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4°) DES EXEMPLES DIDACTIQUES

les photographies citées se trouvent dans les manuel Nathan et Belin

Malraux et l'apogée gaullien..

André Malraux pose le socle idéologique de la politique culurelle de la Vème République au moment même ou Charles de Gaulle établit les fondements des nouvelles institutions.. L'utilisation de courts extraits video (moins d'une minute chacun) peut permettre par exemple d'utiliser les déclarations du ministre fondateur pour illustrer la cohérence entre son discours (et son action dans le gouvernement) et celui du dernier président du conseil de la IVème République, premier chef de l'état sous la Vème. Le verbe de Malraux, en charge du minstère de la Culture de 1958 à 1969, est suceptible d'être exploité dans plusieurs chapitres du cours, soit pour évoquer ses responsabilités gouvernementales, soit pour étudier le point de vue d'un intellectuel contemporain sur les grands événements du Temps Présent.

On trouvera les documents auxquels je fais référence sur le site de l'INA, dans la rubrique "voir et revoir":

http://www.ina.fr/voir_revoir/malraux/...

Trois citations de Malraux pour évoquer la fondation de la Cinquième République :

"La France redevient la France"

On entend dans ce très court extrait :

* la révérence de Malraux envers de Gaulle, auprès duquel le ministre entend "rendre compte" en priorité de sa mission.Outre la stature historique du général, le souci de renforcer l'Exécutif qu'ont les gaullistes en 1958 explique sans doute ces précautions de langage.

* l'ambition des fondateurs de la Vème République de faire retrouver à la France son rang (souci proclamé notamment dans ses" Mémoires de Guerre", dont il vient à peine d'achever la rédaction, par de Gaulle en personne).

* la conviction de ce que la France a, en matière culturelle comme plus généralement, un message à délivrer dans le monde : on peut voir là une allusion à l'universalisme du modèle français. Pour les gaullistes, il s'agit à la fois de s'inscrire dans la continuité de l'héritage de la Révolution et de la République, mais aussi d'entretenir le mythe de la "France éternelle".

Par ailleurs, dans son discours d'inauguration de la MJC d'Amiens en 1966, Malraux prétend que cette "France-là" (c'est-à-dire celle des chevaliers et des croisades ou celle des soldats de l'An II) "n'était pas la France pour elle même" mais "pour tous les hommes" : il sous-entend nettement qu'il croit en une sorte de mission civilisatrice confiée (par la Providence ?) à la France, ce qui rejoint la conviction profonde du général de Gaulle, lequel ne s'est jamais privé, notamment, de faire le bilan positif de la colonisation (tout en pratiquant la décolonisation). De même Malraux préconise-t-il l'effort comme un devoir qui s'impose aux citoyens Français pour être "ce que nous pouvons être, non pour nous même, mais pour tous les autres".

"L'art au service de la nation"

La nation est sacralisée ici, la comparaison esquissée par Malraux semblant assimiler le culte de Dieu au service de la Nation et la cathédrale au musée national. Si le peintre au Louvre est comme l'archange de Reims, son génie est censé "exprimer la France". Malraux ne craint pas d'associer la France de la Vème République à l'église des sacres et à la ville du baptême de Clovis, comme de Gaulle évoquait "Notre Dame la France" dans ses discours du temps de guerre.

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"Le visage de la France"

L'extrait vient corriger la première impression des élèves à l'audition des premiers extraits. La voix, l'emphase caractéristique du style oratoire de l'époque, comme le propos, pourraient lui donner une vision partielle du gaullisme de Malraux. Il est remarquable que le chant des partisans soit présenté ici comme le chant des Français plutôt que la Marseillaise, dans un élan qui, il est vrai, entretient le mythe d'une France unanimement acquise à la Résistance dès le début de la guerre.

Autres utilisations posssibles de Malraux

Pour évoquer la "civilisation des loisirs" (extrait à rapprocher du n°2) les camps de la mort ou encore la Résistance, voire la Grande Alliance.

Pour lire la suite (Jack Lang et l'exception culturelle)