Cahier de textes de l'année scolaire 2023-2024 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Spécialité HGGSP 1- groupe 3
T2 - THÈMES 2 et 3  : LES PUISSANCES ; LES FRONTIÈRES



spécialité H.G.G.S.P.
 

Premières





CAHIER DE TEXTES  DU DEUXIÈME TRIMESTRE - thèmes 2 et 3


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Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales



Axe 1 : caractéristiques historiques de la puissance (essor et déclin)
 



Lundi 8 janvier [10 h 10 - 12 h 05]

reformulation et problématisation (comment reconnaître et caractériser les puissances en essor, dites "ascendantes" - on pense à l'Inde ou au Brésil, les puissances  installées, dites "établies" - notamment les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, et les puissances possiblement "en déclin" ? - une perte d'influence redoutée en Europe mais affectant aussi les États-Unis car leurs poids démographiques et industriels relatifs diminuent).

définitions : les puissances sont, dans la théorie classique, toujours des états (des nations) motivés par leur intérêt national ("égoïsme sacré") et portés à nourrir des conflits ; les puissances internationales sont ceux des états qui souhaitent peser sur d'autres états ou sur les relations entre puissances (possibilité de "faire, de faire faire ou d'empêcher de faire" ou exercice d'une autorité quelconque - religieuse, intellectuelle, morale voire scientifique pour dire le Droit, le Juste ou le Vrai et imposer des "normes" - sytème métrique, heure universelle, calendrier, etc.) ; les puissances internationales le plus reconnues et les plus actives sont celles qui mettent en oeuvre (puissance déployée) une proportion maximale de leurs capacités (puissance potentielle) - exemple de la projection militaire française à la fin du XXème siècle, comparée à la modestie relative des efforts japonais ou chinois, prudence des États-Unis après 1900, malgré le premier rang occupé par leur économie,  non emploi de la force par la Prusse avant le règne de Frederic II, le royaume étant pourtant doté d'une infanterie admirable, etc.



difficultés :
- émergence possible et récente de puissances hybrides, qui ne seraient pas tout à fait des états (cas des Houthis qui menacent la liberté de navigation en Mer Rouge)  ?
- appréciation très délicate (sans le recul historique nécessaire) du recul réel de certaines puissances (la perte de certains moyens peut, en effet, être compensée par l'acquisition et/ou le développement d'autres capacités ou ressorts d'influence - exemple du Royaume-Uni qui a assumé la perte de l'Empire Britannique et accepté, chose unique, de céder le leadership mondial mais a conservé une influence culturelle et scientifique globale et a -de facto- choisi son successeur, allant jusqu'à combattre résolument l'Allemagne, en 1914 et 1940, pour passer le relai à l'Amérique).
- existence paradoxale de puissances faibles (états faillis tels que la Somalie, et/ou très pauvres comme le Mali... ou dont la définition de leur intérêt national est problématique : pouvoir confisqué par une famille - cas du Gabon - ou un groupe ethnico-religieux - comme en Syrie).
- complexité du rôle des ONG et OIG, qui peuvent devenir un relai d'influence pour certains pays (la France héberge et a vu naître des organisations telles que "Médecins sans frontières", l'UNESCO a son siège à Paris... mais Greenpeace a combattu sa présence dans le Pacifique en s'en prenant aux essais pratiquée à Mururoa).

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CHAPITRE V
Les puissances internationales :
des états, acteurs principaux (et traditionnels) des relations internationales sujets à l'essor, au déclin voire à la reconstruction de leurs moyens d'action
et d'influence
 [les exemples ottoman et russe]

(Axe 1 du second thème : "Les caractéristiques de la puissance internationale")
(revoir aussi notre chapitre I, fait en guise d'introduction en tout début d'année)

SEMAINE 2




vocabulaire : puissance, dure et douce (hard power et soft power)

lancement : un extrait du film "Apocalypse now"


1.  Les caractèristiques de la puissance globale
leçon n°1 du livre pages 114 et 115



A - Imposer sa volonté par l'action politique, et peser dans le monde par l'ampleur des moyens à disposition (Hard power des États-Unis)

Disposer d'un
Hard Power c'est avoir des moyens tangibles pour intervenir dans les affaires des autres (ingérence) et pouvoir les mettre en oeuvre pour empêcher notamment les autres puissances de limiter la souveraineté de la nation ou d'empiéter dans sa zone d'influence
(projection, défense et dissuasion).

Les États-Unis sont capables de faire la guerre très loin de chez eux (ici, en Asie) pour défendre l'un de leurs alliés et/ou leurs intérêts. Leurs armes sont nombreuses et de haute technologie (hélicoptères de combat), leurs forces (notamment le corps des "
marines") sont pré-positionnées partout dans le monde (OTAN, OTASE, etc.) et ils sont capables de dissuader un ennemi de les attaquer directement (force de frappe nucléaire). Ils s'engagent après 1945 dans une guerre idéologique contre le communisme, mobilisant avec succès leur population dans une sorte de "croisade" pour la liberté et contre "le mal" (dans le contexte de la Guerre Froide : il s'agit de lutter contre le communisme). Une politique toutefois ambivalente, ce qui est soulignée par le choix d'une musique wagnérienne, la "chevauchée des Walkyries" - celle-là même que le régime national-socialiste allemand avait promu en tant qu'hymne officiel de la Luftwaffe ! que le film présente comme ayant été choisie par un officier de l'armée des États-Unis (un fou) pour rendre plus "excitants" ses bombardements sur le Vietnam (et les civils vietnamiens).

Le document montre l'importance des moyens de coercition à disposition des États-Unis (encore responsables, de nos jours, de 70% des dépenses militaires mondiales) mais aussi, dans ce film de 1979, l'érosion du consentement de la société  face à la volonté du pouvoir politique d'être "le gendarme du monde" (cette évolution s'est accélérée depuis lors : les Étatsuniens répugnent à mettre des troupes au sol et ont donc perdu de leur superbe en termes de capacité de dissuasion - leur abus des moyens de lutte à distance, comme les drones téléguisés depuis la Floride pour faire des frappes "ciblées "en Afghanistan ou ailleurs multiplient les dommages "collatéraux" ce qui nuit à leur bonne image de marque






Mercredi 10 janvier [10 h 10 - 11 h 15]

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B - Exercer son influence et/ou incarner un leadership plus ou moins contraignant en nouant des relations bilatérales privilégiées voire en organisant des alliances internationales (Soft power)

Détenir la puissance douce, c'est avoir la capacité d'infuencer et/ou de séduire par son modèle et d'user de "formes indirectes de puissance"  pour faire faire aux autres états une politique conforme à ses intérêts (diplomatiques, commerciaux ou autres).

Grâce - notamment - à la diffusion globale de son cinéma, l'Amérique popularise ses valeurs et séduit (c'est toujours la première destination des migrants et réfugiés). Mais, si un réalisateur comme Francis Ford Coppola met en scène en 1979 une esthétique de la guerre, il en dénonce aussi les travers et montre les dérives de la politique étrangère des États-Unis et certains crimes de guerre commis en son nom, comme d'autres réalisateurs tels que Stanley Kubrik : ce sont donc des films produits par des États-Uniens qui critiquent le plus efficacement la politique étrangère du pays. Leur existence et la critique de la politique étrangère du pays renforce paradoxalement la confiance envers le système démocratique nord américain. Le recours à la force, devenu au fil du temps et dès la fin de la guerre du Vietnam, de plus en plus inefficace et de moins en moins populaire n'est de toute manière que l'un des nombreux moyens dont l'Amérique dispose pour rayonner dans le monde (sa culture et sa richesse y contribuent largement).



C - S'imposer dans la hiérarchie des puissances et dans tous les espaces régionaux.

Seuls les États-Unis sont, partout dans le monde, en mesure d'agir unilatéralement ou dans le cadre d'une coalition, soit pour faire appliquer leur volonté propre, soit la loi internationale, tout en pouvant décider pour leur propre compte d'y échapper à leur gré. Ils sont donc l'unique superpuissance mondiale depuis l'implosion de l'URSS, qui a tenté de rivaliser pendant 50 ans.

Les autres puissances internationales, encore dites "puissances établies" sont la Russie et les membres du G7, parmi lesquels la France et le Royaume-Uni font encore figure de puissances mondiales par l'étendue des aires où elles interviennent mais sont par ailleurs qualifiées de "puissances moyennes mondiales" vu la modestie (relative) de leurs moyens. Ces deux états européens pèsent encore par leurs liens supposément privilégiés avec l'Amérique et leurs relations avec leurs anciennes colonies ("pré carré africain de la France") mais la nature des dites relations est ambigüe et la sujétion éventuelle à l'ancienne métropole est souvent rejetée par l'opinion publique (tensions franco-algériennes ou, plus récemment, difficultés avec le Maroc, rupture avec le Niger et le Mali).

Parmi les pays émergents, quelques uns sont potentiellement (ou déjà, dans le cas de la Chine) des puissances mondiales, mais incomplètes. On les désigne comme des "puissances ascendantes".

Quelques entités sont désignées comme des puissances alors qu'il ne s'agit pas d'états ; l'Union Européenne dispose ainsi des bases nécessaires à l'exercice d'une influence globale (population, territoire, richesse, capacité à poser des règles) et joue sur la scène internationale un rôle comparable, sur certains plans, à celui d'un grand pays, malgré un manque de solidarité patent entre ses états membres et une grande fprudence dans les rapportsde force  avec les États-Unis (ou la Chine).

vocabulaire : puissance potentielle et puissance déployée



LES PUISSANCES ÉTABLIES
(des pays jouant de longue date un rôle global, du fait de leur poids économique, culturel et/ou politique et militaire)
Ce sont les états membres du G7 (G8) :

- Les États-Unis, unique superpuissance (forte et influente dans tous les domaines et capable d'agir partout - encore que ses moyens et ses ambitions semblent dénoter un déclin relatif mais sensible qui lui retirerait à terme toute possibilité d'hégémonie). un impérialisme original (revendication d'un "leadership" et non d'une direction effective des affaires, pratique systématique des coalitions, prétention traditionnelle à incarner le Bien et/ou l'ordre international malgré les distances prises avec l'ONU)
- La France et le Royaume-Uni, seules "puissances mondiales moyennes"
(influentes et investies partout, mais dotées d'une capacité d'action limitée - et endossant le mauvais rôle dans la perception contemporaine des rapports coloniaux d'hier, d'autant qu'elles conservent des territoires ultra-marins)
- Le Canada, l'Italie, l'Allemagne et le Japon, au coeur de la "Triade" comme les trois pays précédemment cités
- La Russie, héritière de l'URSS, dont les capacités militaires et le poids sur le marché des hydrocarbures sont redoutables mais qui a été évincée du G8 et se considère comme menacée par l'Occident (intégration européenne, avancées de l'OTAN vers l'Est, sanctions depuis 2014, conflit ouvert quoique indirect depuis 2022 et l'enlisement en Ukraine)

On peut éventuellement citer également la Chine (membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU et bénéficiant à ce titre d'un droit de véto, comme la Russie, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis) quoiqu'elle fasse plutôt partie de celles des puissances émergentes (pays en développement jouant d'ors et déjà un rôle notable dans les affaires du monde et susceptibles de les diriger à moyen ou long terme :

LES PUISSANCES ASCENDANTES
(essentiellement : des géants de l'ancien Tiers Monde)
Ce sont notamment les pays du BRICS : Brésil , Inde, Chine et Afrique du Sud - auxquels on ajoute souvent la Russie, décrite comme en re-dévelopement et partageant le même intérêt que ses partenaires à se poser en puissances alternatives défiant la mainmise des puissances établies (et principalement les États-Unis, dont elles contestent la domination) Deux des principales puissances décrites comme ascendantes sont donc, en même temps et paradoxalement, des puissances établies plutôt que des puissances réellement émergentes. Il existe aussi des puissances régionales nouvelles, ainsi la Turquie, dont l'ambition est de retrouver une influence dans l'ancienne aire ottomane (Europe balkanique, Asie centrale, Monde Arabe) et dans l'ensemble des pays turciques ("Touran" mythique  des nationalistes les plus radicaux).






Mercredi 10 janvier [11 h 15 - 12 h 10] / Travaux-Dirigés n°5

restitution du devoir DS2



RAPPELS DE MÉTHODE : les exercices "académiques" du Lycée
et leur déclinaison concrète
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LA DISSERTATION / et quelques conventions pour rédiger une composition (inspirée de la dissertation mais a priori moins ambitieuse, elle est de facto imposée en Terminale dans le cadre de la préparation des épreuves écrites de Spécialité, encore que ce soit bien officiellement "une dissertation" classique que l'on prétende attendre des lycéen.ne.s).



LE COMMENTAIRE COMPOSÉ / et les attentes de l'explication de document(s) pratiquée essentiellement au lycée sous la forme de l'étude critiquee(ou analyse) inspirée du commentaire mais très simplifiée, et proposée parmi les exercices des épreuves du baccalauréat.







