La dynamique des grandes aires continentales...
L'AMÉRIQUE

1 –  Superpuissance déclinante contre puissance ascendante : 
le rôle mondial et les dynamiques territoriales des Etats-Unis et du Brésil

A– Les dynamiques régionales aux Etats-Unis
CARTE : les manifestations de "l'Hyperpuissance" sur le sol américain
CARTE POUR LE BACCALAURÉAT
1. Une division tripartite du territoire
2. Un réseau urbain étoffé
3. Des facteurs de dynamisme contradictoires

B - L'organisation spatiale du Brésil

CARTE : 
Des inégalités sapant les bases de la septième économie mondiale
CARTE POUR LE BACCALAURÉAT
1. Commodités et contraintes
2. Principales dynamiques
3. Persistance d'importants contrastes régionaux
Pour dessiner la production graphique : voir ici le croquis fini

C - Le rôle mondial de deux géants que tout est censé opposer


C1 Le Brésil : "pays d'avenir qui le restera longtemps"  ou véritable puissance ascendante  ?

- Un "Grand" supposé, dont la mondialisation est imparfaite (voir carte)
un seul très grand port, Santos, pesant à lui seul pour un quart des échanges nationaux (mais comptant parmi les escales importantes au plan global)
un déséquilibre entre les deux façades littorales du pays. Au Sud, des trafics diversifiés pour une interface majeure desservant un hinterland puissant (Santos est le port de Sao Paulo et du "triangle utile") mais au Nord : des ports exportant surtout des matières premières et primaires
une seule  interface terrestre : la frontière du  Sudeste (le Brésil est paradoxalement relativement enclavé et ses autorités se préoccupent de contrôler l'immigration voire de construire des "murs" aux frontières, en contradiction avec l'esprit de coopération incarné par l'UNASUR et avec les tendances historiques d'un Brésil lui-même expansionniste)
un seul grand hub aérien : Sao Paulo, l'unique ville-monde du pays, aujourd'hui la sixième économie mondiale
- Encore un nain politique et un "hardpower limité"
le "Getulisme" a fait long feu (et avec lui l'ambition développée dans les années 50 par le dictateur Getulio Vargas de devenir le leader des pays latins) mais le Brésil est un état écouté dans le monde, de par le volontarisme très moderne de l'état (Brasilia, capitale artificielle à l'architecture monumentale) les expériences sociales avant-gardistes qui y sont menées (Curitiba, la ville des Gens, modèle de ville précurseur du développement durable) l'ampleur de sa puissance culturelle et médiatique (TV globo) le nombre et le dynamisme de ses habitants ("Dieu et Brésilien")
mais l'armée brésilienne ne dispose pas de moyens militaires proportionnés à sa puissance économique ni à ses ambitions politiques (prétentions à gérer le plateau continental de l'Atlantique voire à influencer l'Afrique)
le pays ne dispose pas d'un siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU et se mêle peu des crises internationales les plus aiguës, il est isolé au sein de l'OEA, majoritairement hispanophone et sensible aux arguments des opposants (écologistes et/ou défenseurs des indigènes) à son programme hydro-électrique et à l'exploitation abusive des ressources amazoniennes, sujets qui lui valent d'être également critiqué dans les pays occidentaux
- Des limites à la "mondialisation heureuse" jadis incarnée par Lula
le Président Lula (2003-2011) crédité d'avoir fait sortir de la pauvreté 40 millions de ses concitoyens, et son successeur Dilma Roussef (2011-2016) connue pour avoir organisé la coupe du monde de football en 2014, tous deux issus du Parti des Travailleurs, ont entrepris de réconcilier la société en intégrant la population des favelas, et revendiqué l'Africanité supposée des Brésiliens, mais la seconde a du faire face au retournement de la conjoncture puis à la récession et a mis en place une politique d'austérité très impopulaire
la  coopération tentée avec Cuba et le Vénézuéla et le dialogue avec l'Europe ont paru un moment  faire du Brésil un pays contre-balançant la puissance nord-amércaine, mais des affaires de corruption ont terni l'image de Lula (condamné et incarcéré) comme de Roussef, impliqués dans d''importants scandales
le Président Bolsonaro, élu en 2018, est connu pour ses provocations verbales (misogynie et racisme assumés, nostalgie de la dictature militaire, apologie de la violence politique) et incarne la volonté de revanche des classes moyennes blanches brésiliennes et des élites économiques, lasses de la gabegie et de l'insécurité prégnante. Son laissez-faire en matière de déforestation (+ 85% en 2019) le rend très antipathique à de larges secteurs de l'opinion publique internationale, qui voit en lui un populiste sur le modèle de Donald Trump voire un leader d'extrême-droite.

