Prise de notes

COURS DES 4/6 NOVEMBRE
SEMAINE 45


Histoire

LE NEW DEAL ET LA PRÉSIDENCE DE
FRANKLIN DELANO ROOSEVELT 1933-1944


PLAN acceptable
pour un paragraphe argumenté
(ne pas citer le discours d'investiture s'il ne s'agit pas d'une étude de document)


1 Un état plus dirigiste et des préocupations sociales assez nouvelles en Amérique du Nord

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Le dirigisme est une conception (et une pratique) volontariste, notamment en matière économique, en vertu de laquelle l'État, s'il ne peut pas tout, est néanmoins capable  d'intervenir. Il repose sur la conviction que l'action du gouvernement peut guider efficacement le fonctionnement économique, et changer en mieux la société.

Ce sentiment est exprimé dans le discours d'investiture de FDR, qui prétend (ligne 12) combattre le chômage et "remettre les gens au travail. Ce n'est pas un problème insoluble...". La posture  de Roosevelt est en rupture complète avec le "laissez faire" de ses prédécesseurs, des présidents tous issus du Parti Républicain et partisan du libéralisme (économique) le plus assumé.



La première préoccupation de Roosevelt est l'emploi (25% de chômeurs quand il entre en fonction, un marasme général). Les moyens qu'il  préconise sont proches de ceux promus par les socialistes, puisqu'il peut s'agir éventuellement de "recrutement direct" par l'État (ligne 14) ce qui explique le soutien qu'il a reçu de la part de la gauche (document 4 page 37 ou affiche de 1944 dans l'exercice de la page 44, montrant l'appui de l'American Labor - les travaillistes des États-Unis - à sa réelection en 1940).

Même s'il justifie ses choix par une situation qu'il compare à "l'urgence d'une guerre" (ligne 15) Roosevelt se montre en fait partisan d'un dirigisme définitf et entend faire adopter de "grands projets" (ligne 16) pour valoriser les ressources du pays  et formuler un "programme de planification" de développement des transports et autres services publics. Cette politique de grands travaux et ces intentions d'aménagement du territoire sont très éloignées des attributions initiales du pouvoir fédéral. (Elles sont par ailleurs à l'origine de la notion de sous-développement : argument pour justifier l'intervention en faveur de territoires plus pauvre, en retard, tels que la vallée du Tennesse, dans le "Sud profond" electrifiée par l'intervention d'une agence gouvernementale dédiée, la TVA).



Une "présidence impériale" qui surmonte l'hostilité des milieux d'affaires et des conservateurs

FDR, réélu à trois reprises (ce qui est interdit aujourd'hui) inaugure une présidence d'un nouveau style, plus proche du peuple (il le tient informé directement, par des causeries "au coin du feu" diffusées à la radio) mais "en surplomb" du Congrès et même de la Cour Suprême, qu'il tente vainement de réformer en 1937 et dont il parvient à contourner l'opposition grâce à  sa longévité exceptionnelle à la Maison Blanche
(le NRA, visant à labelliser les entreprises loyales en fait de concurrence et acceptant de fixer un salaire minimum et un nombre d'heures hebdomadaires convenu, est par exemple  jugé anticonstitutionnel en 1935 mais ses dispositions sont reprises par le"Wagner Act")  .

Le Président démocrate rencontre l'opposition déterminée des milieux économiques, que son interventionisme effarouche, de même que sa prétention à incarner un ordre "nouveau" les effraie. La mort interrompt  en 1944 son... quatrième mandat . Sa décision de contrôler les banques et d'interdire la spéculation sont perçues d'emblée comme une déclaration de guerre à "la finance".



2 Une politique de relance économique dont la réussite est limitée, mais un bilan positif, qui a permis que la nation conserve sa confiance dans le régime démocratique

La "nouvelle donne" promise par Roosevelt pour assurer le bien-être des Américains et résorber le chômage ferait de lui le précurseur de l'état-providence ("Welfare State" théorisé après-coup par l'économiste britannique Keynes et mis en place au sortir de la guerre au Royaume-uni avant d'être imité partout en Europe). L'État, loin de se contenter d'agir en matière d'ordre public et de sécurité (contrairement au souhait des politiciens libéraux) devient aux États-Unis (et est toujours)  le premier client des entreprises privées et, sans doute, le premier employeur (si l'on additionne les employés fédéraux, ceux des états, des villes, des comtés et des ditricts, mais encore le personnel des nombreuses agences mandatées par les pouvoirs publics pour exécuter telle ou telle mission d'intérêt général).



Les réformes économiques ont des résultats mitigés sur le plan social, malgré le rebond de la production (multipliée par deux, notamment, entre 1933 et 1937)
: certaines mesures ont en effet des effets pervers, tels que celles contenues dans l'AAA (Agriculural Adjustment Act, adopté en 1933, invalidé en 1936 mais réintroduit après modification en 1938) qui profitent par exemple aux producteurs de coton du Sud, bénéficiaires de crédits mais encore des indemnités versées en échange de la mise en jachères d'une partie de leurs exploitations, sans que la hausse des prix escomptée soit suffisante pour sauver de la ruine des métayers et travailleurs agricoles de la même région. Le chômage repart parfois à la hausse, notamment en 1937 (à nouveau : 11 millions de chômeurs) et le "troisième New Deal" (à partir de 1938) consiste surtout à laisser filer la dette pour stimuler la consommmation et provoquer une reprise de l'activité (ce qui est proprement "le remède" à la crise proposé par l'économiste britannique Keynes).

Roosevelt a cependant atteint le principal de ses buts : redonner confiance à ses concitoyens (y compris en subventionnant la Culture) et assurer la pérennité du système démocratique américain.  L'intégration des Noirs (Afro-américians) s'esquisse sous ses mandats (on peut déceler à cet égard l'influence personnelle d'Eleanor Rooseelt, première dame très investie, par ailleurs féministe et antiraciste déterminée). Quoique ostensiblement (et prudemment) hostile à l'entrée en guerre de son pays lors de la campagne électorale de 1940, Roosevelt est en réalité un héritier de Wilson (il fut membre de son "administration") et annonce dès l'orée de son dernier mandat vouloir faire des États-Unis "l'arsenal des démocraties" face à l'Allemagne nazie.

 


3 Schéma récapitulant
les grandes orientations du New Deal :