Mercredi 17 janvier [10 h 20- 12 h 10]

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2.  Le "déclin et la fin de l'Empire" (Edward Gibbon) : les trajectoires historiques de très grandes puissances dont l'apogée est parfois suivie d'une décadence voire d'une disparition totale (le cas troublant de l'empire Ottoman)  - JALON 8

Leçon 2 du Livre pages 130-131

A - Un phénomène fascinant (qui a notamment frappé les esprits européens, la chute de Rome les ayant traumatisés durablement)

On sait depuis la destruction de Carthage que "les civilisations sont mortelles"
mais la chute de Rome est pourtant un traumatisme pour les Européens, dont les élites ne cessent a posteriori de s'interroger sur les causes de sa décadence et de décrire son long déclin (parfois situé dès le IIIème siècle ou même dès après le règne d'Auguste !). Le Britannique Gibbon attribue la destruction de l'état romain, qui s'effondre définitivement en 476 en Occident, non pas aux invasions barbares, mais au christianisme, lequel aurait puissamment contribué à la dissolution de la religion et du patriotisme des Romains. Ni la barbarisation de l'armée ni la conversion des élites au monothéisme ne sont pourtant des ruptures brutales ; elles ne s'accompagnent pas systématiquement d'un recul du "sentiment national" romain : l'empire ne disparaît pas en Orient, où il dure encore mille ans.



C'est la prise de Constantinople par les Ottomans qui met fin, en 1453, à l'histoire romaine
; faisant disparaître l'empire dit byzantin (appelé ainsi par les historiens, à partir du XVIème siècle, alors qu'il s'agit en fait de l'empire Romain continué, Rome ayant en effet survécu en tant qu'état en Orient durant tout le Moyen Age, malgré sa disparition à l'Ouest). L'enjeu est surtout symbolique pour Mehmet II, fondateur véritable de l'empire ottoman : toutes les puissances régionales cherchent en effet, depuis lontemps, à s'emparer de "la seconde Rome" depuis l'affaiblissement de Byzance, mise sous pression par les Arabes puis les Turcs et détruite provisoirement par "les Francs" (dès le XIème siècle, l'irruption des Turcs, quoique progressive, est irrésistible et n'est pas sans lien avec les croisades - entreprises par les catholiques après l'interdiction des pélerinages en Terre Sainte - ni avec la séparation entre Catholiques et Orthodoxes ou schisme de 1054, qui éloigne les chrétiens de l'Ouest de ceux de l'Est et a du reste permis la construction d'un éphémère "empire latin de Constantinople" au Moyen Age aux dépens des Grecs).

B - Les fondements militaires et religieux de la construction ottomane, son apogée du
XVIème siècle : une histoire brillante qui n'est pas sans rappeler celle de Byzance, dont elle
assume du reste (au moins en partie) l'héritage


carte dans "Relations  Internationales" n°109

 Certains géopolitologues récents, qui se fondent sur des critères de civilisation et notamment de langues et de religions, dans la lignée de Dimitri Kitsikis, insistent, aujourd'hui, sur la continuité entre la civilisation de Byzance et celle de la Turquie ottomane et considèrent que la Grèce et la Turquie ne sont ni d'Occident ni d'Orient mais appartiennent à un espace original baptisé "région intermédiaire" et empruntant aux deux mondes (des thèses controversées, car elles remettent en cause la vision de son histoire par l'état-nation grec, et contredisent l'ambition de refaire une Grande Grèce : Megali Idea, mais qui sont reprises en partie, encore qu'à propos de la Turquie, et implicitement, par le film :quand il estime que la Turquie serait "une nation impossible").

Dans ce schéma, le pivot de la région intermédiaire est centré sur les détroits et l'empire central gréco-anatolien, soumis aux pressions des empires périphériques (Russie, Perse, etc.).. qui sont parfois dominés mais cherchent à "prendre" le centre (comme les Turcs ont pris Constantinople en 1453 ou comme la Russie, la Bulgarie voire l'Iran ont tenté de le faire, et les Arabes avant eux, à l'époque de Byzance.



TP14
POUR LE 22/01
Vérifiez ou recopiez la prise de notes
(trace écrite à disposition en cliquant sur la carte de la région intermédiaire, plus haut) et prenez connaissance du compte-rendu d'un exposé, produit en 2020-2021, sur le sujet "du déclin et de la fin de l'empire ottoman"




L'EMPIRE OTTOMAN
un exposé et son analyse


L'Empire se veut universel (la prise de Constantinople atteste cette ambition) et musulman, bâti au nom du Djihad : le sultan Turc devenu Calife est le commandeur de tous les croyants et étend son influence loin en Asie centrale, dans le monde arabe ou dans les Balkans. Néanmoins, les Ottomans sont toujours appelés "Turcs" par les Européens, qui désignent par ailleurs "la Sublime Porte" sous le nom de : gouvernement du "Grand Turc".

L'apogée territorial et politique de cet état correspond au règne de Soliman le Magnifique, souverain conquérant, allié de la France de François Ier, au XVIème siècle, contre l'empire des Habsbourgs (Charles Quint) recrutant une partie de ses soldats et nombres de ses cadres parmi les dhimmi ("protégés" selon le Droit islamique : Juifs ou Chrétiens assujettis à un impôt spécifique  et à des enrôlements forcés qui encouragent du reste la conversion  à l'Islam des plus modestes) de même qu'il envoie des Grecs gouverner les territoires vassaux qu'il possède en Europe et qui lui paient tribut.
Le génocide arménien se place dans le contexte de la première guerre mondiale et de l'exaltation des nationalismes (révolte arabe contre les Turcs) et montre la difficulté de bâtir une nation (sur le modèle Français) qui serait exclusivement turque en Anatolie (les Turcs sont par ailleurs une civilisation et un groupe ethno-linguistique assez divers plutôt qu'une population spécifique).
L'intention hégémonique vis à vis du monde musulman sunnite (majoritairement Arabe, au Moyen-Orient) est parfois balancée, dans le mouvement nationaliste turc, par l'aspiration à réunir tous les peuples Turco-Mongols (turcophones) dans un pays fantasmé, appelé le "Touran".

Trouvez dans la médiathèque la présentation  ayant servi de support à l'exposé

Une nation née d'un révisionnisme virulent : le refus de l'ordre politique instauré par les vainqueurs à l'issue de la première guerre mondiale (carte 4 page 123). Au lieu du dépeçage prévu par le traité de Sèvres en 1920, un état-nation ambitieux est fondé par Mustafa Kemal et reconnu par les puissances par le Traité de Lausanne (en 1923)





Lundi 22 janvier [10 h 20 - 11 h 15]

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C -  Du choc du démembrement de l'empire Ottoman (un empire vaincu et découpé par les puissances européennes entre le XIXème siècle et 1920, mais auquel  la République Turque ambitionne de succéder depuis 1923) à la Turquie d'aujourd'hui, puissance régionale ascendante


Erdogan : relance de l'essor de la puissance turque, ou président d'une transition (l'idée d'une République
nationaliste et martiale, et laïque, déclinant de facto au profit d'un projet islamiste) ?


"Turquie, nation impossible"
un documentaire diffusé et produit par la chaîne ARTE 


Un film qui fait le parallèle entre "le père" de tous les Turcs (Mustafa Kemal dit Ataturk) et leur "frère" auto-proclamé (Erdogan, leader charismatique, populaire dans son pays comme aussi dans tout le monde musulman). Mais un documentaire qui ne charche pas à être impartial et porte au contraire un jugement très négatif sur les ambitions de l'actuel dirigeant de la Turquie, comparé à un "sultan" qui régnerait, suivant l'un des intervenants, sur une société fondée sur la peur (et la victimisation).

 




La création de la Turquie moderne / relèvement d'indices dans le film

une armée putschiste par tradition
- qui combat l'Islamisme comme le Panturquisme par fidélité au kémalisme, mais aussi la gauche, par hostilité au communisme , et reçoit l'aide des  États-Unis dans le contexte de la Guerre Froide.
- mais qui ne parvient pas à renverser Erdogan en 2016, leader autoritaire mais élu, lequel ambitionne de redonner à la Turquie l'influence qu'elle avait à l'époque ottomane (on le surnomme"le sultan") et est très populaire dans le monde arabe, car il se réclame d'un islamisme modéré mais franc, assumé par son parti, l'AKP (dit islamo-conservateur).

une situation ambivalente : des échecs (entrée dans l'UE ratée, solution pacifique de la question kurde avortée, intégration des minorités religieuses impossibles, violences politiques encore fortes, appoint nécessaire de l'extrême droite, les "loups gris" du MHP pour gagner l'élection présidentielle de 2018, hyperinflation récente) mais des réussites (autonomie stratégique partielle, obtenue par le soutien à une industrie d'armement nationale - les drones vendus en Ukraine - et rôle croissant en tant que puissance régionale et pays émergent, Erdogan paraît près de son objectif de de poser en successeur unique d'Ataturk, le père de tous les Turcs, en se proclamant le "frère"de tous les Turcs et en donnant des gages symboliques aux religieux traditionalistes sans trop remettre en cause l'héritage républicain (autorisation du voile au parlement, promotion de celui-ci par son épouse, Sainte-Sophie redevenue une mosquée, etc.).
 
un nationalisme radical (révisionniste)
- un contexte traumatique (la première guerre mondiale et la crainte d'un effondrement qui explique le virage idéologique des Jeunes-Turcs arrrivés au pouvoir au début du siècle en faveur d'une unité musulmane et non plus ottomane et de la turquisation de l'Anatolie, posture qui contribue au "génocide" arménien en 1915 et débouche sur un "négationnisme" paradoxal (car le massacre de plus d'1,6 millions d'Arméiens apparaît comme le péché originel de la Turquie, combien qu'il ait été perpétré avant la proclamation de la République, à l'instigation du gouvernement du sultan et exécuté, souvent, par des représentants des minorités).
- la défaite et le traité de Sèvres en 1920 (le risque d'un démembrement imposé par les puissances mais refusé par l'opinion publique galvanisée par Mustatpha Kemal, fondateur d'une capitale nouvelle : Ankara, et d'une armée nationale résolue à chasser les Grecs des rivages ioniens, dont il est le chef victorieux ou "Ghazi",
- l'écrasement des Grecs (prise de Smyrne) et la reconnaissance de la nouvelle Turquie par le Traité de Lausanne (1923) : des échanges de population favorisent l'homogénéïté ethnique et religieuse (1,5 millions de chrétiens, donc de Grecs, quittent l'Anatolie, des déportations se produisent en sens inverse avec l'aval de la SDN)
- des réformes autoritaires pour fonder un état laïc (soumission de l'Islam sunnite à l'État, répression du port du voile ou du fez) et unitaire (sur le modèle français) : démocratisation (vote des femmes, promesse du "bonheur d'être Turc") et modernisation (adoption de l'alphabet latin, européanisation des moeurs et des costumes)






Lundi 22 janvier [11 h 15 - 12 h 10] / Travaux-Dirigés n°6

"Démocratie populaire"
(correction de TP 11)

cliquez pour agrandir et voir dans la leçon idoine

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Depuis 1946 en Europe orientale et dans les pays satellites, et 1949 en Chine... voire de 1922 à 1991 (fondation de la Russie des Soviets, fin de l'URSS)



DICTATURE.DU. PROLÉTARIAT :
SUSPENSION PROVISOIRE DES LIBERTÉS
dans le cadre d'une transition révolutionnaire constituant le prolétariat (classe ouvrière et masses laborieuses) en classe dominante dans une première phase, dite socialiste, mais destinée à réaliser ensuite l'élimination de la Bourgeoisie et à bâtir une société communiste idéale, sans classe

démocratie.populaire (ou socialiste)

accordant peu d'autonomies locales et individuelles  au nom du "centralisme démocratique" exercé par les représentants du prolétariat (les Bolcheviks puis le PCUS en Russie)

Pouvoir en théorie collégial mais élections contrôlées (une seule liste de membres du Parti et de "sans partis" à approuver ou non) et domination du Parti sur l'appareil d'État



volonté.d'établir. une égalité stricte en détruisant les classes sociales aux dépens des libertés individuelles (bourgeoises) ; éducation des masses et promotion de l'Égalité au travers du féminisme et de l'antiracisme, hostilité au pluralisme

le Bonheur est synonyme de bien-être (matérialisme, athéïsme) et passe par la destruction de la propriété privée (collectivisation des moyens de production)



LE PEUPLE souverain est dans un premier temps le prolétariat, qui délègue provisoirement à l'État socialiste la mission de gouverner, mais qui exercera ses droits dans le cadre d'une démocratie directe durant le stade ultérieur (dépérissement de l'État)


risque de despotisme : dictature du parti unique et culte de la personnalité en faveur d'un chef accaparant la réalité du pouvoir



risque de dérive totalitaire : brimades et contrôle des cultes, répression des oppositions, Terrorisme d'état à l'égard des minorités


inefficacité du capitalisme d'état substitué le plus souvent aux coopératives : pénuries chroniques
Si la démocratie populaire n'a pas été mise au programme du thème 1, c'est sans doute avant tout parce qu'elle est apparue rétrospectivement, dans ses pratiques, comme un régime totalitaire plutôt que "démocratique", les penseurs occidentaux réservant cette épithète aux régimes libéraux et pluralistes, non autoritaires. Les ambitions démocratiques des révolutions et des régimes socialistes ne sont pourtant pas de pure propagande : mais l'accaparement du gouvernement par des factions centralisatrices qui les caractérise, leur mépris des libertés individuelles et du pluralisme et leur admiration pour la démocratie directe (dans les phases initiales de la conquête du pouvoir, puis comme horizon théorique éloigné) tranchent avec le goût occidental pour la représentation, les moeurs et les élections libres : pierres angulaires des démocraties libérales.

  préparation du devoir du 24 (DS3) : un paragraphe argumenté
sur la démocratie contemporaine OU sur les puissances mondiales OU une explication d'un document portant sur une théorie de Géopolitique (révisez les visions de Haushofer et Mackinder) ; il s'agira de puiser dans vos connaissances pour étayer votre raisonnement
donc d'argumenter, sans avoir besoin de respecter aucune mise en forme particulière




TP15
POUR LE 24/01
Révisez le tableau ci-dessus et complétez si besoin la ligne concernatn la démocratie populaire. Préparez le devoir du 29 en prenant connaissance des consignes un peu plus loin :






Mercredi 24 janvier [10 h 20 - 12 h 10]

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3.  La Russie depuis 1991 : une puissance déchue entre re-développement et aggiornamento stratégique - JALON 9

A - Russes et Russiens  : des orphelins de l'Union Soviétique,rapidement désintégrée en 1991 (la Russie faisant figure de  puissance déchue à la fin du XXème siècle).




