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Des passages de l'exposé ont été modifiés pour rendre compte des échanges intervenus entre participants à la journée d'animation pédagogique. Ces interventions orales ont pu être récurrentes, revenir en arrière ou anticiper par rapport à la trame de l'exposé, et c'est pourquoi leur transcription peut nuire en apparence la cohérence du texte. Par souci de clarté, ces portions de l'exposé figurent en bleu dans cette page et les suivantes.

Quelles évolutions

culturelles en France sous la Vème République ?

INTRODUCTION

Le sujet de l'étude de documents "tombée" en juin 2005 (baccalauréat L, ES et S) présente une certaine ambivalence, puisque l'interrogation porte sur les "évolutions culturelles", donc, d'une part, sur les évolutions des PRATIQUES CULTURELLES, dont on peut estimer qu'elles auront normalement été très largement évoquées en cours, et, d'autre part, sur LES POLITIQUES CULTURELLES, qui ne constituent pas en tant que telles un objet d'étude dans le programme de Terminale. La" problématique explicite" sous-entend que des changements notables se sont produits de 1958 à nos jours dans ces domaines, et semble donc inviter l'élève à construire un plan chronologico-thématique débouchant sur une périodisation des évolutions culturelles survenues durant les quatre dernières décennies.

Pourtant, le manque d'unité de la période, qui va des années d'Expansion marquant la seconde moitié des Trente Glorieuses aux années de crises qui suivent ( méritent-elles pour autant le nom de "Trente Piteuses"?) est présenté dans les corrigés, le plus souvent, comme une donnée posant problème, faisant difficulté. A mon sens, le manque d'unité du contexte est pourtant loin d'être le principal obstacle à la réalisation d'une analyse historique satisfaisante de cet ensemble documentaire. Les lacunes de ce dernier (qui néglige d'évoquer la déchristianisation, la féminisation de la population active ou l'exode rural, par exemple) sont plus difficiles à gérer pour l'élève. En outre, le libellé du sujet, en mentionnant, non pas une fourchette chronologique, mais "la Vème République" dans son ensemble, paraît inviter à la rédaction d'un sujet hyperspécialisé sur le rapport entre institutions, politiques culturelles et évolutions des pratiques culturelles !

Bien entendu, une telle entreprise était hors de portée de la plupart des candidats au Baccalauréat et ne pouvait être attendue de leur part, dans la mesure où seules les pratiques culturelles mises en relation avec les évolutions économiques et sociales font l'objet d'une étude systématique dans le cours de l'année. Mais on peut penser que des références à la politique culturelle sous la Vème République auraient été les bienvenues dans un devoir traitant de manière idoine le sujet posé.

L'Inspection, par la voix de M. Grasset, nous ayant demandé de réfléchir aux contenus à enseigner pour permettre la réussite des élèves confrontés à ce sujet ou à un sujet du même type, je ne vous proposerai pas, dans le cadre de cette journée de stage ZAP centrée sur le sujet de type "étude d'un ensemble documentaire" un corrigé de l'épreuve ni une discussion sur la pertinence de la question posée, le choix des documents ou l'élaboration des consignes. Bien que ce type d'analyse documentaire apparaisse privilégier, au détriment de la restitution de connaissances, l'autonomie de l'élève, il faut malgré tout que ce dernier dispose d'un minimum de matières afin d'étayer son argumentation et de produire une analyse éclairante du corpus

Je vous présenterai donc aujourd'hui quelques pistes en vue d'aborder, dans le cadre du cours de Terminale, les évolutions culturelles en général et les politiques culturelles en particulier, de façon à ce que l'élève dispose d'un niveau minimum de connaisssances en la matière. Il est souvent efficace, par exemple, de mettre en rapport les interventions de l'Etat dans le domaine culturel avec les l'histoire des institutions. Nous le verrons plus loin au travers de quelques exemples précis, et tenterons de montrer notamment comment il peut être utile de citer Malraux pour faire comprendre la mise en place du régime en 1958.. L'analyse documentaire ayant fait l'objet d'une approche générale puis concrète ce matin, grâce à l'intervention, en Géographie, de mes collègues Mrs Faur et Nouvel, et l'examen critique sous la conduite de Mme Blouin d'une EDD d'Histoire devant conclure la journée, je vous propose plutôt, quant à moi, un échange portant sur le contenu du cours.

//Echanges// Il ne me semble pas que l'on doive refuser a priori de rien enseigner des politiques culturelles menées par les différents gouvernements de la Vème République, sous le prétexte que la question ne figure pas telle quelle dans le programme. Il ne s'agit pas pour moi de proposer l'ajout, subrepticement, d'une question supplémentaire à un programme déjà bien chargé, mais de produire tous ensemble une réflexion sur les moyens de traiter, dans le cadre de la progression en Histoire, des pratiques et des politiques culturelles. Les différentes pistes que nous envisagerons successivement ne sauraient être toutes menées à bien et s'empiler dans le cadre d'une année de cours unique. Ce sont des idées à creuser éventuellement... pour gagner en efficacité (sans perdre forcément de temps) dans la conduite de ses leçons. Proposer aux élèves des illustrations puissantes de son propos tout en abordant des notions réutilisables dans un sujet comme celui posé en juin 2005 ne me paraît pas un objectif déraisonnable.

Rappelons avant d'envisager plus concrètement le problème que le susdit sujet a paru faire polémique. Il me souvient d'avoir lu une tribune opposant aux partisans des "savoir redire" et "savoir refaire", déçus par l'exercice, les professeurs valorisant les compétences propres de l'élève et satisfaits par l'épreuve. Je n'adhère pas à une vision aussi caricaturale ; il me semble qu'en Histoire les connaissances sont de toute manière indispensables, que l'évaluation porte sur la restitution telle quelle d'une partie du cours ou qu'elle fasse appel à plus de réflexion personnelle.

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