C2 Les Etats-Unis : Goliath dominateur

- La seule superpuissance confirmée
le monopole de la superpuissance constaté en 1991 conduit le pays à s'engager dans la voie d'un unilatéralisme décrié (d'où l'accusation d'hyperpuissance, expression péjorative dans sa bouche, portée par le ministre français des affaires étrangères Hubert Védrine en 1998) mais la fin de la menace communiste permet le renoncement à la doctrine d'ingérence développée par Ronald Reagan, ses successeurs s'efforçant globalement d'avoir de bons rapports avec l'ensemble de l'Amérique Latine
- Une hégémonie régionale presque complète
le démantèlement progressif (commencé sous Roosevelt) des textes de loi autorisant les Etats-Unis à intervenir dans les affaires intérieures de leurs voisins, notamment Cuba et les pays d'Amérique centrale) n'a pas mis fin à une longue tradition d'ingérence (directe ou par coups d'état interposés) toutefois moins ostensible au XXIème siècle ; les Etats-Unis restent les gendarmes et le principal fournisseur économique de la région, où se trouveraient les secondes plus importantes réserves en hydrocarbures du  monde, mais ils n'ont pas réussi à créer la grande zone de libre échange voulue par le Président Clinton dans les années 90. Barak Obama a renoncé définitivement en 2008 à faire pression pour l'imposer et Donald Trump est plutôt un adversaire du projet.

- Un modèle très contesté mais encore séduisant
l'Amérique est très critiquée (notamment par le défunt Président vénézuélien Chavez et l'ALBA) mais demeure un centre d'attraction très important (vers lequel convergent des "caravanes de migrants" très médiatisées, dont l'administration américaine actuelle veut se protéger par la construction d'un mur dont elle prétend que la Mexique doit payer sa construction)

2 - Un rapport de force déséquilibré et une intégration continentale  en panne ?

A - Deux unions économiques majeures : Le Mercosur et l'Alena
Voir un croquis :  Nord et Sud en Amérique

Le MERCOSUR, mis en place entre 1985 et 1995, est le troisième plus grand marché au monde, censé (déclaration de Cuzco, 2004) absorber la communauté andine et déboucher sur la construction d'une véritable union économique et politique sur le modèle de l'Union Européenne. Mais le processus est retardé, voire en panne depuis 2010, et l'accord commercial négovié entre le MERCOSUR et l'Europe vient d'être enterré en 2019 par Emmanuel Macron, qui s'oppose à Jair Bolsonaro, accusé de ne pas respecter les engagements pris par le Brésil en matière de lutte cotnre le réchaufement climatique.
L'ALENA, accord de libre échange nord américain signé en 1994, est le second marché au monde et associe les trois pays d'Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis et Mexique). Il vient d'être renégocié, le Canada protestant notamment contre les indemnités réclamées par des sociétés privées des Etats-Unis s'estimant lésées par des politiques publiques canadiennes et Donald Trump s'inquiétant d'une balance commerciale devenue déficitaire avec le Mexique au point d'exiger le rapatriement de certains IDE et de pousser à l'adoption s'un salaire minimal dans l'automobile pour limiter la concurrence déloyale. Les flux commerciaux mais aussi migratoires ont augmenté avec l'adoption de l'ALENA, certains pensant que la concurrence du maïs états-unien at poussé de nombreux ruraux à quitter le Mexiquepour tenter leur chance chez leur voisn du Nord


B -  Un projet libre-échangiste  longtemps perçu comme potentiellement profitable aux seuls Etats-Unis et rejeté  pour cette raison 

La proposition des Etats-Unis d'intégrer dans un seul marché toutes les Amériques prend d'abord la forme de la ZLEA : zone de libre échange destinée à agrandir et remplacer l'ALENA. Dénoncé par le MERCOSUR et nombre de dirigeants sud américains, le projet débouche faute de mieux, en 2005, sur un accord passé avec une poignée d'états d'Amérique centrale (ALEAC). Puis par des acords bilatéraux (Traités de Libre Commerce dits TLC et passés notamment par l'Administration Bush).
L'opposition des altermondialistes et de certains pays sud américains soucieux de leur indépendance conduisent le Président Obama à renoncer à la ZLEA, son successeur chosisissant une politique plus protectionniste(du marché et des emplois aux Etats-Unis).

C - Des vélléïtés d'indépendance encore peu abouties dans l'Amérique dite Latine et des tensions internes très  importantes


L'insistance de George W Bush à promouvoir le projet étatsunien de marché unique interaméricain suscite la création de l'ALBA (qui signifie « aube » en espagnol) un traité de commerce ostensiblement destiné à contrer l'influence des Etats-Unis. Cette alliance est née le 14 décembre 2004 à La Havane, par la déclaration conjointe signée par Hugo Chávez et Fidel Castro et a rassemblé rapidement plus d'une dizaine de membres. En 2019 : Cuba et le Venezuela, mais encore le Nicaragua, la Dominique, Antigua-et-Barbuda, l'Équateur, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès et la Grenade (dans l'ordre d'adhésion).
Mais le Honduras ne fait plus partie de l'ALBA depuis 2010 et le coup d'État ayant renversé le Président Manuel Zelaya De même la Bolivie s'est retiré également de l'Alliance Bolivarienne des Peuples en novembre 2019 après la démission et l'exil du président Evo Morales. Les gouvernements de gauche tentés par l'ALBA s'exposent à des entreprises de déstabilisation.
Avec la crise de 2008 et la montée de l'urgence climatique, les tensions entre indigènes et ladinos en Amérique centrale, et entre riches et pauvres, droite et gauche, un peu partout, sont à l'origine d'une flambée de violence dans de nombreux états (tout récemment, au Chili, suite à la hausse des prix et à des salaires et des retraites insuffisantes). les gouvernements eux-mêmes n'ont pas toujours des relatiosn cordiales (contentieux entre la Bolivie et le Chili).


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