Fragment de l'ex-URSS, la Russie demeure un pays exceptionnel par ses dimensions continentales (c'est le plus vaste état au monde avec une superficie de dix sept millions de km2). Sa population, inférieure à 150 millions d'habitants, est essentiellement répartie en Europe (80% des habitants sur 25% du territoire). Beaucoup de citoyens (parfois dits "Russiens") ne sont pas des Russes (de culture slave et orthodoxe, russophones) mais appartiennent à un des groupes minoritaires en Russie (autrefois désignés comme des peuples allogènes) tels que les Tchétchènes ou les Tatars, qui, pour la plupart, occupent des territoires enclavés dans l'espace russe. A l'inverse, les Russophones sont nombreux dans les républiques autrefois soviétiques des Pays Baltes ou d'Asie centrale, qu'il s'agisse ou non, au plan "ethnique", de populations Russes (slaves).



Russes Blancs (Biélorusses) et Petits Russes (Ukrainiens) ont bénéficié d'un statut social relativement favorisé dans l'Histoire impériale, même si l'URSS les a posés en victime du nationalisme "grand-russe" en tout cas comparativement aux nations d'Asie centrale et autres minorités : les trois groupes consitueraient, aux yeux des partisans de l'idée "Panrusse", développée dès avant le XIXIème siècle, un seul peuple ou "méta-peuple" - ce dernier mot est forgé sur le modèle de la "méta-population", une notion apparue récemment en Écologie et utilisée pour caractériser des populations apparentées car incluses dans une même espèce mais dispersées dans l'espace quoique  interconnectées. L'expression relève de la Biologie et s'applique à l'origine aux animaux ! (sic).




Lundi 29 janvier [10 h 20 - 11 h 15]

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B - La Fédération de Russie depuis 2000 : un état soucieux de maintenir son emprise sur "l'étranger proche"  (les anciennes républiques soviétiques) et un Éxécutif (incarné par Vladimir Poutine dès 1999)  jouant la carte militaire et gazière pour revenir sur le devant de la scène mondiale


C - Pivot vers l'Asie, pression sur l'Europe orientale ou préoccupations méridionales (caucasiennes et méditerranéennes) ? Un opportunisme payant et des résultats indéniables, au prix toutefois d'une modernisation encore très incomplète et de relations détériorées avec "l'Ouest", surout après les invasions de l'Ukraine, en 2014 puis 2022.

Que veut la Russie de Poutine ? (un film de la collection "Mappemonde")


00 : 00 / 05 : 20 La crise ukrainienne, un tournant - 05:20 / 12 : 05 La désillusion russe face à l'Occident - 12:05 / 17.35 La Russie se tourne vers l'Est


La décision des États-Unis d'accepter dans l'alliance militaire occidentale des états issus de l'URSS, en contravention des engagements pris initialement auprès de la Russie, et l'installation de boucliers anti-missiles en Roumanie puis en Pologne, menaçant de neutraliser la force de frappe nucléaire de la Russie, ont suscité la méfiance de cette dernière, puis une série de ripostes vigoureuses. L'annexion unilatérale de la Crimée en 2014 et les pressions exercées sur l'est ukrainien (ou les pays baltes) inquiètent les puissances européennes et sont dénoncées par les États-Unis : elles ont fait naître un climat de "nouvelle guerre froide" relançant la course aux armements (armes hypersoniques russes). La Russie, boudée par les investisseurs occidentaux et sous embargo commercial, mais premier fournisseur de gaz en Europe, se tourne de plus en plus vers l'APEC (depuis 2016, ses échanges avec l'Asie-Pacifique seraient égaux voire supérieurs à ceux réalisés avec l'Europe) et s'est beaucoup rapprochée de la Chine, qui oeuvre à rassembler autour d'elle ses voisins continentaux, dans le cadre de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Moscou garde un pied en Méditerranée (sa base navale en Syrie) conserve la mainmise sur le Caucase (quoique son intervention modératrice dans le règlement du conflit entre l'Azerbaidjan et l'Arménie ait été remise en cause cette année par les Azéris) et tente de promouvoir l'Union Eurasiatique (une union douanière dont la réalisation des "routes de la soie" voulues par la RPC augmente théoriquement la pertinence).

 








TP16
POUR LE 29/01
Vérifiez ou recopiez la prise de notes
et prenez connaissance du compte-rendu d'un exposé, produit en 2020-2021, sur le sujet
"du re-développement de la puissance russe"




LA RUSSIE DEPUIS 1991
 un exposé et son analyse

Transition conclue en 1991
C'est l'aboutissement de réformes mal acceptées (la perestroika) et d'une démocratisation tardive (la glasnost) mises en oeuvre par Mikhaïl Gorbatchev pour "sauver" l'URSS. Dernier président de l'Union Soviétique et désireux de maintenir le système soviétique, il est pourtant contraint de prononcer l'interdiction du PCUS après un putsch avorté commandé par les élites communistes et doit accepter la dissolution de l'Union au profit de la République de Russie de Boris Eltsine, Président élu par le suffrage populaire et qui s'est opposé avec succès au coup de force à Moscou. L'URSS devient alors la CEI (communauté des états indépendants) mais cette dernière organisation n'est pas un grand succès. La Russie succède à l'URSS à l'ONU et entend conserver un droit de regard sur les affaires intérieures des autres états successeurs de l'URSS, entreprenant de se convertir rapidement à l'économie de marché et tentant dans le même temps de se libéraliser. Mais le PNB et le niveau de vie des citoyens s'effondrent !

Carte d'un démembrement
C'est la Russie, sa principale composante, qui quitte l'URSS et la fait imploser. Mais le recul de son influence dans les autres républiques soviétiques (désignées comme étant "l'étranger proche") et l'immigration subie des "pieds rouges" (des Russes indésirables dans les pays autrefois intégrés à l'URSS, appelés ainsi par analogie avec les rapatriés d'Algérie) mécontentent fortement l'opinion. D'autant que les PECO sont intégrés dans l'Union Européenne mais également dans l'OTAN et que la Russie, en plein désarmement,  n'est plus une puissance respectée sur la scène mondiale.

Reprise en main
Vladimir Poutine choisi comme sucesseur par Eltsine, incarne un pouvoir fort et se succède à lui-même depuis 1999 au poste de chef de l'État et (transitoirement) à celui de premier ministre. Sa fermeté face au séparatisme (guerre de Tchétchénie) et ses postures viriles voire homophobes plaisent aux franges conservatrices de l'opinion et en font un dirigeant populaire, dont les opposants sont privés de tribune par une presse écrite et un système audiovisuel dominés par le gouvernement. Poutine procède à une recentralisation de la gouvernance, restaure un dirigisme économique d'autant mieux accepté qu'il se montre ostensiblement plus dur à l'égard des oligarques (du moins ceux qui sont suspectés de vouloir lui résister) et entend restaurer la puissance et la réputation internationale de la Russie en réarmant le pays et en se tournant vers le Sud, intégrant le groupe des BRICS.

Rebond et fragilité
L'essor de l'économie pétrolière et gazière et les interventions militaires du régime, sans parler du leadership, controversé mais indéniable, de son dirigeant, lui confèrent rapidement légitimité et prestige. Cependant, la Russie reste très dépendante de ses exportations de matières premières et sa politique extérieure brutale la marginalise en Europe (annexion de la Crimée en 2014, après l'apogée des jeux de Sotchi) ce qui l'expose à des sanctions internationales (éviction du G8, embargo commercial occidental, retrait de médailles olympiques pour fait de dopage, etc.). Vladimir Poutine réforme en 2020 la constitution pour ouvrir la voie d'une possible présidence "à vie" mais le fait qu'il n'ait pas préparé pas sa succession ni réussi à réintégrer la cour des grands (les Occidentaux continuant à le "snober" ouvertement sans toutefois parvenir à adopter des sanctions efficaces) ternit son bilan alors que la mauvaise conjoncure économique et la COVID 19 affectent durement une population vieillissante, dont les effectifs décroissent.

Trouvez dans la médiathèque la présentation  ayant servi de support à l'exposé




Lundi 29 janvier [11 h 15 - 12 h 10]

Devoir-Surveillé n°3 DS3


compétences M4 + C2
Axe 1 : douze heures dont évaluation:1 et méthodologie 2

Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales



Axe 2 : approche géopolitique de la puissance




Mercredi 31 janvier [10 h 20 - 12 h 10]

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SEMAINE 5



CHAPITRE VI
De la puissance au rayonnement international : géopolitique actuelle des langues, des technologies et des infrastructures

(Axe 2 du second thème : "Les caractéristiques  des puissances internationales")

 Leçon 3 du Livre  pages 146-147

1.  L'exemple chinois : une puissance restée longtemps modeste dans ses ambitions, mais dont la culture, les innovations et les moyens financiers assurent le rayonnement global

A - Une langue encore confinée mais que les instituts Confucius s'efforcent avec succès de diffuser partout dans le monde
JALON 10

Si le Chinois est sans doute de longue date la première langue par le nombre de ses locuteurs, il n'était - jusqu'à très récemment - parlé presque nulle part hors de Chine. Le chinois mandarin, langue de l'État, n'est pas, de surcroît, la langue vernaculaire de la Chine du Sud, où c'est l'emploi du Cantonais (ou d'autres dialectes comme le Wu de Shanghai) qui est d'usage. Le Chinois n'est donc pas, à l'origine, une langue impériale, et sa diffusion a longtemps été d'autant plus limitée que la diaspora chinoise dans le monde était essentiellement d'origine méridionale, et parfois davantage portée à dénigrer le régime communiste et la langue officielle de la RPC qu'à se reconnaître dans son pays d'origine (encore que le mandarin soit aussi la langue de Taiwan). Les succès économiques et politiques de la Chine ont changé cet état de fait et l'internationalisation du mandarin s'accélère, son apprentissage étant perçu comme une opportunité en termes d'insertion professionnelle et d'ascension sociale. Les instituts Confucius contribuent à l'enseignement du Chinois dans le monde (où cette langue suscite un intérêt croissant, notamment en Afrique) mais aussi le rayonnement de la culture nationale, et peuvent passer pour des vecteurs efficaces d'une propagande d'état efficace, qui passe aussi par la mise en oeuvre d'un réseau de télévision global et multilingue et qui parviendrait à museler l'opinion intérieure comme à intimider et réduire les critiques externes (Sharp Power).

Manuel page 135  "... au service de la puissance chinoise"




B - Une "économie socialiste de marché" permettant aux entrepreneurs de réussir et d'exporter

Du point de vue de la RPC, l'économie du pays est "socialiste" comme le régime politique et social l'est également. Il s'agit en effet de désigner par cettte expression un stade transitoire de développement, l'objectif demeurant de parvenir un jour au Communisme, décrit comme une société idéale, une utopie. Cette économie socialiste s'est ouverte dès l'aube des années 80 au capitalisme, sous l'impulsion de Deng Xiao Ping, successeur de Mao (au pouvoir de 1949 à 1976) qui a d'abord autorisé la libre entreprise dans quelques "zones spéciales" peu nombreuses, puis n'a eu de cesse d'étendre les réformes destinées à moderniser l'état et l'économie. En théorie, la collectivisation de l'économie demeure l'horizon du communisme chinois ; en pratique, de nombreux hommes d'affaire, souvent issus des rangs du Parti, ont su s'enrichir au fur et à mesure que la Chine devenait l'atelier du monde. Une classe moyenne encore embryonnaire mais accédant à la société de consommation a d'autre part émergé, et la RPC s'est intégré dans l'espace mondialisé, devenant la première économie globale après les États-Unis. Des firmes comme Huawei sont désormais présentes partout dans le monde et reconnues pour leurs capacités technologiques. Les milliardaires chinois sont pourtant susceptibles de voir leurs initiatives contester par le Parti (Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, est aujourd'hui sur la sellette car suspecté d'abus monopolistique" après qu'il ait osé critiquer le gouvernement : sa "disparition" brutale montre la volonté du PCC de contrôler la société et l'économie).



