La
diversification des espaces ruraux...
une multi-fonctionnalité toujours plus marquée
COURS EN LIGNE
I - Les campagnes : des fonctions et des paysages de plus en plus diversifiés, des dynamiques contrastées
A - Un espace qui se transforme mais dans lequel l'Agriculture joue encore un rôle fondamental
La part des agriculteurs diminue sans cesse dans la population active, ceci partout dans le monde (carte 2 page 194).
Les citadins sont d'ailleurs devenus aujourd'hui plus nombreux que les
ruraux, quoique les campagnes dominent encore très largement du
point de vue de l'occupation du sol.
Elles sont cependant profondément transformées par
l'accroissement des mobilités et subissent des
aménagements pensés par la majorité de la
population, désormais urbaine, et conformes
à l'intérêt des villes.
Dans les pays du Sud, elles sont en outre globalement répulsives
et génèrent des flux migratoires importants au profit des
villes.
Mais l'espace rural conserve son rôle de production de la
nourriture, grâce à des agricultures de moins en moins
"labour intensive" (moins demandeuse/fournisseuse d'emplois).
B - L'irruption de nouvelles fonctions liée au desserrement urbain
La
périurbanisation désigne l'ensemble des
phénomènes constituant l'extension de la ville
(desserrement) et de son mode de vie, en périphérie et au
delà des zones agglomérées "denses".
On désigne la croissance spatiale de l'espace urbanisé comme un "étalement" (document 2 page 196) voire une "prolifération" (sprawl citysation typique des Etats-Unis voire de la France et largement évoquée dans la capsule n°2) et
les nouveaux et divers usages de ces territoires autrefois voués
exclusivement à la production agricole comme étant
caractéristiques de la "multifonctionnalité" croissance des espaces décrits par les géographes.
C - Une très grande fragmentation
L'espace rural, moins dense que la ville, présente un paysage
encore marqué par l'activité agricole et ses sols sont
massivement végétalisés. Mais "la campagne" a
pratiquement disparu en tant que telle dans les pays les plus
développés comme la France, du fait de la disparition
progressive de l'échelle urbain-rural : un type d'espace
mixte s'est en effet développé, au delà des
banlieues densément peuplées et en continuité avec
les villes-centres. Cet espace d'aspect rural mais habité par
une majorité de citadins (beaucoup sont des "navetteurs")
accueillant des fronctions autrefois typiquement urbaines (commerces,
écoles, hôpitaux, zones d'activité, etc.) est
parfois nommé espace "rurbain".
Autrement dit, les territoires ruraux sont très
fragmentés, ne présentent plus guère
d'unité (car ils sont inégalement affectés par le
développement de l'agro-tourisme et le "mitage" par les
lotissements résidentiels et industriels) et sont
essentiellement reliés aux agglomérations qui les
polarisent, les transforment... et les grignotent.
En France, le "rural profond" (habité par des ruraux) tend
à disparaître mais le périurbain proprement dit
(celui des petites communes de moins d'un millier d'habitants,
paradoxalement habitées par des citadins mais assez
éloignées des villes-centres) est tout à la fois
un espace attractif et fragile (disparition des services publics,
obligation de longs trajets automobiles, crises de l'emploi, fracture
numérique, etc.).
II - L'exurbanisation et les espaces périurbains (une étude de document)
La
multifonctionalité des campagnes, devenues pour la plupart
d'entre elles des territoires mixtes désignés comme
"périurbains" vient de la relocalisation d'activités
consommatrices d'espace mais typiquement citadines aux marges des
agglomérations, voire dans des villages distants des zones
denses : exurbanisation des commerces, services, entrepôts,
casernes, lycées, etc. et transfert de la fonction
résidentielle normalement caractéristique de la ville.
