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CORRIGE D'UNE EDD - suite
Le Tiers Monde dans les relations internationales, des années Cinquante à 1980.
Sujet donné d'après une analyse documentaire proposée par le Manuel MAGNARD Paris, 2004 (TS page 73).L a dernière étude de documents devrait être donnée au Baccalauréat 2012. Au delà de cette date, seule la Composition demeure dans la première partie pour les séries L, ES et S.
DEUXIEME PARTIE
On attend pas forcément du candidat qu'il rédige une véritable introduction, comme pour une composition.
Pourtant, il faut absolument REFORMULER le sujet, donc, ici, définir rapidement ce qu'est le Tiers Monde...
Il est souhaitable, également, de le CONTEXTUALISER. Dans l'exemple d'introduction qui suit, on a également
'suggéré' le plan du paragraphe rédigé qui fera office de "développement".
Le
Tiers monde naît, dans les années Cinquante, du processus
de décolonisation enclenché au lendemain de
la seconde guerre mondiale. L'affaiblissement des métropoles européennes, les pressions exercées par les deux
Superpuissances et l'Organisation des Nations Unies, enfin la
volonté d'émancipation des "peuples de couleur"
provoquent à cette
époque une première vague de décolonisations qui,
partie d'Asie, gagne bientôt le continent africain.
Les jeunes nations
décolonisées s'affirment, à partir de la
conférence de Bandoung, en 1955, comme une force politique
nouvelle refusant d'intégrer la politique des blocs caractérisant la Guerre Froide entre Etats-Unis et URSS.
Condamnant le racisme et soucieux d'obtenir une influence politique et économique en rapport avec leur population,
comment ces pays pauvres vont-ils s'unir et tenter de s'imposer face
aux états industrialisés ? Atteignent-ils leurs buts
en obtenant à partir des années soixante la prise en
compte de leurs revendications économiques par l'ONU, puis,
à la fin des années 70, l'instauration formelle d'un dialogue "Nord-Sud" ?
CHRONOLOGIE
L'émergence du Tiers monde
doit d'abord faire l'objet d'une partie explicitement
complétement le parallèle fait avec la situation
du Tiers Etat en France en 1789 : importance numérique mais
inexistence dans la prise de décision, sentiment d'injustice
face aux
"privilégiés", vélléïtés
révolutionnaires, défense de l'idéologie des
Lumières...
Il faut sans doute rappeler l'origine
afro-asiatique (Bandoung) de la prise de conscience de sa
singularité par le
Tiers Monde et montrer comment
l'expansion du mouvement des non alignés (Belgrade) permet
d'intégrer progressivement
l'Amérique du Sud et du Centre (La Havane), officiellement
décolonisées depuis longtemps mais "victimes" de la
même exploitation économique de la part des FMN.
En même temps, les
accessions à l'indépendance renforcent le poids
diplomatique des états du Tiers Monde et des leaders
charismatiques s'affirment : Nehru et Nasser, puis Castro et "Che"
Guevara, ou encore Khadafi. (années 50 : retrait
européen
hors d'Asie et du Moyen-Orient, années 60 :
décolonisation de l'Afrique britannique, française et
belge, tiers mondisme
militant en Amérique Latine ou sur les campus occidentaux,
années 70 : effondrement de l'empire portugais,
présence
résiduelle prolongée en quelques lieux stratégiques, parfois d'ailleurs jusqu'à nos jours).
ANALYSE DE L'ECHEC
Relativiser l'émergence
économique du Tiers monde paraît nécessaire. Si des
lobbies puissants se constituent
(l'OPEP, principalement) et si des accords de coopération sont
négocés (convention de Lomé avec la CEE,
etc..)
le développement du Tiers Monde est très inégal,
fonction des ressources naturelles et des politiques de
développement
menées. On parle très tôt "d'archipel" pour
décrire cette diversité. Un bon élève peut
préciser ce qu'il sait de ces stratégies
(promotion des exportations ou substitution des importations, etc..).
Distinguer les PMA (enclavés, ruraux) des pays
émergents (qui se sont industrialisés) s'impose. Il faut noter le cas
très particulier de l'Asie-Pacifique. Le Japon, au
départ
considéré comme un pays du Tiers Monde, a été très vite
perçu comme une nation "occidentale", et intégré
au G5.
La Corée du Sud ou Taïwan, dont le développement a beaucoup dépendu du soutien
états-unien (investissements,
importations, protectorat
militaire) se sont, comme Singapour, sortis du sous-développement.
Affirmer l'échec politique du
Tiers Monde est indispensable. Très tôt, les pays pauvres
ont fait fit de leur prétendu non alignement
pour obtenir l'aide des puissances (Cuba ou l'Egypte se sont ainsi
liés à l'URSS) et leurs relations internes ont
été marquése par
de nombreux et sanglants conflits, envenimés par le
déplacement de la rivalité Est-Ouest vers
la périphérie (Corne d'Afrique,
péninsule indochinoise, Afghanistan, etc..). Même à
l'échelle régionale, les organismes de coopération
se sont trop souvent
révélés impuissants (l'OUA). Enfin, alors que les
non alignés se réclamaient de l'idéologie des
Droits de l'Homme, on voit
le leadership des pays du Nord être contesté, à
partir des années 80, par des mouvements ne partageant pas
ces
valeurs (Révolution iranienne, Islamisme radical). Quant au
néocolonialisme dénoncé par les non
alignés, il se maintient
jusqu'à nos jours (la "zone Franc" en Afrique occidentale, par exemple).
BILAN
Pour finir, il faut nettement
répondre à la question posée au départ :
s'imposer comme une troisième force ou un ensemble neutre
dans le contexte de la
Guerre Froide s'est révélé être un objectif
illusoire. Sur le plan économique, l'émergence de
certains pays du Tiers Monde (NPIA et Chine, notamment, mais aussi grandes puissances
régionales comme
l'Inde ou le Brésil et
pétromonarchies arabes) ne peut masquer les dificultés de beaucoup d'états du
"Sud" face au poids de la
dette et à l'instabilité des
cours des matières premières, notamment à partir du milieu des années
70, où s'amorce une
sorte de dépression qui va durer vingt ans.
On peut conclure en outre (ce n'est pas
indipensable) sur ce qui justifie l'emploi, au delà des
années 80 (et aujourd'hui même)
du terme "Tiers Monde". Le terme renvoie à l'image d'un monde
pauvre, marqué par des inégalités de
développement considérables
à l'intérieur d'une même société,
tandis que le terme "Sud", popularisé notamment par le
Président algérien Boumédiène
dans les
années 70, est plus "neutre" et renvoie parfois à une
image relativement idyllique des pays émergents.
Ne
pas sortir du sujet (la mention du sommet de Cancun, auquel assista le
président Mitterrand, peut en être, à un an
près,
le point d'orgue) pour évoquer, par exemple,
le néocolonialisme de l'administration Bush... ou la situation
du Tiers monde
face à l'unique superpuissance après 1990. Le sujet est
clairement délimité dans le temps.
On remarquera qu'il est de facto nécessaire de dégager une problématique pour construire un plan intéressant.
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