C - Un leadership devenu plus agressif, incarné par Xi Jinping, promoteur de "nouvelles routes de la soie"  censées garantir la co-prospérité de la Chine et de ses partenaires


Documentaire "Le monde selon Xi Jinping" par Arnaud Xainte

(vingt et une premières minutes) et carte 1 page 142



L'incarnation du régime Chinois dans un nouvel homme fort, le Président Xi Yinping (vice-président dès 2008 et "numéro un" du Parti depuis 2012 puis chef de l'état à partir de 2013) coïncide avec l'affirmation de nouvelles ambitions internationales (le "rêve chinois" qui consiste à promettre aux citoyens Chinois, jadis victimes de l'impérialisme occidental, de retrouver d'ici à 2049 leur place légitime dans l'ordre mondial monde : au premier rang !).  Ce nationalisme assumé est censé garantir la pérennité du régime communiste en flattant l'amour propre des citoyens et permet la promotion de la personnalité du dirigeant (Xi annonce en 2018 son intention de se maintenir indéfiniment au pouvoir et se présente comme le troisième grand homme du pays après Mao et Deng, un peu comme Erdogan s'affiche volontiers comme le nouvel Ataturk). La légitimité du pouvoir communiste chinois repose donc sur une "volonté de revanche" délibérément assumée. Quant à la popularité du leader et de sa "première dame" (sinisation d'une pratique américaine) elle est initiée et mise en scène par les médias officiels, tous "à la botte" du pouvoir.




Par la voix de Xi, la RPC n'hésite plus à prôner - paradoxalement, car elle est souvent accusée de protectionnisme et impose aux investisseurs étrangers des joint ventures avantageuses pour le partenaire chinois - le "libre-échange" (présence au sommet de Davos, en Suisse, en 2017) et à se poser en challenger des États-Unis comme principal partenaire économique des grandes puissances, et singulièrement de l'Europe (un  accord sur l'investissement vient d'ailleurs d'être conclu le 30 décembre 2020 avec l'UE, accord qui autoriserait de libres investissements européens en Chine, une concession inattendue de la part du PCC, donnant plus de consistance aux promesses chinoises de s'ouvrir au monde et de pratiquer des coopérations "gagnant-gagnant" - quoi que le documentaire, plutôt très hostile, dise à ce sujet... mais dont la ratification risque de s'avérer compliquée).



La Chine entend développer les "nouvelles routes de la soie", un réseau d'infrastructures (voies ferrées, liaisons maritimes et ports, routes) destinées à sécuriser les débouchés commerciaux de la RPC et à créer une dépendance financière (dans la mesure où les aménagements reposent sur des prêts bancaires chinois voire sont construits par la Chine). Mais cette politique de puissance indirecte (influence économique) s'accompagne par ailleurs de démonstrations plus brutales : ouverture d'une base militaire chinoise à Djibouti en 2017, en dépit des promesses passées de la RPC ne pas reproduire les pratiques hégémoniques américaines, efforts d'armement considérables, avec l'objectif non dissimulé de devenir la première armée au monde, désinvolture très menaçante à l'égard des voisins (stratégie "de la langue de boeuf" en Mer de Chine méridionale, discours agressif et provocations à l'égard de Taiwan, répression tous azimuts à Hong Kong).



TP17
POUR LE 05/02
Vérifiez ou recopiez la prise de notes

amenez le manuel - indispensable pour les TD




Lundi 5 février [10 h 20 - 11 h 15] / Travaux Dirigés  n°7

ANALYSER LE PARTI-PRIS D'UN FILM ET JAUGER LA QUALITÉ DE SON INFORMATION

le documentaire présente Xi Jinping comme l'artisan d'une rupture : depuis 2012, il incarnerait un pouvoir exécutif moins collégial, aurait adopté une posture offensive tant vis à vis de ses vosiins que du monde ocidental et dévoilé des objectifs menaçants : le "rêve chinois" de redevenir la première puissance globale et l'intention affirmée d'user de la force pour évincer les États-Unis de la région Est-Asiatique, l'ambition d'imposer un nouvel ordre économique au détriment du dollar. Présenté par ses thuriféraires comme le troisième grand homme de la RPC (après Mao, son fondateur, et Deng, le père de la réforme et des succès industriels) il est proche de Poutine (successeur de Lénine voire des Tsars)



La nature de la puissance chinoise (son emprise à l'intérieur, son rayonnement à l'extérieur)

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1°) Le contrôle de la population : les nouvelles technologies
au service d'un totalitarisme  innovant ?

extrait du documentaire entre la 42ème et la 52ème minute
JALON 11 Les nouvelles technologies
 voir aussi le Manuel : pages 138-139


2°) Les nouvelles routes de la soie, win-win ou chantage de la puissance chinoise ?
extrait du documentaire entre la 22 ème et la 32ème minute
JALON 12
La maîtrise des voies de communication
 voir aussi le Manuel : pages 142-143

Choisir de répondre en quelques lignes à l'une des deux problématiques, en citant le film et le manuel, et en montrant si les deux supports se contredisent ou  s'ils présentent des faits analogues et des interprétations convergentes

évaluation notée






Lundi 5 février [11 h 15 - 12 h 10]

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Manuel, analyse de documents page 110



3.  La France : une des deux puissance moyennes mondiales encore existantes en Europe

Introduction / une influence globale paradoxalement liée
à la force de 'l'alliance occidentale" Military Watch :



A - Le Français : une langue impériale, encore prestigieuse et en expansion






Mercredi 7 février [10 h 20 - 12 h 10]



B - La start up Nation ? réalité ou voeu pieux
C - La France du TGV, des autoroutes et du câble : un pays communiquant (très connecté) ?

UNE HISTOIRE ET UN PATRIMOINE AU SERVICE DU RAYONNEMENT CONTEMPORAIN DE LA NATION : préparation à l'exposé sur les civilisations s'étant succédé sur le sol français demandé par l'équipe de Çesme

UNE FORCE DE FRAPPE AU SERVICE D'UNE DIPLOMATIE ORIGINALE QUI PERMIT A LA FRANCE DE PROFITER DE LA GUERRE FROIDE POUR EXERCER SON INFLUENCE : des bombes atomiques et des vecteurs, une stratégie indépendante
film: France Nuclear Weapons


La langue française, vecteur de puissance mondial ?
Manuel, analyse de documents : tableau 1 page 134 et étude pages 136-137

JALON 10

Le français n'apparaît pas de prime abord de manière évidente comme un outil de domination ni même d'influence dans les relations internationales puisque les locuteurs natifs francophones sont assez peu nombreux (les effectifs totaux sont médiocres, mais probablement sous estimés par le document, et le français n'est nulle part la première langue du point de vue numérique, pas même en Europe où il est devancé par l'Allemand, l'Anglais voire...
le Russe et le Turc (dont le domaine s'étend en partie seulement au continent européen). C'est essentiellement la langue de la France, du Québec (et d'un quart des Canadiens) de la Wallonie et de la Suisse romande. Ailleurs, il est pratiqué concuremment à d'autres langues. La fécondité (et non la "fertilité") des femmes francophones est par ailleurs trop faible pour suggérer un accroissement notable et automatique du nombre des Francophones dans l'avenir. Il est cependant possible, ce que le tableau ne dit pas, que cette population "explose" compte tenu de la situation démographique des pays dits "francophones" en Afrique, pour peu que leur jeunesse soit éduquée "en Français" et que l'usage de cette langue s'impose de manière définitive dans les décennies prochaines. Dans un tel cas de figure, le français devancerait peut-être même l'anglais avant la fin du siècle (en nombre de locuteurs).



Mais 32 états en font déjà une langue officielle ou d'enseignement privilégiée, et plus de 70 % des universités mondiales l'enseignent, malgré des critiques sur l'excessive importance accordée à son enseignement (c'est aussi une langue très étudiée  à l'école) ; le français serait toujours la secopnde langue la plus enseignée sur la planète ; il a joui d'un monopole diplomatique jusqu'en 1918, demeurant encore la langue de nombreuses chancelleries, et faisant presque jeu égal de ce point de vue avec l'anglais. Si l'usage du français ne garantit pas à ses locuteurs de trouver un emploi ni de disposer forcément d'opportunités économiques très nombreuses il s'agit encore d'un moyen d'ascension sociale, en raison du prestige attaché à sa pratique (circonstance qui explique la "francisation" de Bruxelles au XIXème siècle). Pour la France, la popularité de sa langue constitue, non pas une capacité d'action ni un moyen d'influence direct mais une "forme indirecte de puissance", soit une part de son "rayonnement" (un terme particulièrement adapté car il s'applique notamment au règne de Louis XIV, le roi soleil, sous lequel Versailles matérialise l'ambition du monarque d'étonner le monde et de lui servir de modèle.
Axe 2 : six heures dont méthodologie:1

Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales



Objet de travail conclusif : les États-Unis aujour'hui


Pour préparer les cours de la semaine prochaine : visionnez le diaporama du "Point" (cliquez sur l'image ci-dessous)





Lundi 12 février [10 h 20 - 11 h 15] - Cours
 
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CHAPITRE VII
Les États-Unis : hyperpuissance 


(objet conclusif  du second thème : "Les caractéristiques de la puissance internationale")






1.  Les lieux d'une puissance polymorphe
Une superpuissance (hyperpuissance) politique, mais aussi économique et culturelle, qui peut "faire", "faire faire" ou "empêcher de faire" et se trouve sans véritable alter ego en dehors de la Chine
(un rival qui reste cependant surclassé en l'état... pour peu de temps ?)

JALON 13 Lieux de puissance aux Etats-Unis
Voir aussi le Manuel : pages 154-158

A - Washington, capitale politique de l'Union et emblème de la démocratie libérale

Discussion avec les élèves sur les événements survenus au Capitole le 21 janvier 2021.
Les qualificatifs utilisés par les détracteurs de Donald Trump : rebellion, insurrection, acte terroriste ou coup d'état, extémisme. Ceux des observateurs : désordre, chaos, anarchie, violences, clivages, fragilité de la première démocratie au monde. Les polémiques sur la complaisance éventuelle de la police et le laxisme à l'égard des manifestants, surtout en comparaison de la répression du mouvement "Black Live Matters" (le fait est relevé par Joe Biden lui-même). L'appel au calme tardif (et très peu clair) de Trump. Les raisons du traumatisme et du retentissement international de l'événement : la "profanation" (François Hollande) de l'un des sites les plus "sacrés" du point de vue des démocrates du monde entier. La volte-face de certains parlementaires Républicains, qui cessent leur obstruction à la certification de l'élection présidentielle après les violences, et la démisssion de membres du gouvernement Trump. Les manoeuvres de Nancy Pelosi (Démocrate présidant la chambre des représentants) pour prévenir une initiative mallheureuse du président sortant voire pour obtenir son "impeachment". L'affaiblissement du prestige des États-Unis, une opinion publique très divisée (antagonismes raciaux, opposition bipartisane, tensions à gauche entre radicaux et Démocrates modérés, à droite entre Trumpistes et Républicains légalistes qui dénoncent "la folie" de Trump).




A1 La capitale historique de la Démocratie américaine

La "federal city" est construite à partir de 1791 sur les bords du Potomac en application de la constitution de 1787 et est baptisée après coup en l'honneur de George Washington ; c'est une ville dont les plans ont été dessinés par un urbaniste et architecte français, Pierre Charles l'Enfant, lequel avait servi dans l'armée de l'Union pendant la guerre d'indépendance et mourut en 1825 dans une relative indifférence. Réhabilité quelques décennies après son décès, L'Enfant est,
dans toute l'histoire américaine, la première personnalité à avoir fait l'objet d'un hommage national et à avoir été enterré au cimetière d'Arlington (en 1909) sans qu'elle eût été membre du gouvernement... un privilège jusqu'à l'inhumation dans ce même cimetière de Rosa Parks (en 2005).



Washington est une ville originale aux États-Unis (elle n'a officiellement pas d'élus au Congrès, son territoire étant une enclave fédérale : le "District of Columbia", et l'on  n'y voit aucun gratte-ciel, mais beaucoup de constructions néo-classiques et des avenues obliques contrariant le plan en damier typique de l'Amérique du Nord ; sa population est essentiellement composée de fonctionnaires et est très largement afro-américaine, à plus de 70%). Elle n'est que la sixième agglomération du pays mais sert de modèle aux capitales des 50 états : car toutes ont leur palais du gouverneur, leur capitole et abritent le siège d'une cour suprême, et ce sont souvent des villes relativement modestes (Albany pour l'état de New York, Sacramento en Californie, Tallahassee en Floride, etc.).



A2 Le siège des trois pouvoirs de la République américaine

La Maison-Blanche est l'emblème de l'Éxécutif (le gouvernement, incarné par le Président, qui se réserve l'aile ouest, où se trouve le fameux "bureau ovale" tandis que l'aile est est occupée notamment par les bureaux de la "First Lady" - devenue une véritable institution depuis Eleanor Roosevelt -  et ceux du vice-président).