L'EXEMPLE DE LA FRANCE
votre manuel page 207
A - Un film et une enquête (introduction)
"Vivre
et habiter le périurbain" est un documentaire juxtaposant toute
une série de témoignages de Français(es) habitant
les espaces périurbains. Ce film d'interviews est
réalisé pour le compte du gouvernement et du CGET
(Commissariat général à l'égalité
des territoires) en 2015, en pleine réforme territoriale (le
Président Hollande entreprend à cette époque de
réorganiser la carte administrative du pays, promouvant des
régions plus grandes et prescrivant le regroupement des villes
et villages dans des intercommunalités uniques. Le document est
certes produit par des organismes sérieux mais il ne
prétend pas à une objectivité parfaite en donnant
la parole à un panel d'une centaine de citoyen(ne)s [nature,
auteur et contexte].
Quels sont les atouts expliquant l'attractivité des espaces
péritubains et à quels défis sont-ils
confrontés ? [problématique]
B - Des populations mélangées, des territoires
attractifs, et quelques grands enjeux... évoqués dans les
douze premières minutes (développement). Des citations seraient demandées !
Le film insiste dès
les premières minutes sur trois informations essentielles sur la
périurbanisation : elle débouche sur la coexistence de
deux types de population (autochtone et néo-rurale, venue des
villes) se justifie par la recherche d'une meilleure qualité de
vie par les populations nouvelles,
avides d'espaces verts mais aussi d'animation et de services publics, a
des conséquences ambivalentes (problèmatique des
transports, risques de désertification ou de bouleversement
violent des campagnes, participation au processus de
métropolisation).
Les navetteurs (résidant dans le périurbain mais
travaillant en ville) sont de plus en plus nombreux à
habiter des campagnes parfois très éloignées
(juqu'à une heure de trajet autour des villes moyennes, 2H ou
plus autour de Paris et des très grandes villes) ce qui peut
déboucher sur des conséquences malheureuses (villages
mués en cités-dortoirs, déprise agricole).
C - Les perspectives de l'aménagement : une
question politique analysée dans les douze minutes suivantes
(développement, suite). Des citations seraient demandées !
Certains
croient en une expansion indéfinie (car "les gens" veulent leur
"pavillon") mais d'autres sont partisans d'un gel de l'urbanisation
(c'est officiellement la position de l'Etat qui incite à
densifier
l'existant, donc à renforcer les espaces déjà
urbanisés au lieu d'en ouvrir d'autres à la
construction)...
La
densification du peuplement dans les espaces
périphériques encore ruraux par leur aspect peut poser
problème. Elle est synonyme de modernisation. Mais, au plan
social, elle peut déboucher comme en ville sur des
phénomènes (spatiaux) de relégation et des
difficultés à "vivre ensemble" alors que la
convivialité des petites agglomérations est l'un de leurs
points forts supposés.
Le documentaire montre la tension entre protection et valorisation du territoire. L'amélioration
des transports, des créations d'emploi et une politique
culturelle en
faveur de la jeunesse sont citées comme les priorités de
l'aménagement
du territoire périurbain, aux yeux de ses habitants. Ils
demandent aussi un meilleur accès aux services bancaires et de
santé et s'inquiètent du développement des
supermarchés, qui sont vus comme responsable de la
désertification des centres...
Un habitant, très positif, évoque l'aspect dynamiseur de
la métropolisation, comparée à un champ de
nénuphar.
D - Des aspirations voire des revendications... mais les limites d'un support (conclusion)
En
conclusion, le film énumère quelques reproches
adressés "aux décideurs" attestant un certain
malaise. Les dernières interventions revendiquent en effet plus
de démocratie participative, localement, et
déplorent que le périurbain soit "délaissé"
par l'Etat. Un habitant déplore "une fracture", et un autre
estime que les campagnes soient "abandonnées". Le documentaire
montre par ailleurs un petit entrepreneur se plaignant de la
fiscalité, à ses yeux trop lourdes...
[intérêt].
Les propos plutôt amènes des quelques personnes
interviewées évoquant la nouvelle carte des
régions ou les coopérations intercommunales semblent
conformes au sentiment de l'opinion publique puisque ces deux
réformes caractérisant la "transition territoriale" ont
eu lieu sans provoquer beaucoup de crispations [portée].
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