La civilisation médiévale est une expression utilisée pour désigner la civilisation du Moyen Age, c'est-à-dire les moeurs et les façons de penser (la culture) dominantes des populations européennes durant le Moyen Age. Le Moyen Age est le nom donné à toute la période comprise entre l'Antiquité (qui s'achève par convention en 476 : quand disparaît le dernier empereur romain régnant en Occident ) et l'ère moderne, laquelle commence avec la chute de l'empire romain d'Orient, en 1453. Les Turcs s'emparent en effet à cette date de Constantinople (rebaptisée plus tard : Istanbul) et la portée symbolique de l'événement est considérable. Quelques décennies plus tard, en 1492, la Reconquista s'achève en Espagne, dont Juifs et Musulmans sont expulsés en masse, et Colomb "découvre l'Amérique". Extrait d'un film Extrait du roman de Renart :
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« LE TEMPS
DES CATHEDRALES » (Georges Duby) PREPARATION DE LA LECON DU 23 JANVIER CATHEDRALES INTRODUCTION Contextualisation et reformulation du sujet Définition
préalable de
l’église cathédrale :
église d'une cité épiscopale, ville
chef-lieu d'un
diocèse, c'est-à-dire d'une province de l'Eglise
dirigée par un évêque.
L'évêque y
célèbre la messe et est assisté
de chanoines,
des prêtres vivant ensemble richement dotés et
formant une
communauté (ou
chapître) qui sont aussi des spécialistes du Droit Canon
(le droit de l'Eglise catholique) . Attention : des
chapîtres
(c'est-à-dire des assemblées de chanoines)
peuvent
desservir parfois d'autres églises que les
Cathédrales ;
on appelle ces églises particulières des
Collégiales. Dans tous les cas, les
évêques comme
les chanoines sont très riches et exercent une grande
autorité (Saint-Jean-de-Luz fût pendant des
siècles
la propriété du chapître de la
cathédrale de
Bayonne). PREPARATION DE LA LECON DU 23 JANVIER ROMAN DE RENART Résumé de la vidéo : un rôle de justicier est imparti au roi, la défense de Renart lors de son procès montre que les nobles ont le droit de saisir les biens des paysans, les violences commises contre les païens ou mauvais chrétiens ne sont pas réprimées mais encouragées ! Un
des tout premiers textes écrits en Français, des
sources diverses.
Nature et auteurs : un recueil écrit en langue romane (pas en Latin, mais en Vieux Français) et rédigé en vers, qui n'est donc pas, en fait, un "roman" au sens actuel de ce terme. Des histoires d'abord chantées ou récitées, d'origine septentrionales voire germaniques, mises par écrit par plusieurs écrivains anonymes dans la France du Nord à partir du XIIème Siècle, jusqu'au Lillois Jacquemars Giélée qui, en 1288, en propose une suite, intitulée "Renart le nouvel" (des compilations ou d'autres suites seront encore produites au XIVème Siècle). Une forme imitant celle des textes "à la mode" au Moyen Age (les Chansons de geste célébrant Roland et le temps de Charlemagne, ou les romans courtois fondés sur la matière de Bretagne, c'est-à-dire la légende du roi Arthur et de la Table Ronde, ou sur la matière de Rome - l'Antiquité). Une sorte de parodie de ces genres littéraires, écrite juste quand apparaît par ailleurs un genre nouveau : le roman de chevalerie en prose (Chrétien de Troyes). Un récit parfois grossier, dont l'intention la plus évidente est la satire, centré sur un anti-héros, car le goupil n'est pas un aimable farceur mais un criminel malfaisant. Une caricature de la société rurale médiévale ? Contexte : la société du Moyen Age (dite féodale) est décrite dans la plupart des textes du XIème au XIIIème Siècles comme une société d'ordres. Idéalement, la population doit à cette époque se répartir conformément à la vision chrétienne de la société entre "ceux qui prient" ou oratores, "ceux qui combattent" ou bellatores et "ceux qui travaillent" ou laboratores. Cette organisation sociale est conforme aux conceptions de l'Eglise. Dans la Chrétienté, seul le clergé est, en effet, censé servir Dieu à plein temps, lui consacrant par exemple, comme les moines, cinq prières quotidiennes... tandis que les "laïcs" ont beaucoup moins d'obligations. Les soldats (ou milites) sont censés respecter les valeurs chrétiennes, donc défendre "la veuve et l'orphelin" mais aussi protéger l'Eglise, respecter les trêves qu'elle ordonne, etc... d'où l'effort des autorités Catholiques pour transformer les guerriers en "chevaliers". Les seigneurs ecclésiastiques et laïcs (possédant châteaux, abbayes, évêchés, etc.) sont unis entre eux par des liens vassaliques (hommages des vassaux à leur suzerain qui leur remet en contrepartie un fief). Le peuple travaille car il s'agit là d'une punition divine (Adam et Eve ayant été chassés du Paradis) et par conséquent d'un devoir moral pour tous les Chrétiens (les loisirs sont vus depuis Saint Augustin comme une détestable oisiveté, "mère de tous les vices"). Problématique : En quoi la remise en cause de la société féodale traditionnelle est-elle apparente dans le roman? Pistes pour le développement : Le roman de Renart est en apparence fidèle à la conception ternaire de la société (des paysans, humains, travaillent la terre, et des animaux figurent le Clergé et les barons, membres de la Noblesse) mais il n'hésite pourtant pas à décrire des chevaliers tout à la fois voleurs et criminels (puisque Renart lui même, un châtelain - sire de Maupertuis, a violé la louve, sa parente, et commet les délits les plus divers) comme il se moque aussi des ecclésiastiques, et de la justice du Roi... voire du monarque lui-même. L'oeuvre est donc, sous prétexte de plaisanterie, une critique très féroce de la société féodale, dont on suppose d'ailleurs qu'elle a d'abord été surtout lue par... les habitants des villes ! Ceux-ci commencent en effet, entre le XIème et le XIIIème Siècle, période de progrès économique et de réforme, à s'affranchir des contraintes que les Seigneurs et l'Eglise imposaient au peuple au début du Moyen Age. Ils tendent à constituer un quatrième ordre dans la mesure où, contrairement aux habitants des campagnes, ils sont assez riches et nombreux pour résister aux seigneurs. Personnages : si Noble le Lion est le contraire du Roi idéal - car il n'est nullement un juge impartial et avisé et va jusqu'à nommer Renart ministre ! il a peu à voir avec les rois régnant effectivement à cette époque, où la monarchie française renforce son autorité... La Reine Fière est frivole et oublie ses devoirs, tout au contraire de ce que l'on attend d'une demoiselle de haute lignée, telle que Blanche de Castille, laquelle gouverne la France avec sagesse et séduit les aristocrates sans pour autant leur accorder ses faveurs. Renart est l'antithèse du Chevalier, guerrier chrétien du Moyen Age : il part en croisade pour échapper au juste châtiment de ses crimes... Il est vrai qu'à l'époque bien des seigneurs (les Lusignan, des aventuriers tels que Gauthier de Chatillon, etc.) ont gagné la Terre Sainte pour s'enrichir et non pour délivrer le Tombeau du Christ, et que les croisés commettent de nombreux excès (pillages et violences de toutes sortes, contre les Juifs notamment, et de manière générale aux dépens des populations civiles dans les régions qu'ils traversent).. |
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