Le Capitole abrite le Congrès (chambre des représentants et sénat) qui exerce le pouvoir législatif et dispose par ailleurs de sa fameuse "Bibilothèque". La Cour Suprême (sommet du pouvoir judiciaire) siégeait jusqu'en 1935 dans le même bâtiment mais dispose de ses propres locaux depuis cette date.

Le parc central (National Mall) et l'obélisque dédié à George Washington font partie des décors familiers des scènes de film tournées dans la capitale. Washington héberge également la Réserve Fédérale, mais aussi la Banque Mondiale et le FMI.



A3 La maison et l'avenue du POTUS (Président of the United States)

La Maison-Blanche est la résidence du Chef de l'État depuis l'élection du second Président (Donald Trump a été le 45ème). Construite avec le concours d'Afro-américains mais longtemps symbolique du "white power" (jusqu'aux mandats de Barak Obama entre 2009 et 2017) elle est devenue comme tous les bâtiments de la capitale un enjeu dans le combat pour les Droits Civiques et l'extension des pratiques démocratiques en Amérique (Martin Luther King prononce son discours historique : "I have a dream" dans l'escalier du Lincoln Memorial).

Un reportage canadien sur "Washington, la blanche" :



"Pennsylvania avenue" est l'artère reliant la Maison-Blanche au Capitole, où défilés et parades officielles se succèdent toute l'année, d'où son surnom d'America's Main Street. La cérémonie d'investiture du POTUS y est mise en scène, de même que la prestation de serment (sur la bible) en présence de la FLOTUS. C'est une voie triomphale, encore que le Président nouvellement élu ait pu y être parfois conspué (ce fut le cas pour George W. Bush dont la première élection était contestée.




Les préparatifs de la deuxième investiture d'Obama en 2013 vus et mis en perspective par "France 24"



Des festivités menacées en 2021, par le contexte sanitaire (la COVID19) et le risque de violences





Lundi 12 février [11 h 15 - 12 h 10] - Cours

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B - New York City, mégapole mondiale (et "grosse pomme"  du tourisme international)



Un clip de 2009 magnifiant la grande cité états-unienne, et des paroles (diaporama ci-dessus) vantant "le rêve américain" : un succès commercial planétaire pour le rappeur Jaz-Z (et la chanteuse Alicia Keys) mais une mystification pour certains critiques....

Un inventaire rapide des lieux les plus emblématiques de la ville (entre autres : le pont de Brooklynn, Times square, Broadway, l'Empire State Building ou le Rockfeller center...) qui permet d'entrevoir (même si ce n'est pas intentionnel) les fonctions urbaines supérieures permettant à NYC de rayonner sur le monde entier (influence économique, culturelle, etc.. ). Mais encore le rêve américain (le stade des yankees, le quartier de Tribeca et l'allusion à Sinatra - du reste le chanteur préféré de Donald Trump et, pendant très longtemps, le détenteur du record des ventes de disques).
Vocabulaire : mégapole, ville-monde, métropole




Une video de présentation du tour en hélicoptère proposé aux touristes à partir de Manhattan

La statue de la Liberté et Ellis Island, des symboles du pouvoir d'attraction et du rayonnement politique de l'Amérique comme de l'importance de New York  en tant qu'incarnation du Nouveau Monde et principale ville touristique du continent voire de la planète.


C - Studios, technopoles, bourses et bases spatiales : une myriade de points d'appui sur le territoire états-unien et au dehors ( mais aussi :une population inventive et au travail, un vaste et riche territoire et des investissements extérieurs colossaux)

A New York d'une part : le NYSE (Stock Exchange, la bourse de Wall Street) et le NASDAQ (cotant surtout des actions de sociétés du monde digital et situé en fait en banlieue : dans le Connecticut, près de l'Université Yale) et, à Chicago d'autre part : la bourse des matières premières et primaires, reflètent l'importance des États-Unis dans les flux financiers globaux. Les FTN d'origine américaine ne sont pas toutes concentrées dans la capitale (au contraire du modèle parisien) et sont dotées de QG (headquarters) plutôt que des sièges sociaux . Les GAFA sont essentiellement en Californie, mais 3M (Scotch) est à Minneapolis, Digital à Chicago, Coca-Cola et CNN à Atlanta, etc. Les agglomérations n'ont pas un "centre-ville" mais un CBD (Central Business District) voire des "edge cities" périphériques (un peu comme le quartier de "La Défense") où se prennent les décisions stratégiques.




Production graphique : croquis de "l'oméga américain"
déployé sur le Mainland (ou CONUS pour contiguous -or continental- United States)

cliquez pour voir le diaporama


Pour ce qui concerne la localisation de la création intellectuelle, on pense souvent à Hollywood (lieu des tournages) mais les scénaristes (télévision, cinéma) et les éditeurs sont plutôt dans le Nord-Est et surtout à New York, premier pôle de l'industrie du Net pour ce qui concerne les contenus diffusés comme pour l'importance des flux en transit.




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Mercredi 14 mars [10 h 20 - 12 h 10] - Cours

2.  Le déploiement d'une puissance diplomatique, économique et militaire encore prégnante partout dans le monde - Cours


rappel de vocabulaire : puissance potentielle et puissance déployée

pojection (bases prépositionnées et pactes, écrits ou non) depuis la fin de l'isolationnisme (Pearl Harbor)
encore 70% des dépenses militaires mondiales (près de 90% avec ses alliés)
sept flottes pour garantir le liberté des mers et intervenir dans "l'anneau" intérieur et défier la puissance continentale

de grandes difficultés à justifier la mobilisation de tels moyens  depuis 1991 : quel ennemi après l'implosion du bloc communiste et la fin de l'URSS en 1991 (le Sud ? le Djihadisme ? la Russie ou la Chine ?)
des doutes sur la réalité des perceptions états-uniennes (vanité des théories de Samuel Huntington, qui prédisait "un clash des civilisations", défiance à l'égard d'un Sud Global fantasmé : car les BRICS ne constituent pas un bloc adverse, mais plutôt des concurrents)

des théories complotistes exploitant les failles de la diplomatie des États-Unis (légéreté de Biden sur le dossier ukraineien rappelant les maladresses de M. Albright avant l'invasion du Koweit par Saddam Hussein ou "la gaffe" de Foster Dulles oubliant de citer la Corée au nombre des pays amis dans les années 50)

A - Du moyeu au pivot : un rôle central dans les relations internationales mais un déclin inéluctable encore que relatif

Bruce Cumings ou le nombril du monde toujours américain ; l'administration Obama et le pivot vers l'Asie ; une posture plus offensive et classique de la part d'une empire menacé depuis l'élection de Donald Trump (il ne lui reterait plus que le recours à la force pour maintenir son ascendant ?)



B - Des alliés et des partenaires, qui sont également des concurrents, mais aussi des ennemis (au moins potentiels) et des rivaux : "rogue states" et puissances ascendantes

des tensions liées à l'universalité prétendue des lois américaines (d'Amato, Kennedy) et au rôle du dollar dans les échanges : l'affaire Alsthom/ General Electric
Le Crédit Agricole à Cuba ; Nordstream, etc.

des pays tentant d'échapper à leur mise au ban infligée par l'Amérique (Iran) d'autres qui refusent d'appliquer les sanctions occidentales mais ne se comportent pas en ennemi (Inde)



C - Un sentiment de déclin voire de déclassement

une opinion moins optimiste... et moins persuadée de la supériorité de sa civilisation : car le modèle s'érode (d'autres démocraties existent ainsi que des sociétés plus opulentes ou plus justes, moins violentes ou plus apaisées) comme le consensus (radicalité de la gauche, conservatisme et brutalité de la droite, quand l'opposition traditionnelle entre Démocrates et Républicains portait plutôt sur la répartition des compétences fédérales et locales)

un manque de resources humaines et des peurs qui ont fait renoncer aux interventions armées au sol (après l'échec des interventions en Irak et en Afghanistan)

une incarnation du leadership délicate (Trump ou Biden sont âgés, clivants, parfois peu écoutés dans le monde)

l'impression d'une percée chinoise dans les High Techs (5G, processeurs)

un pays qui se replie et se ferme (inquiétudes texanes, notamment, qui poussent à contrôler la frontièe avec le Mexique et à refuser l'immigration ; déclarations qui effraient les alliés européens, traumatisés par un risque de découplage pour l'instant imaginaire ou exagéré - cf la mort cérébrale de l'OTAN constatée par Emmanuel Macron).

Le sentiment de déclin est cependant ancien : très fort dans les années 80 ("étreinte du samourai" japonais, humiliations subies en Iran, percée médiatique de Gorbatchev, moqueries à l'égard de Reagan, un cow boy de cinéma jugé incompétent et sénile par la presse de la côte Est) il a été démenti par les faits (échec soviétique, émergence de l'internet et des GAFAS, etc.)



TP18
POUR LE 13/03
Vérifiez ou recopiez la prise de notes








TP19
POUR LE 19/03

La  puissance états-unienne aujourd'hui : force et faiblesses

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1°) Les lieux emblématiques de la puissance américaine : Washington, New Yok City et l'oméga actif  des technopoles et des villes globales


2°) La prise du capitole par les partisans de Donald Trump le 20 janvier 2021 : un symbole de la crise états-unienne ?


Choisir de répondre en quelques lignes (trente phrases environ) à l'une des deux problématiques, en citant le cours et  aventuellement le manuel pour étayer votre propos (c'est-à-dire argumenter).

évaluation notée

LE DEVOIR PEUT ÊTRE RENDU PAR ANTICIPATION POUR CELLES ET CEUX DES ÉLÈVES
QUI SOUHAITERAIENT QUE LE RÉSULTAT SOIT PRIS EN COMPTE AU DEUXIÈME TRIMESTRE

conclusion 4 heures
Cumul 24 heures dont méthode 3 et évaluation 1

VACANCES D'HIVER
DU 14 FÉVRIER AU 4 MARS


encadrement par le professeur de la Coopération localisée C1

voyage d'étude ERASMUS+ à Çesme du 2 au 9 mars

(deux lycéens concernés dans ce groupe)





Lundi 10 mars

Retour sur le projet Be.Bo.P
Bilan de la mobilité C1 et consignes pour C2
une visioconférence à l'intention des parents sera implantée
le lundi 18 mars (reportée au 25 en raison d'un incident technique)



THÈME II  :
24 heures



III


Thème 3
Les Frontières







Lundi 10 mars [10 h 20 - 12 h 10] - Cours

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Axe 1 : Tracer des Frontières, approche géopolitique

CHAPITRE VIII
Géopolitique des frontières :
des lignes de démarcation anciennes et dynamiques, un pavage fondamental du monde contemporain souvent contesté, des espaces aux contours indécis et aux fonctions mouvantes


(Introduction et Axe 1 du troisième thème : "Les frontières politiques")
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INTRODUCTION : Reformulation et problématiques, étymologie
Lignes de démarcation. Une définition communément acceptée (celle d'un tracé linaire statique séparant deux états) assez éloignée de la réalité.

anciennes et dynamiques. Le partage des territoires est très ancien mais les dits partages n'ont cessé d'être remis en cause. Les frontières bougent et leurs fonctions évoluent : elles sont doublement "en mouvement". A l'origine, il s'agit (pour les cités gréco-romaine snoamment) de limites sacrées mais disputées.
Un pavage fondamental. Les planisphères en usage, en Géographie notamment, continuent de faire mention dans la plupart des cas du "pavage fondamental" que représentent les frontières des états (premiers acteurs dans les relations internationales, même si OIG, ONG et FTN interviennent aussi).
souvent contesté. Environ 200 états coexistent dans le monde mais les états les plus investis sur la scène diplomatique (États-Unis, RPC et France) comptent chacune seulement un peu plus de 160 ambassadeurs : certaines frontières, et donc des états, ne sont en effet pas universellement reconnus (La République de Chypre du Nord ne l'est que par la Turquie, la Transnitrie existe légalement aux yeux de la Russie uniquement, etc.) !
des espaces aux contours indécis. Les frontières sont à la fois des régions au contact d'un ou plusieurs états et des lignes de clivage. Les zones frontières (frontalières) sont d'autant plus épaisses que les échanges sont plus libres et plus intenses.
aux fonctions mouvantes. Historiquement, la frontière a joué le rôle de glacis (espace peu peuplé et parfois peu défendu censé protéger le coeur du territoire d'une éventuelle invasion) puis d'interface (région traversée par des flux de toute nature dont la proximité d'avec le pays vosiin devient un avantage comparatif). Au plan géographique les frontières européennes sont du deuxième type, mais certaines frontières dans le monde demeurent rigoureusement fermées (les confins algéro-marocains, par exemple) et sont encore des zones militarisées.
Voit-on partout une évolution voire un effacement des frontières, qui deviendraient toutes des interfaces plutôt que des barrières ?



