukou" pour circuler - doc 2 p 263). Les conurbations de
Pékin-Tientsin (Beijing-Tianjin) Shanghai-Nanjing
et Guangzhou-Shenzen-Hong Kong sont extrêmement attractives
et jouent un rôle éminent parmi les villes-mondes.
Un film sur les "mingongs"
(travailleurs précaires venus de
la campagne)
C
- Mises en réseaux et politiques d'aménagement
territorial Chongqing
et plus récemment Chengdu et Wuhan connaissent un essor
témoignant du potentiel des villes de
l'intérieur. L'état a
d'ailleurs développé un important réseau
ferroviaire à grande vitesse (son industrie s'intéresse
aux
TGV comme aux trains magnétiques de type Maglev) pour
assurer le désenclavement des régions
intérieures et a incité de longue date les Hans à
émigrer vers l'Ouest (vers les villes du Tibet ou au Xinjiang,
pour ne pas laisser ses territoires aux minorités) et il
pourrait choisir de privilégier encore davantage le
développement de ces espaces
périphériques, riches en uranium et autres
ressources minérales. Prédation,
risques et développement durable
A
- Stress hydrique et risque de désertification Les
besoins sont énorrmes (près d'un humain sur 5 est
Chinois) et les prélèvements sont excessifs (le
quart de l'énergie consommée l'est en Chine, dont
l'industrialisation effrénée a des
inconvénients). Le manque d'eau concerne aussi bien les
villes que les campagnes, en raison de la pollution et de
l'aridité relative du Nord. La Surface agricole utile
est "mangée" par le desserrement urbain et
dégradée par les contaminations polluantes et
l'érosion, aggravée par une
déforestation très importante. C'est pourquoi la RPC est
l'un des principaux acteurs du land
grabbing (accaparement de terres, notamment dans l'Est africain)
pour nourrir sa population, et cela explique aussi, la terre
étant rare (8% des surfaces cultivables mondiales) que beaucoup
d'agriculteurs soient contraints d'abandonner les campagnes pour les
villes. B
- Gestion des risques Les
risques naturels sont importants (comme le territoire des
États-Unis, par exemple, celui de la Chine est
exposé aux séismes, aux Typhons ; la
côte est exposée aux risques d'érosion
et de tsunamis. Les inondations sont fréquentes sur le
littoral et dans les vallées, densément
occupées. Les autorités peinent à
imposer des normes prévenant ces dangers (tremblement de
terre du Sichuan en 2008 : 100 000 morts). La pandémie de la
COVID19 dont Wuhan aurait été le foyer originel,
montre aussi l'importance des risques biologiques et l'insuffisance des
normes d'hygiène. L'air, les sols et l'eau sont
très pollués, la Chine étant devenue
au XXIème siècle le premier émetteur
de résidus carbonés (graphique p 275). C
- Soif de matières premières et primaires et
transition écologique Voir
l'exemple des "terres rares" (des métaux,
malgré leurs noms) qui permettent que la RPC soit
assurée de jouer un rôle de premier plan dans le
développement des moteurs électriques mais
dont l'exploitation provoque paradoxalement de nouvelles atteintes
très graves à
l'environnement). Dossier
pp 276-277