étymologie
Le mot frontière est relativement récent. Il désigne dans le cadre du programme des réalités qu'il désigne imporprement dans la mesure où le mot n'apparaît en Français qu'au XIIIème siècle, comme un adjectif dérivé de "front" (au sens militaire du terme) pour désigner, par exemple, une forteresse contenant un ennemi. On parle parfois à cette époque de "pays de frontière" pour les provinces périphériques d'un royaume, le terme "fins" ou "confins" s'appliquant alors à la ligne,  souvent imprécise, censée séparer deux royaumes voisins. La ligne frontière devient plus précise et plus effective avec l'essor des états modernes en Europe (entre le XIIIème et le XVIème siècle, époque où le mot prend son sens actuel) : elle est dès lors dument cartographiée, mais sans pour autant que l'affirmation de leur intangibilité au plan juridique à partir de 1648 (aucun changement sans un accord des parties concernées ou un jugement par un tribunal international  compétent)
ne débouchent sur la fixation exacte des contours de toutes les frontières, loin de là.




Un extrait de l'émission "Ce soir ou jamais"
sur le thème : Toutes les cartes sont fausses

           

Certains débatteurs n'ont pas compris le sens de la question posée, délibérément provocatrice. Toutes les cartes sont en effet exactes au plan mathématique, mais la projection et les limites de la carte sont choisies délibérément par le cartographe en fonction de l'utilisation souhaitée de l'outil (qui a beaucoup servi à "faire la guerre"). Les cartes  ne sont pas fausses mais forcément subjectives. La fixation du méridien de référence (à partir de 1783) à Greenwich relève d'un "eurocentrisme" daté mais a l'avantage de mettre aussi l'Afrique (très vaste, encore "relativement vide" et riche de nombreuses ressources) au centre du planisphère et d'éviter par conséquent d'avoir à choisir entre les deux pôles en compétition aujourd'hui pour le leadership mondial : l'Amérique du Nord et l'Asie de l'Est ! Les cartes ne mentent pas à proprement parler mais elles sont choisies arbitrairement, comme aussi leur échelle (par exemple : les frontières de la France en Europe ou dans le monde). La rédaction de leur légende peut être abusivement simpliste (quand les territoires sont confondus avec les sociétés humaines censément contenues par leurs frontières) et des préjugés en rendre la lecture malaisée (par exemple, à la frontière pyrénéenne : l'idée que le territoire français est forcément plus au Nord que n'importe quel point en Espagne, ce qui est faux).

Vocabulaire : projections, projections de Mercator et de Peters, projections polaires, cartogrammes






Mercredi 12 mars [10 h 20 - 11 h 15] - Cours

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1.   Les frontières avant les frontières : des marches contre "les Barbares"... ou de simples limites administratives à l'intérieur des empires


JALON 16 Le limes rhénan


A - Rome : le "limes" et les provinces (invention de la frontière ?)

A1 Le limes : un cordon sanitaire plutôt qu'une vraie frontière

Devenue un empire après avoir conquis toute l'Italie et la Provence, Rome ne reconnaît aucun alter ego avec lequel elle aurait pu s'entendre sur une limite commune de leurs territoires respectifs (une frontière, au sens où on l'entend aujoud'hui) puisqu'elle a détruit Carthage et la Macédoine, annexé les cités grecques et demeurera presque indéfiniment en guerre contre la Perse, seul état très bien organisé et pérenne qu'elle ait connu dans son voisinage.

Elle dispose cependant tout le long de ses limites extérieures d'une frontière fortifiée, dit limes, qui peut prendre la forme d'un ou plusieurs murs (celui d'Hadrien sépare aujourd'hui encore l'Angleterre et l'Écosse). Il ne s'agit pourtant pas, en général, d'une ligne, mais plutôt d'un espace tampon censé (après la fin des campagnes de Jules César et les annexions d'Auguste) protéger les provinces des incursions barbares plutôt que de servir de base arrière à de nouvelles conquêtes (sauf, passagérement, sous Trajan).



Voir dans le Manuel : les frontières romaines pp 198-199 et le limes rhénan pp 200-201

A2 Les limites provinciales : des découpages souvent remaniés et des enjeux historiques débordant les logiques administratives

L'exemple de l'Aquitaine est frappant, qui montre que tracer une démarcation est non seulement, dès l'Antiquité, la source de possibles tensions voire de violences (Remus et Romulus), mais aussi qu'il s'agit d'un enjeu pour les générations suivantes. L'Aquitaine est décrite par César comme un territoire limité au Nord par la Garonne et s'étendant jusqu'aux Pyrénées, dont les habitants lui semblent différents des autres Gaulois. C'est ensuite le nom d'une puis plusieurs provinces romaines, étendues du Golfe de Gascogne jusqu'à la Loire (les Gaulois de Bourges, la capitale provinciale, sont apparentés à ceux de Bordeaux).

La "pierre d'Hasparren" mentionne le résultat de l'ambassade auprès de l'empereur conduite par un notable local, Verus (magister du pagus des Spariani, puis responsable des finances et président du conseil de la Cité : sans doute  au chef-lieu de Dax, enfin prêtre du culte impérial de la cité). Il aurait obtenu la séparation des "Neufs Peuples" d'avec "les Gaulois" (à moins que ce ne soit le contraire ?). Beaucoup veulent voir dans la pierre la preuve que les Romains auraient, dès l'origine, distingué les "vrais Aquitains" (proto-basques ?) des Gaulois et établi pour cela, très tôt, une véritable "frontière" à l'intérieur de l'empire - mais la datation de la pierre (les Historiens sérieux penchent pour le début du IVème siècle voire la fin du IIIème siècle) permet de rapprocher l'événement décrit des réformes de Dioclétien, dont le but est pratique et qui sont universelles. Car l'Aquitaine est  alors (vers 284 voire  un peu plus tard) divisée en plusieurs circonscriptions fiscales et administratives, comme toutes les provinces ; le territoire du Sud Ouest recevant le nom de Novempopulanie (ou Aquitaine troisième). Le texte de l'inscription est ambigu : il pourrait bien s'agir en fait de la réunion aux Trois Gaules d'une portion de province jusque là associée à l'Hispanie (hypothèse de Mommsen). En tout cas, les "Neuf Peuples" mentionnés font bien partie du diocèse des Gaules au Bas Empire, même s'ils se distinguent probablement par certains traits des populations d'Aquitaine Première (Bourges) et d'Aquitaine seconde (Bordeaux) ; ils seront appelés "Vascons" à l'époque mérovingienne, mais aucune frontière ne les a jamais véritablement séparés des Gaulois dans l'empire romain.



Le texte dit  que "Verus, Prêtre, duumvir, questeur et maître du pagus (village)
s'étant acquitté de la mission qui lui fut confiée, obtint pour les neuf peuples,
la séparation d'/ ou bien, au contraire : l'union  avec les Gaulois.
De retour de la ville de Rome, il dédicace cet autel au génie du pagus
(le village d'Hasparren, qui fait partie de la cité des Tarbelli)".



B - La grande muraille de Chine (ou "le mur" de Donald Trump face au Mexique) : une tentative
(dérisoire ?) pour endiguer des migrations perçues comme une invasion

La grande muraille est une oeuvre colossale ; dans son état actuel (vestiges visibles et parties rénovées) elle  aurait une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6km de murs, 359 km de tanchées et 2232 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières.  Mais les autorités chinoises estiment que l'ensemble des ouvrages, en comptant les portions complétement invisibles car non conservées mesurerait 21 196,18 km. Il s'agit en réalité de constructions successives, destinées à protéger l'empire d'incursions venues du Nord (mongoles,mandchoues, etc.) et dont l'efficacité s'est à chaque fois révélée illusoire.

A tel point que la construction de murs comparables est considérée parfois - de nos jours - comme un aveu de faiblesse (incapacité à gérer les flux ou à assimiler les migrants, en Europe par exemple) et comme une stratégie vouée à l'échec. Elle est mal perçue de surcroît par l'opinion publique, surtout lorsque la mise en place de ce "limes" s'accompagne de mesures d'expulsion et de tentatives d'intimidation de l'état voisiin, comme ce fut le cas de la part de l'Administration Trump (qui n'a toutefois pas inventé le mur, édifié progressivement par d'autres gouvernements, mais a prétendu le réhausser et en faire payer le coût au Mexique).


^^Pique-nique transfrontalier à Tecate^



Mercredi 12 mars [11 h 15 - 12 h 10] - Cours
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C - Les "marches" : des espaces  disputés, aux confins des cités grecques comme plus tard aux limites des grandes entités féodales à l'époque médiévale

Les frontières ont longtemps été des zones aux contours assez flous et non des tracés linéaires. C'est ainsi que les cités de la Grèce antique marquaient leurs limites en édifiant sur celles-ci des sanctuaires (souvent disputés par leurs voisines). Les futurs citoyens, durant leur éphébie, patrouillaient armés de bâtons d'un sanctuaire-frontière à l'autre, rossant sur leur parcours (ou se faisant battre par) les
jeunes gens des cités limitrophes, occupés à une surveillance analogue, sur les mêmes lieux.



Au Moyen Age, des principautés appelées "marches" sont créées par les rois, après une conquête ou un conflit, dans le but d'organiser la défense du royaume. Le terme dérive du latin "margo" (et du germanique mark : marge ou frontière) et désigne une province frontalière militarisée (puis, par extension, toute province périphérique, les marches devenant des marquisats).


Encore à l'époque contemporaine, si la frontière est conçue comme suivant un tracé linéaire en Droit, elle peut se concrétiser par des points de contrôle parallèles séparant un "no man's land", situé entre les postes de douane (au pied des versants d'un col par exemple) voire entre deux murs, si la frontière est fermée.

Manuel : photographies de la page 369


Il peut même s'agir d'un terrain couvert de champs de mines (entre les deux Corées ou aux confins de la Serbie et du Kossovo). Par ailleurs des réalités régionales transfrontalières (Mexifornie, pays Catalans, etc.) ont tendance à s'affirmer, qui contestent de facto la séparation matérialisée par la frontière : s'agit-il de nouvelles sortes de marches ?
 



arrêt des notes du second trimestre le 14/03


TP20
pour le 18/03


Reprendre la prise de notes et vérifiez que vous êtes capable d'expliquer :
en quoi toutes les cartes sont "fausses"(1) , pourquoi l'utilisation de la carte de Mercator par les Européens est vue comme "ethnocentrique" (1), qu'est-ce que "le pavage fondamental" du monde et dans quelle mesure il est incertain et inadapté (2), depuis quand la frontière est représentée comme linéaire et séparant deux états de manière intangible (1), quelles sont les particularités du "limes" romain par rapport aux frontières contemporaines (1,5) pourquoi on désigne aujourd'hui certaines frontières comme étant des "limes", par une analogie trompeuse avec l'empire romain, et donnez-en un exemple (1,5). L'expression "marche" désigne des espaces périphériques confiées à un marquis à l'époque féodale : en quoi ces secteurs militaires sont-ils différents des confins entre cités antiques ? (1). Expliquez : "No man's land" (1).




Lundi 18 mars [10 h 20 - 11 h 15] -  TDt3.1

Travaux Dirigés n°8 (au CDI)

évaluation
Citez correctement un cours et reormulez des arguments.








Lundi 18 mars [11 h 15 - 12 h 10] - Cours

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2.   Les frontières : des limites arbitraires mais reconnues en principe, quoique sujettes
à d'infinis litiges 



A - Le système Westphalien (1648) et la définition juridique des frontières par les états modernes : une pacification très relati
ve des relations internationales

Les traités de Westphalie ont pour ambition d'instaurer un équilibre durable entre puissances (à cet égard, ils ne sont pas sans précédents en Europe : par exemple le Paix de Lodi conclue entre les états italiens en 1454). Mais ils réalisent cette fois, au lendemain de la Guerre de Trente ans, qui a ravagé l'Allemagne, déchirée entre princes protestants et catholiques, et vu la France et la Suède intervenir contre l'empereur, la mise en  place d'un nouvel ordre qui durera 150 ans ; également une pacification plus ambitieuse qu'à l'ordinaire. D'abord  en conduisant les états à se reconnaître mutuellement (la Suisse et les Pays-Bas, qui ont fait sécession de l'Espagne et du Saint-Empire des décennies auparavant, sont, pour la première fois, pleinement reconnus comme des états indépendants). Ensuite en posant le principe d'intangibilité des frontières, qui ne peuvent plus être changées par une agression mais doivent être acceptées (et ne peuvent être modifiées éventuellement) qu'avec l'accord des états concernés. Toutes les puissances détiennent la souveraineté extérieure (chacune est considérée comme indépendante, souveraine) mais également intérieure (nul  ne peut en principe s'ingérer dans leurs affaires intérieures, ce qui limite notamment l'influence du pape) tandis que toute alliance destinée à empêcher une puissance de dominer les autres est considérée comme licite.

B - Le droit des peuples à l'ère contemporaine : une affirmation paradoxale de la part d'états-nations expansionnistes et d'une Europe impérialiste

Au XIXème  et XXème siècles s'impose en Europe le modèle de l'état-nation, dont Britanniques et Français sont vus comme les précurseurs, en même temps que de nombreux pays cherchent à se doter de "frontières naturelles" (un concept défendu avec talent par Danton, célèbre orateur et chef révolutionnaire, qui place la France entre la mer et l'océan , le Rhin, les Alpes et les Pyrénées). La notion pose le problème de l'homogénéïté supposée du peuplement (avec le risque évident de provoquer des "nettoyages ethniques") et demeure très ambigüe : la frontière peut - en effet - être vue comme "naturelle" si elle est tracée en fonction du du relief (cours d'eau ou montagne, voire méridiens et degrés de latitudes, considérés comme des répères commodes) ou bien si son tracé tient compte du contexte économique (réseaux routiers et ferroviaires, inclus par exemple dans les confins occidentaux du territoire de la Roumanie après 1918, étendu à des zones de peuplement partiellement hongroises ou serbes pour donner plus de la cohérence à l'état). La question de l'Alsace-Lorraine illustre bien le caractère arbitraire des découpages (le tracé de la frontière est, en l'occurrence et du point de vue allemand, censément "naturel" aux plans linguistique et historique, après l'annexion de 1871 mais totalement inique du point de vue des annexés - qui n'ont pas été consultés - et de la France). Les frontières sont encore moins respectueuses du droit des peuples quand il s'agit de délimiter les domaines coloniaux des puissances.


arrêt des notes du second trimestre le 16/03

VISIOCONFÉRENCE ERASMUS+
le 18 mars à
écrire au Webmestre 19 heures reportée au 25/03

CONTINUUM RAVEL: ouvrez le lien dans un navigateur, indiquea votre nom et entrez ; ne téléchargez aucune application


TP21
pour le 20/03
Recopiez sur papier libre ou dans votre cahier in extenso la leçon du 18 mars
(y compris le point B, qu'on n'a pas eu le temps d'aborder) et
munissez vous d'une règle en vue de pouvoir faire l'exercice prévu mercredi.

 



Mercredi 20 mars [10 h 20 - 11 h 15] -  TDt3.2

Travaux Dirigés n°9 (au CDI)

évaluation
Repérez des informations

Travail en binome / l'un des élèves visionne le film suivant (en écoutant l'extrait mentionné) ; l'autre fait l'exercice I

EXERCICE I

Vous restituerez votre prise de notes et ferez les actions suivantes :

1. Soulignez dans votre prise de notes la phrase qui explicite la partie du titre affirmant que les frontières sont "reconnues en principe".
2. Encadrez, dans le même texte, deux propositions : la première expliquant le but des conférences de Westphalie, la seconde décrivant par quel moyen  ateindre ce résultat.
3. Barrez dans le cours l'expression qui résume la conviction qu'une fontière est parfaitement légitime du point de vue géographique ou juridique.
4. Soulignez deux fois dans le texte l'expression qui caractérise les deux  pays se prétendant dotés de populations homogènes et se trouvant à l'origine de la recomposition des frontières en Europe aux XIXème et XXème siècles.
Vous ajouterez à la suite de vos notes  les réponses rédigées aux questions ci-après :
5. Expliquez en une phrase courte pourquoi le sous-titre A parle d'affirmation "paradoxale".
6.  Expliquez quels préjugés de l'époque justifient ce paradoxe.
7 et 8. Citez, parmi les premiers géopolitologues, le nom de deux universitaires partageant ce préjugé.


Travail en binome / l'autre élève visionne au bout de 25mn le film suivant (en écoutant l'extrait mentionné) pendant que  l'autre fait l'exercice I ; les deux répondent ensuite chacun d eleur côté aux dix questions posées



EXERCICE II

9 et 10. Reproduisez quatre citations prises dans le film et choisies librement qui seront chacunes mises en relation avec l'une des phrases explicatives reproduites sous la capsule video

Exemple
citation / "les Anglais sont forcés de tracer des frontières avec leurs rivaux" (14:17)
phrase explicative / compétition avec la Grande-Bretagne pour s'emparer de la région du Niger.

 JALON 17 Le partage de l'Afrique

Manuel pages 202 à 205


L'exemple du Bassin du Congo,
partagé par le Congrès de Berlin en 1885 :


extrait de 14:04 à 29:49

Des conceptions communes à tous les états européens et aux États-Unis à l'ère industrielle (XIXème et premier XXème siècle) :

- le racisme, étayé par "la science" de l'époque : la conviction d'une inégalité biologique des "races humaines" est largement répandue, de même que l'on croit en une hiérarchie des races, très défavorable aux populations de l'Afrique sub-saharienne (les "Nègres", placés au dessus des pygmés... tandis que des "savants" cherchent le "chaînon manquant" entre le singe et l'hominidé !) tandis que la race blanche serait faite pour gouverner.
- la prétendue "mission civilisatrice" de la race blanche, est un principe sous-tendu par l'idée que les Africains ne sont pas "évolués" (culture non écrite, peu de vestiges archéologiques, pas d'états modernes avec administration et drapeaux, et parfois : religion non monothéiste). Il faut donc agir paternellement pour sauver ces populations (perçues comme sauvages et immatures) des divers maux les accablant.

L'Europe croit incarner "La civilisation" et en distiller les germes outre-mer : elle  prétend octroyer à l'Afrique la liberté et la sécurité, interdisant notamment fermement l'esclavage (mais la traite, prohibée par les Anglais depuis 1815, est encore, en 1885, pratiquée clandestinement par le Brésil - qui n'abolit l'esclavage qu'en 1888) mais elle va abuser du travail forcé aux XIXème et XXème siècles, dans le cadre de la colonisation. De même, elle prétend négocier avec les chefs indigènes



Des intérêts divergents mais la mise en place de règles et une oeuvre durable :

La conférence de Berlin se tient en langue française, selon les usages internationaux de l'époque. Elle vise à détendre les relations et empêcher que les conflits coloniaux ne dégénèrent alors que se dessine une "ruée vers l'Afrique" dont l'Allemagne se tient almors à l'écart.

Chaque puissance tend à s'implanter sur le continent  (dans un but de pénétration commerciale, souhaitée notamment par la Grande-Bretagne, et par un souci de prestige, prépondérant dans le cas de la France,  voire en raison de motivations évangélisatrices ou morales, quelquefois : on parle de "croisade" mais aussi de mission civilisatrice) mais l'Allemagne, hôte de la conférence, assume en 1885 de modestes prétentions (Bismarck estime utile de détourner les ambitions françaises de la frontière des Vosges et s'intéresse assez peu au "continent noir", au contraire de ses successeurs). Comme les représentants de l'Amérique, il soutient les efforts du roi des Belges Leopold II pour mettre la main sur le bassin du Congo reconnu par l'Américain Stanley, au nom de la société "philanthropique" créée par le souverain, mais il veut aussi ménager les intérêts de la France, volontiers revancharde et en compétition avec la Grande-Bretagne pour s'emparer de la région du Niger. Des principes généraux sont posés (nécessité d'une occupation effective à l'appui des revendications de souveraineté, qui obligera par exemple le Portugal à occuper l'intérieur et non seulement le litoral des territoires qu'il convoite, affirmation de la liberté de navigation et de commerce sur les fleuves Congo et Niger, abolition universelle de la traite) et des zones d'influence sont définies dans les coulisses, qui annoncent le partage de l'Afrique, presque totalement achevé en 1914 (l'Éthiopie échappant seule, et provisoirement, à la mise en tutelle par l'Europe, mais aucun Africain ne participant aux négociations entre puissances impérialistes).

Le bassin du Congo n'est pas confiée à la Belgique mais constitue un état indépendant dirigé par Léopold et ouvert au commerce international. Quoique immense, son territoire n'empiète finalement pas sur les zones passées sous contrôle français au Gabon et, grâce à l'explorateur Brazza, sur la rive droite du fleuve Congo. La région est explmoitée sans aucun égard pour les cultures locales, qui, ignorant la pierre et l'écriture, ne sont pas perçues comme des civilisations par les Blancs.

(voir le document 3 page 205)

cirques et zoos humains : un exemple allemand





Mercredi 20 mars [11 h 15 - 12 h 10] -  TDt3.3

évaluation - remédiation
Repérez des informations


Travaux Dirigés n°10 (au CDI)


Reprenez le questionnaire en ligne donné le 18 et répondez-y en vous efforçant d'améliorer votre note initiale



Axe 2 : les Frontières en débat

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Lundi 25 mars [10 h 20 - 11 h 15]

3.   Un monde fragmenté par des frontières proliférantes mais dont le rôle évolue parfois : certaines sont devenues des interfaces sous l'effet de la "mondialisation" et par la volonté des organisations de coopération régionales (un point sur la situation aujourd'hui)

(Axe 2 du troisième thème : "Les frontières politiques")



A - L'exemple des frontières maritimes : vers un Droit universel apaisant les litiges

JALON 20 Le droit de la mer
Manuel pages 220 à 223


remarques prémiminaires sur le contexte des années 80 et l'enjeu des ressources

La convention de Montego Bay a créé de nouvelles frontières s'ajoutant aux limites terrestres nées de la décolonisation puis de l'implosion du monde communsite, et, du coup, de nouvelles tensions. Elle permet aux états riverains de s'approprier les ressources économiques de vastes portions océaniques (ZEE de 200 milles nautiques) mais son interprétation est sujette à caution et des contestations en sont la conséquence. Certaines nations n'ont pas adhéré à la convention : elles sont peu nombreuses mais puissantes (les États-Unis, potentiellement les détenteurs de la plus vaste des ZEE ou la Turquie, que les règles adoptées priverait de débouché en mer Égée en raison de la présence d'îles grecques à proximité immédiate de son littoral, etc.). D'autres ont fait valoir des droits sur des zones immenses grâce à leurs possessions insulaires parfois vides d'habitants, et ont obtenu gain de cause malgré les réticences des pays riverains (la France en outre-mer). La Chine a été indirectement incitée à occuper militairement les archipels qu'elle convoitait sur son flanc sud. Malgré des règles simples et l'existence d'instances d'arbitrage censées garantir son application impartiale, le nouveau Droit de la Mer est donc contesté et sa mise en oeuvre a plutôt attisé les conflits entre états.

schéma du Droit de la mer défini par la Convention de 1982








Lundi 25 mars [11 h 15 - 12 h 10]

B - Les frontières terrestres à l'heure de la libre-circulation et de la coopération transnationale en Europe : de l'utopie aux réalités
(Objet conclusif du troisième thème : "Les frontières politiques")

   

B1 - Problématique et définitions

La question posée porte sur la réalisation du projet européen (une "utopie") : est-on parvenu à construire une union apaisée reposant sur des frontières ouvertes, voire "effacées" ?
On peut répondre positivement, dans la mesure où le Traité d'Amsterdam établit en effet que les frontières à l'intérieur de l'Union Européenne (et même de l'espace économique européen) ne sont plus des glacis ou des zones d'afrontement mais bien des interfaces, ou frontières-coutures, aisément franchissables (sans formalités pour ce qui concerne l'espace Schengen) conformément aux intentions des "pères  fondateurs" de l'Europe. Les frontières extérieures européennes deviennent en contrepartie des frontières communes à toute l'UE.


Mais cette évolution, très prégnante (au moins 500 000 Allemands résident dans des régions voisines, à l'étranger) est doublement menacée. D'une part, la crainte d'une inefficacité de la frontière commune alimente la revendication d'un rétablissement des frontières nationales, par hostilité aux migrations (systématiquement associées par une fraction de l'opinion publique portée à la xénophobie à des fléaux tels que le paupérisme, le terrorisme, la maladie, etc.).

D'autre part, les souverainistes estiment que l'existence d'une frontière nationale matérielle est indispensable à l'affirmation symbolique de l'indépendance de l'état (l'une des grandes motivations du Brexit, et l'origine des postures populistes des gouvernements des pays du groupe de Visegrad, notamment Hongrie et Pologne). Les deux motivations peuvent se retrouver au plan politique (provocations du groupe "Génération Identitaire" en France, dont la dissolution est envisagée) d'autant que, si la (re)fermeture des frontières est pour l'instant un projet minoritaire, de nombreux gouvernements y ont recours ponctuellement, notamment quand ils se défient des autorités du pays voisins (contrôles aux frontières rétablis en 2016 - en France par Manuel Valls, face à des vagues migratoires présumées non contrôlées par l'Italie ou l'Allemagne, fermetures actuelle de passages par la préfecture des Pyrénées Atlantiques au nom de l'anti-terrorisme, restrictions des déplacements dans le contexte de la pandémie, etc.).


Vocabulaire : libre-circulation (voyages et séjours sans entraves), coopération "transnationale" (par opposition à "internationale")

B2 - L'émergence de nombreux espaces transfrontaliers en Europe

JALON 23
Manuel pp 238-239

La frontière, quand elle est perçue en tant que région, est d'abord un "espace vécu" que s'approprient ensemble les habitants en dépit des limites nationales censées les séparer (caractère transnational affirmé des zones de chalandise, des consultations médicales, des pratiques culturelles et sportives, des loisirs et résidences et emplois échangés). On en rencontre notamment dans les régions rhénanes ou le Nord de la France où nombre de travailleurs vivent en France mais travaillent en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne ou en Suisse, et où de grandes infrastructures sont partagées (aéroport de Genève, à cheval sur la frontière, ou aéroport de Bâle, en fait à Mulhouse, connexion ferrovaire à Lille entre la Grande-Bretagne et Bruxelles ou Cologne).

Les dites régions peuvent devenir des espaces transfrontaliers organisés, sous l'impulsion de collectivités locales et territoriales soucieuses de coopérer (échanges linguistiques, économiques, etc.). On appelle "eurorégion" tout groupe de de territoires (régions) de pays membres et/ou tiers, contigus et bénéficiant de subventions (cofinancements) européens dans la réalisation de projets communs (hôpital transfrontalier en Catalogne, par exemple).

B3 - Une volonté politique de l'UE concrétisée dans les (fragiles) accords de Schengen
JALON 21
Manuel pp 230-231

L'espace Schengen présenté par l'UE 

un petit film qui insite sur la liberté dont jouissent les jeunes Européens (tourisme, études)
mais entend aussi les rassurer et minimisent les intérêts économiques en jeu



Longuement négociée (entre 1985 et 1990) après la signature de la convention de Schengen, du nom d'une petite commune luxembougeoise enclavée entre France et Allemagne, la création d'un espace sans contrôle systématique des papiers aux frontières, concernant d'abord cinq pays (Les Pays-Bas et la Belgique en plus des trois nations pré-citées) est emblématique de la volonté européenne de simplifier la vie des populations frontalières en même temps que de stimuler les échanges. La zone concernée s'étend à 24 pays après 1997 (Traité d'Amsterdam) puis 26 (Suisse et Liechtenstein à partir de 2008) mais ne comprend pas encore tous les états de l'UE alord que des pays non-membres ont adhéré au système.

Menaces sur la libre-circulation ?

passoire pour les uns et forteresse pour les autres : l'Europe de Schengen peine à coordonner ses politiques migratoires, ne maintient pas toujours ses frontières intérieures ouvertes tandis que son dispositif extérieur (piloté par l'Agence Frontex) est très critiqué (inefficace ou au contraire, voire en même temps, liberticide)

C - Les enjeux frontaliers de demain : partage des ressources, bassins de vie,  territoires
de projet ou zones de conflictualité en cas de retour en arrière ?

JALON 19 Allemagne et Pologne 1939-1990
Manuel pages 216-217 et pages 236 et 219


objet de travail conclusif : Frontières internes et externes de l'Union Européenne

Mercredi 27 mars
[10 h 20 - 11 h 15]

Travaux Dirigés  n°11

  RÉALISER UN  SCHÉMA CARTOGRAPHIQUE

un exemple de frontières, celles de l'état espagnol
Production graphique
JALON 22 Les frontières d'un état-membre



Des frontières dont le tracé est rarement incontestable
(et l'Espagne n'est pas un cas exceptionnel)
 




Mercredi 27 mars [11 h 15 - 12 h 10]

Travaux Dirigés  n°12 :

ÉTUDIER UN ESPACE TRANSFRONTALIER,
la frontière franco-espagnole en Pays Basque



émergence de régions transfrontalières : missionné pour un exposé>>SORHOUET

Des ressources sur le site de la MOT (mission opérationnelle transfrontalière) :


AU NIVEAU LOCAL
On peut vérifier (
en comparant les indications théoriques ci-dessus présentées par la MOT aux réalités) que la frontière franco-espagnole en Pays Basque ne sépare pas strictement deux mondes mais se traduit par l'existence d'un espace transfrontalier (dans le cas présent, c'est davantage un espace vécu qu'un territoire de projet car la collaboration entre entités publiques est encore peu aboutie).

1 et 3. Les habitants traversent effectivement beaucoup la frontière pour consommer, se divertir... mais assez peu pour travailler. Peu d'emplois sont offerts côté français (sauf dans le secteur touristique) et l'avantage comparatif n'est pas évident pour les Français désireux de travailler en Espagne (salaires et prestations sociales plutôt moins favorables).
On peut citer le phénomène, spectaculaire, de l'animation commerciale représentée par les "ventas" (Ibardin, Dantxaria, etc.) où le tabac, l'essence est l'alcool sont (entre autres) vendus moins chers - grâce à des taxes plus faibles en Espagne - à des locaux ou aux Français en villégiature ; à l'inverse, le commerce de détail luzien doit beaucoup (surtout le haut de gamme) aux clients ibériques. Beaucoup d'Espagnols vivent enfin en France (entre Nivelle et  Bidassoa) malgré des prix élevés, qui réduisent l'intérêt de la chose au point de vue du prix (mais l'Espagne offre peu de possibilités d'acquérir des maisons individuelles).
2. Un patrimoine commun est partagé : la culture basque est mise en avant, un intérêt réciproque pour la culture de l'autre existe (danse espagnole et tauromachie de ce côté de la frontière, rugby à Irun, etc.) et des goûts et traditions identiques sont notés (cidreries, pintxoak et taloak, chants et musiques traditionnels). La plage d'Hendaye ou le lac de Saint-Pée sont fréquentés par les touristes du Sud, les Français sont toujours très nombreux à fréquenter les centres historiques de Saint-Sébastien ou Fontarrabie et les restaurants (profitant là encore d'une fiscalité avantageuse).
4. La patientèle de nombreux médecins et dentistes, voire des cliniques, est, côté français, assez largement espagnole (parfois en raison d'affiliations anciennes à la sécurité sociale française de travailleurs étrangers aujourd'hui à la retraite). Les établissements scolaires reçoivent en outre une proportion notable d'élèves Espagnols ou Binationaux. Mais, au plan économique, les investissements réciproques sont faibles (peu d'esprit entrepreneurial en Iparralde, où les fortunes sont immobilières, et une opposition systématique de l'opinion aux projets industriels impliquant des entreprises basques espagnoles tels que : usines dans le port de Bayonne, Surf Park luzien, etc. Ceci malgré les efforts de la CCI de Bayonne, favorable aux coopérations tranfrontalières.
5. Pas de grands équipements partagés mais des doublons (deux aéroports, deux parcs des expositions) et une interconnexion médicore des réseaux (peu de trains franchissant la frontière, avortement du projet de LGV, non prolongement du topo, une autoroute mais plus de route nationale au Nord et, de manière générale, côté français, peu d'efforts pour calibrer les voies). Cependant : succès du consorcio réunissant Hendaye, Fontarrabie et Irun, et traitement des eaux usées réalisé en commun, sur un site espagnol. Espoir d'une relance de "l'eurocité Bayonne - San Sebastian" grâce à la création récente de la CAPB (Communauté d'Agglomération Pays basque, côté français).



France/Espagne
Moins de Français travaillant dans le pays voisin qu'à toutes les autres frontières


 




EXERCICE à rendre le 3 avril

TP ERASMUS+
Celà concerne tou.te.s les lycéen.n.es de la classe ! Formez des binomes ou des trios (voire, restez seuls) pour produire un diaporama ou une vidéo portant sur l'une des problématiques du chapitre, choisie librement. Contrainte supplémentaire: si vous travaillez avec un élève participant au voyage vers Riga, ou si vous êtes l'un(e) d'entre eux, votre production doit être rendue impérativement en Anglais afin d'être partagée avec les autres écoles du projet.
POUR AVOIR UNE IDÉE DE LA FORME ATTENDUE, CONSULTEZ: LE SITE LegendE+
durée idéale, trois à cinq minutes, ce qui n'est possible que si vous choisissez un sujet précis et un angle d'attaque permettant de vous faire comprendre ; pensez à valoriser vos connaissances sur les frontière, les empires, limes et interface, le traité de Westphalie.. bref tout ce qui fait de vous des experts de la question


CONSIGNES SPÉCIALES ADAPTÉE AUX VOYAGEURS APPELÉS  DANS C2

Confectionnez une video ou un diaporama pour répondre à l'un des sujets suivants. Rappel : les élèves participant au voyage ERASMUS+ C2 doivent rendre leur production en Anglais (ou sous-titrée dans cette langue) - il peut s'agir exceptionnellement de rédiger un texte en Anglais, avec l'accord du professeur, texte qui sera lu en Lettonie, en accompagnement de l'un des supports fournis par le cours ; ils peuvent s'associer à des élèves ne participant pas à  cette coopération localisée pour produire leur exposé.

LES ÉLÈVES CITÉS SONT SUSCEPTIBLES DE DEVOIR PRÉSENTER LEUR TRAVAIL ORALEMENT PENDANT LE VOYAGE ET DOIVENT EN TOUT CAS PRODUIRE LEUR DIAPORAMA OU FILM EN ANGLAIS
SUR LES THÈMES CHOISIS SUIVANTS:

L'état et ses frontière, l'exemple espagnol / Etcheçaharreta + Violet

Géopolitique des frontières espagnoles / Sanchez
(de la Reconquista à nos jours en passant par la guerre civile ; voire pour un autre pays)

Vieilles frontières et nouveaux clivages : les empires d'aujourd'hui (par exemple la Russie) / Malaga

Vieilles frontières et nouveaux clivages : les empires anciens / Onandia
(par exemple un empire colonial ou les empires coloniaux en général; voire l'empire Napoléonien et ses héritages)

L'émergence des régions transfrontalières (par exemple au Pays basque) / Sorhouet

TOUS LES ÉLÈVES SONT INVITÉS
à produire un travail, en se joignant ou non aux lycéens présents à Baldone

RAPPEL : Melle Marchin est priée, par ailleurs, de bien vouloir préparer d'ici au voyage quelques pistes en vue de proposer une chorégraphie de groupe (30 élèves voire le double) inspirée par le tube de Desireless. Moitié l'assiste et s'est vue confier une mission en ECLA (avec Bruzy) : c'est l'exposé préparé dans cette discipline qui, en ce qui la concerne, sera évalué.


DOCUMENTATIONS ANNEXES POUR VOUS AIDER :

1. Un cours

2. Une carte / Les Pyrénées et leurs coopérations interrégionales

cliquez sur la carte pour étudier en ligne et voir de  de près l'ensemble des coopérations transnationales et des eurorégions à la frontière franco-espagnole (elles sont pléthores même si la plupart semblent encore inabouties) :



3. Un film

Autour de l'empire romain : un cordon sanitaire plutôt qu'une vraie frontière
 (l'exemple du limes rhénan)



4. Un rappel

Le limes est, en théorie, une limite séparant le monde civilisé des terres barbare : cette réalité précède en fait la notion de la "frontière" (entre pairs, homologues) telle que définie à l'ère moderne (Paix de Westphalie, 1648).


Rome,  après la phase d'expansion qui l'a conduite, notamment, à conquérir tous les royaumes hellénistiques, ne se reconnaît en effet plus"de voisins" avec lesquels l'empire pourrait traiter d'égal à égal, sauf en Syrie et Mésopotamie (au contact de l'empire perse). En règle générale, l'étranger est perçu comme "un sauvage" (d'où l'évolution du terme "barbare",  désignant de manière neutre, au départ, celui qui ne parle ni Grec ni Latin, vers une acception plus péjorative) et le limes est une barrière protectrice.

En pratique, comme le montre le film : le limes n'est pas un tracé linéaire ; c'est une zone (parfois très vaste) remplie de fortifications (autant de murailles ou de palissades, voire de fossés, disposées la plupart du temps en lignes parallèles) et de soldats (les "limitanei" sédentarisés et fixés dans de nombreux camps de légionnaires, puis dans des colonies de vétérans comme Cologne) dans laquelle l'état de guerre est la norme, puisque les Barbares (Germaniques dans le cas du limes rhénan) ne sont pas organisés en états respectueux des lois (décapitation d'un émissaire romain leur ayant offert la paix) et que tout accord avec eux est provisoire (la parole donnée engage le chef de la confédération de tribus concernée, mais n'est plus valide à sa mort ou en cas de dissolution ; de la même manière, tout engagement pris avec un prince romain meurt avec sa personne).


Au fil du temps, les empereurs romains (Césars) consacrent de plus en plus de leur temps et de leur énergie à défendre le limes, comme Marc Aurèle, empereur-philosophe contraint à combattre toute sa vie dans les sombres forêts de l'Allemagne occidentale. Au Bas-Empire (on devrait parler d'empire tardif) la défense de l'empire devient plus difficile, malgré la création d'une armée mobile, ce qui encourage les usurpations d'imperatores (généraux) victorieux et aussitôt proclamés par leurs troupes.

Les empereurs, dont aucun ne parvient à établir des règles de succession durables,  délaissent alors Rome et portent leurs lieux de résidence à proximité du limes pour mieux en assurer la défense et prévenir les révoltes militaires comme les sécessions éventuelles de provinces menacées (Arles, Trêves, Nicomédie, comme Ravenne ou Constantinople sont préférées à Rome).



Voir dans le Manuel : les frontières romaines pp 198-199 et le limes rhénan pp 200-201

Mercredi 3 avril
[10 h 20 - 12 h 10]

Travaux Dirigés  n°13  : les frontières aujourd'hui, entre prolifération, changement de nature et difficultés de leur contrôle par les états

Travaux Dirigés  n°14 : Les frontières internes et extérieures de l'Union Européenne


Thème 3 : 17heures dont méthode 4 et évalauation 3

THÈME III  :
17 heures


second trimestre 40 heures (thèmes 3 et 4)

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